SUPER COPAINS PROGRAMME DE COURTS METRAGES MATERNELLE AUGENBLICK 2025

L’amitié, ça pose des questions  !

La taupe brodée sur mon doudou veut un ami. Comment faire ? Une araignée et une hippopotame, même petite, peuvent-elles vraiment être amies ? Le chat aime la soupe de souris, mais elles sont drôles et il ne veut pas les manger. Quel repas faire ensemble ? Entre un ventilateur et une cocotte en papier qui rêve d’évasion, l’amitié va-t-elle durer ? Souris trouve une jolie caisse et chacun a son idée de quoi en faire. Comment tomber d’accord ? Maintenant, c’est le chat brodé sur mon doudou qui veut des caresses, mais l’ours n’ose pas ! Quoi faire ? La petite gazelle a une ombre de palmier, et qui ne veut pas bouger ! Et si le pingouin donnait la sienne ? Que vont devenir les lièvres arctiques qui ont rencontré une «  créature  » ? Susan a une meilleure amie. Le crocodile a-t-il le droit d’en avoir une aussi ?

Programme complet des courts métrages :

Der Maulwurf auf meiner Schmusedecke – Angela Steffen – 2017 – 3’53
Cat – Julia Ocker – 2022 – 3’37 (muet)
Für immer Sieben – Antje Heyn, Alexander Isert – 2024 – 9’25
Ummi und Zaki – Daniela Opp – 2024 – 4′
Der kleine Lüfter – Sveta Yuferova – 2023 – 6′ (muet)
Die Katze auf meiner Schmusedecke – Angela Steffen – 2020 – 3’53
Wüstentier – Lina Walde – 2023 – 8′
Mishou – Milen Vitanov – 2020 – 8′ (muet)
Rita und das Krokodil: Beste Freunde – Siri Melchior – 2020 – 3’40

Barbara

Été 1980. Barbara, qui est chirurgienne-pédiatre dans un prestigieux hôpital de Berlin-Est, est arrêtée pour subversion. On la soupçonne de vouloir passer à l’Ouest. La voilà mutée dans une petite ville de la Baltique. Jörg, son amant qui vit de l’autre côté du mur, prépare son évasion. Barbara, elle, s’interroge sur l’attention que lui porte le médecin-chef de l’hôpital de province. Est-il amoureux d’elle ? Ou serait-il plutôt chargé de l’espionner ?

Dans ce film peu bavard, chaque réplique compte et porte un double sens. Car, constamment suivie, observée, Barbara vit cachée au beau milieu de la société soviétique. Nous assistons à la réhumanisation progressive d’une femme qui s’est forgée une carapace pour résister à l’État totalitaire et à ses intrusions.

Dans un pays qui n’existe plus

Titre original : In einem Land, das es nicht mehr gibt

Début d’été à Berlin-Est, peu avant la chute du mur. Suzie, 18 ans, termine ses études de lettres. Comme des milliers de jeunes, elle arbore un insigne pacifiste. La police l’arrête. Puis la Stasi découvre son exemplaire de 1984, un ouvrage de « propagande contre l’État ». Renvoyée de son école, la voilà ouvrière dans une usine. Photographiée par Coyote sur le chemin du travail, elle se retrouve en couverture du magazine Sybille. Engagée comme mannequin, elle rencontre Rudi, créateur de mode, qui l’introduit dans le monde semi-clandestin de l’underground de RDA. Coyote, dont elle est amoureuse, veut qu’elle passe avec lui à l’Ouest…


Le film, en partie autobiographique, est un régal pour les oreilles et les yeux, en termes de musique, de costumes et de décors.

Les Conquérantes

Projection dans le cadre de la carte blanche accordée à Florence Kasumba, invitée d’honneur du festival Augenblick 2025.

1971, année de référendum pour les hommes Suisses appelés à statuer sur le droit de vote des femmes, adopté par tous les autres pays occidentaux. Or, mai 68 semble avoir été calme à Appenzell, le petit village où vit Nora, mère au foyer exemplaire. Ici, émancipation féminine = péché contre l’ordre divin. Mais, à l’approche du référendum, Nora se met à lire des écrits féministes, porte des jeans, participe à une manifestation des villageoises et à un atelier sur la sexualité. La paix du village en prend un coup.

Cette comédie historique rend hommage aux Suffragettes suisses qui s’émancipèrent du Kinder, Küche, Kirche et luttèrent pour le droit de vote, mais aussi pour celui au travail et au plaisir sexuel. Le film est doté d’une valeur documentaire essentielle.

Step Across the Border

Projection dans le cadre de la carte blanche à Rodolphe Burger, invité avec sa compagnie dans le cadre du festival Augenblick 2025.

De formation classique, en solo, avec ses propres groupes, avec Brian Eno, Robert Wyatt ou les Residents, Fred Frith invente une musique inclassable. C’est à la guitare électrique (souvent préparée) qu’il révèle sa virtuosité, sa fantaisie, sa stupéfiante capacité d’improvisation, sur des bruits qu’il enregistre lui-même dans les rues de Tokyo, Vérone, Leipzig, Londres, New York ou Zurich. De 1988 à 1990, les réalisateurs le suivent de répétitions en concerts, où l’on croise d’autres musiciens comme René Lussier, Iva Bittová, Tom Cora et John Zorn, ou le cinéaste Jonas Mekas et le photographe Robert Frank.

Tourné en 35mm dans un superbe noir et blanc, le film voulu comme a ninety minutes celluloid improvisation fait écouter les images et regarder les bruits.

La séance du Jeudi 6 novembre à 18h15 sera présentée par Rodolphe Burger.

LA DISPARITION DE JULIA

Projection dans le cadre de la carte blanche accordée à Florence Kasumba, invitée d’honneur du festival Augenblick 2025.

Avec l’âge, on devient invisible. Julia le réalise le jour de ses 50 ans, dans un bus, face à une vieille dame et à deux gamines. Frustrée, elle laisse en plan ses proches qui l’attendent au restaurant et décide de passer la journée avec un homme rencontré par hasard. Pendant ce temps, à la maison de retraite, la vieille dame, Léonie, sabote avec délice les efforts de sa fille pour fêter ses 80 ans, et les deux ados volent des baskets pour leur crush qui fête ses 18 ans…

Avec ce film choral sur trois générations le jour de leur anniversaire, le réalisateur a voulu que le spectateur soit « agréablement surpris par le cours des choses et rassuré sur sa propre existence ». Les dialogues spirituels et la réflexion juste sur la vieillesse atteignent cet objectif !

Le Cabinet du docteur Caligari

Deux hommes devisent sur un banc, quand passe une femme hébétée. Francis explique que c’est sa fiancée, et qu’ils ont vécu l’horreur : La fête foraine étant en ville, le Dr. Caligari voulait y exhiber Cesare, un somnambule doué de voyance. Le fonctionnaire qui lui refusa l’autorisation fut retrouvé mort. Puis le médium prédit le décès de son ami Alan, qui survint peu après. Francis, se mit à surveiller Caligari, qu’il suspectait de meurtres…

Tourné après le trauma de 14-18, quintessence de l’expressionnisme allemand, le film est un cauchemar éveillé. Dans des décors déstructurés aux perspectives instables, réminiscences des tranchées, Cesare, sous le joug d’une autorité brutale et irrationnelle, symbolise l’homme ordinaire conditionné à tuer, tel un soldat.

La séance du Vendredi 14 novembre à 21h sera présentée par Bernard Eisenschitz, historien et critique de cinéma français.