DANS LE CADRE DU FOCUS BERLIN, CREUSET DES LUTTES DES MINORITÉS SEXUELLES ET DE GENRE
– Titre original : Armee der Liebenden –
Praunheim a tourné pendant sept ans (1972-76) un documentaire sur le travail et les objectifs du mouvement d’émancipation des homosexuels aux Etats-Unis, en particulier à New York et San Francisco.
Rosa von Praunheihm, écrivain, réalisateur, activiste (de son vrai nom Holger Bernhard Bruno Mischwitzky), est né en 1942 à Riga. Il se fait connaître dans les années 70 avec les films Die Bettwurst et Nicht der Homosexuelle ist pervers, sondern die Situation, in der er lebt. Le film Armee der Liebenden est un témoignage précieux sur le travail et le processus d’émancipation homosexuelle aux États-Unis, à New York et à San Francisco. Le film, à travers des interviews et des images des manifestations dans ces villes, dresse un état des lieux à la fois complexe et en même temps lisible (grâce à un montage adroit) de la scène homosexuelle de l’époque. L’un des films fondateurs de la réflexion autour de la culture gay menée du point de vue de l’un de ses militants les plus invétérés.
Le Cosmos entretient une relation particulière à Rosa von Praunheim puisque nous avions déjà passé un de ses films dans le cadre d’un de nos précédents cycles consacré au Sida et au VIH.
Requiem pour mon village, un film réalisé par Vincent Froehly – FR – 2024 – 52 min.
Que reste-t-il d’un village lorsque le collectif disparaît et que l’individualisme s’installe ? À travers l’exemple de Liebsdorf, petit village alsacien, le réalisateur explore l’érosion du lien social face à la fermeture des écoles, des commerces et des associations, tout en questionnant l’avenir du «vivre ensemble» dans un contexte de repli identitaire et de montée des extrêmes.
La projection sera suivie d’un échange en présence du réalisateur Vincent Froehly et de Maurice Wintz, sociologue intervenant dans le film.
Projection gratuite, sur réservation sur le site du Cosmos ou en billetterie
COMPÉTITION DOCUMENTAIRE #3 – Dans le cadre du Festival du Film de l’Est
Séance en partenariat avec Le RÉCIT, Le Lieu Documentaire et Focus Films Grand Est
LA DÉPOSITION
de Claudia Marschal – Idéale Audience Group, Shellac [2023] – 1h32
Emmanuel croit trouver un refuge auprès de Hubert, le curé de son village en Alsace. Mais un après-midi pluvieux, Emmanuel ressort du presbytère après avoir juré de ne jamais raconter ce qui s’y est passé.
Trente ans plus tard, Emmanuel se souvient de ce jour. À la gendarmerie, il active discrètement l’enregistreur de son téléphone et commence sa déposition.
De son audition par la gendarmerie à l’exploration de ses souvenirs en passant par sa bouleversante réconciliation avec son père, le récit poignant de la reconstruction d’Emmanuel, porté par sa présence lumineuse.
Séance introduite par un court-métrage issu des collections MIRA, Cinémathèque régionale numérique
ENFANCE
Inconnu.e [1940] – 2min
Dans les années 1940, des enfants jouent ensemble dans la cour d’une école. Des images d’innocence dans une période troublée.
COMPÉTITION DOCUMENTAIRE #2 – Dans le cadre du Festival du Film de l’Est
Double-séance en partenariat avec Le Lieu Documentaire et Focus Films Grand Est
BON VOYAGE
de Karine Birgé – CVB-Centre Vidéo de Bruxelles [2023] – 54min
Elle avait 102 ans. C’était la fin de l’été 2018. Ma grand-mère a fait le choix de quitter la France pour venir mourir en Belgique. Le choix d’une mort “douce et facile” – euthanasia en grec. Je reviens sur ce qui a précédé son exil éphémère et mes souvenirs de cette difficile traversée. À partir des traces sonores que j’en ai gardées, je convoque un petit théâtre de poupées et d’objets, réunis mes proches, mes amis, le docteur Frankenstein et Chantal Goya, et retisse un monde autour de ma grand-mère partie dans une étrange quiétude.
DOCUMENTAIRE D’UN GARÇON QUI RÉFLÉCHIT TROP
de Samuel Rios – Autoproduction [2021] – 13min
Une phase de dépression en pleine période du Covid et du confinement traversé par un jeune homme qui ne sait pas réellement ce qu’il veut dans la vie. Il décide d’exposer ses questionnements, et inquiétudes, dans un but cathartique. La honte de montrer sa fragilité va laisser place petit à petit à la fierté d’avoir su s’assumer.
Séance introduite par un court-métrage issu des collections MIRA, Cinémathèque régionale numérique
COMMENCEMENT
de Michel Daussin [1969] – 2min
L’éternel émerveillement de l’éveil à la vie lors des premiers jours d’un nouveau-né.
