Été 1980. Barbara, qui est chirurgienne-pédiatre dans un prestigieux hôpital de Berlin-Est, est arrêtée pour subversion. On la soupçonne de vouloir passer à l’Ouest. La voilà mutée dans une petite ville de la Baltique. Jörg, son amant qui vit de l’autre côté du mur, prépare son évasion. Barbara, elle, s’interroge sur l’attention que lui porte le médecin-chef de l’hôpital de province. Est-il amoureux d’elle ? Ou serait-il plutôt chargé de l’espionner ?
Dans ce film peu bavard, chaque réplique compte et porte un double sens. Car, constamment suivie, observée, Barbara vit cachée au beau milieu de la société soviétique. Nous assistons à la réhumanisation progressive d’une femme qui s’est forgée une carapace pour résister à l’État totalitaire et à ses intrusions.
1945. De retour des camps où elle a été laissée pour morte, avec une balle dans la tête, Nelly est prise en charge par son amie Lene, juive comme elle, et qui la ramène à Berlin. Défigurée, Nelly se découvre riche de l’héritage de sa famille assassinée. Lene voudrait l’emmener en Palestine, mais Nelly veut retrouver son mari, Johnny. Quand elle le revoit, il ne la reconnaît pas mais lui trouve assez de ressemblance avec son épouse pour lui demander de remplacer la disparue, afin de toucher l’héritage. Nelly accepte.
De ce postulat invraisemblable le film tire toute sa force, car ce qu’il met en scène c’est bien le refoulement du réel par le peuple allemand d’après-guerre. Même Nelly qui résiste à l’effacement de l’horreur refuse de voir que son mari la trahit.
Anna Bronsky est professeur de violon au conservatoire. Philippe, son mari qu’elle trompe avec un collègue, est luthier et leur fils, Jonas, 10 ans, pratique le violon même s’il préfère le hockey. Lors de l’examen d’entrée, Anna décèle chez le jeune Alexander un talent qu’elle veut faire éclore. Frustrée de ne pas être devenue concertiste, incapable de résister à la pression du trac, Anna s’investit dans son métier d’enseignante. Elle a six mois pour préparer Alexander à l’exigeant concours de fin d’année. Concentrée sur ce défi avec un acharnement qui frôle l’obsession, elle délaisse sa famille et ne voit pas venir le drame…
Suivi