Tarifs habituels
COMPÉTITION DOCUMENTAIRE #1 – Dans le cadre du Festival du Film de l’Est
Double-séance en partenariat avec Le Lieu Documentaire et Focus Films Grand Est
SHÂD BÂSH
d’Hélène Rastegar
Ana Films / 79′ [2024]
Bâbâdjoun, mon cher papa, ça ressemble à quoi l’Iran maintenant ? Et si j’y allais ? La grande Histoire a redistribué les cartes de notre histoire personnelle ; créé des nœuds et des carences. Aller en Iran est un élan vers toi qui a tant manqué à ma vie. Mais suis-je capable d’aller dans ce pays que tu as fui ?
Dans la mémoire de mon cœur, les vers d’un poème persan que tu m’as appris : “Rien ne reste, tout passe, tout change, alors vis dans la joie”. Bâbâdjoun, saurons-nous rattraper le temps perdu avant de disparaître ?
Séance précédée du court-métrage
REINE
d’Emma Chevalier | 10’ [2021]
Kamille rêve de devenir actrice, alors qu’elle ne se voit attribuer que des rôles d’hommes au conservatoire de théâtre. Interrogeant la place de la transidentité dans l’art et dans le quotidien, qu’est-ce que c’est que d’être une femme dans ce monde ?
Séance introduite par un court-métrage issu des collections MIRA, Cinémathèque régionale numérique
L’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES
de Jeanne-Marie de Cointet [1989] – 2minÀ la fin des années 80, une femme tient la caméra et un père son enfant. Des instants de tendresse qui redessinent l’image de l’homme au sein du foyer.
Tarifs habituels
COMPÉTITION DOCUMENTAIRE #5 – Dans le cadre du Festival du Film de l’Est
Séance en partenariat avec Le Lieu Documentaire et Focus Films Grand Est
VIVANT – LES CHEMINS DE LA MÉMOIRE
de Valens Kabarari – Autoproduction [2023] – 60min
Vivant, les chemins de la mémoire retrace les trois jours ou trois semaines – le moment de la fuite étant incertaine – de Cyuga à Jali, en passant par le mémorial de Rubingo où reposent les corps de la famille Kabarari. Valens Kabarari raconte à sa sœur aînée Judence le périple de leur famille pendant le génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994.
BIEN ENTENDU
d’Anna Graffmann – Autoproduction [2023] – 21min
Avez-vous déjà fait l’expérience de vous bander les yeux et d’essayer de vous repérer uniquement avec vos autres sens ? C’est un exercice compliqué n’est-ce pas ? C’est justement ce que vit Franck tous les jours depuis qu’il a perdu la vue à ses quatorze ans. Pourtant, malgré toutes les épreuves que la vie lui a imposé, Franck ne s’est pas laissé abattre par la maladie et continue de vivre ses passions dans la nature.
Séance introduite par un court-métrage issu des collections MIRA, Cinémathèque régionale numérique
L’EXPRESSION DE LA DÉMOCRATIE
de Roman Pfeiffer [1968] – 2min
Mai 68 à Strasbourg : les revendications d’une jeunesse contestataire.
Au milieu de l’été, une bande d’amis décide de descendre une rivière dans un radeau de fortune. Les obstacles, physiques et vivants, qu’ils rencontrent témoignent des transformations comme des altérations des cours d’eau par les humains. Mêlant road trip et parole scientifique, le film tisse des liens entre les mondes immergés et submergés, dont les prismes multiples engagent une rencontre réparatrice entre humains et non-humains.
DANS LE CADRE DU FOCUS BERLIN, CREUSET DES LUTTES DES MINORITÉS SEXUELLES ET DE GENRE
Oui, Berlin est un lieu à part et tout le monde n’y se retrouve pas. Mais qu’on le veuille ou non, c’est une ville où l’expérimentation des libertés fait loi. Les représentants des minorités sexuelles et de genres du monde entier en ont fait leur refuge. Chassés par leurs familles ou ostracisés par la société dans d’autres villes, les femmes et les hommes dont la seule orientation sexuelle suffit à leur faire vivre un enfer ne décident pas vraiment de venir à Berlin. La capitale et son univers queer les accueille, leur offre la possibilité de vivre pleinement leurs identités, que ce soit à travers une vie discrète et rangée ou dans le partage avec d’autres activistes. Berlin est le reflet des mouvements queer du monde entier, en constante évolution. Au cours des dernières décennies, le spectre des identités s’est élargi. Gay ou lesbienne sont que deux termes parmi d’autres.
Ce récent documentaire du réalisateur Jochen Hick, moyennant des interviews avec quelques membres de la communauté que l’on suit dans leur quotidien et leurs actions, dresse un tableau sociologique riche et instructif et qui donne les clés de compréhension d’une société en perpétuel mouvement.
Swagger nous transporte dans la tête de onze enfants et adolescent·es aux personnalités surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les plus défavorisées de France. Rêves, réalités, regards sur notre société, c’est aussi un portrait de la France qui se dessine.
Emma et Anaïs sont inséparables et pourtant, tout les oppose. Adolescentes suit leur parcours depuis leur 13 ans jusqu’à leur majorité, cinq ans de vie où se bousculent les transformations et les premières fois. Le film dresse aussi le portrait de la France de ces cinq dernières années.
DANS LE CADRE DU MOMENT WISEMAN CONÇU ET PORTÉ PAR LE LIEU DOCUMENTAIRE
1989. Le parc emblématique situé au cœur de Manhattan est l’écrin des mille occupations partagées par les millions d’habitants de la Ville de New-York : course à pied, patinage, musique, théâtre, sports, pique-niques, parades, manifestations et concerts. Mais il est aussi l’objet des questions complexes qu’affronte le Service des parcs pour le maintenir ouvert : qu’est-ce qu’un lieu public, et qu’est-ce qu’un bien commun ?
« Le cœur vert de Manhattan n’est ni un havre de paix, ni une oasis de sérénité. Non, c’est un théâtre de guerre, un champ de bataille. Les individus qui le convoitent et se le disputent appartiennent à des espèces d’une extraordinaire variété. Wiseman en dresse la savante nomenclature. » (Laetitia Mikles – Positif)
En écho à la rétrospective organisée à Paris par la Cinémathèque du documentaire depuis septembre dernier et jusqu’en mars 2025, « Frederick Wiseman, nos humanités » Le Lieu Documentaire propose un aperçu de l’œuvre de cet immense cinéaste du réel, qui a fêté le 1er janvier ses 95 ans. Avec 46 films réalisés à ce jour, Wiseman a exploré pendant plus de cinquante ans le fonctionnement des institutions de la société américaine. Ces dernières années, il a tourné en France, comme dans Menus-Plaisirs. Les Troisgros, son tout dernier film au sein des restaurants de la famille Troisgros, dans la Loire.
Une autre projection dans le cadre du moment Wiseman a lieu le lundi 3 février à 18h30, de The Store.
Tarifs habituels
En présence de la réalisatrice.
Le Lavomatic de Berwyn est le plus grand du monde. 1300 mètres carrés de machines qui tournent nuit et jour. Dans cette banlieue pauvre de Chicago, à majorité hispanique, le Lavomatic est un petit bout d’Amérique. Au milieu du linge, des familles entières s’y retrouvent.
En présence du réalisateur
Les monuments aux morts de 1914-1918 sont devenus si familiers qu’on ne les voit plus. C’est un musée invisible qui a fini par se confondre avec les paysages de France. Et puis un beau jour, une sculpture arrête le regard. Une autre histoire apparaît, le plus gigantesque chantier artistique peut-être depuis les cathédrales. Ces statues font entrer dans un monde parallèle, là où continuent de vivre les fantômes de la Grande Guerre.
En présence des réalisatrices
Un jeune homme, dans une chambre quelque part en Angleterre. Un écran d’ordinateur, des images des quatre coins du monde. On traverse les frontières en un clic, tandis que le récit d’un autre voyage nous parvient, celui de Shahin, Iranien de 20 ans qui a fui son pays, débarquant en Grèce, puis finalement en Angleterre où il demande l’asile.
La séance en grande salle du Mercredi 5 mars à 20h sera présentée par Nelly Massera, réalisatrice du film et membre du conseil de programmation du Cosmos, et sera suivie d’un échange avec le public.
Achour a 30 ans. De jour comme de nuit, il marche, inlassablement. L’âme rebelle, il sillonne Alger et ses périphéries, squatte chez des amis et régulièrement quitte le centre ville pour retrouver la proche montagne en Kabylie, son alter ego. C’est dans ce paysage, marqué dans sa chair par la guerre et le terrorisme, que se poursuit une part de sa résistance, mobile. Musicien algérien de punk-hardcore, Achour a un temps crié sa colère contre le régime de son pays et chanté « Anarchytecture ». Mais le mouvement s’est essoufflé, les amis se sont séparés. Son mur Facebook est devenu son carnet de notes, sa fenêtre ouverte sur le monde. C’est un cri lancé à l’écho des montagnes, entre mur virtuel, façades infinies des grands ensembles et les strates des falaises minérales. Un cri qui nous revient.
Un portrait inédit de l’un des cinéastes les plus énigmatiques de sa génération. De son enfance idyllique dans une petite ville d’Amérique aux rues sombres de Philadelphie, David Lynch nous entraîne dans un voyage intime rythmé par le récit hypnotique qu’il fait de ses jeunes années. En associant les œuvres plastiques et musicales de David Lynch à ses expériences marquantes, le film lève le voile sur les zones inexplorées d’un univers de création totale.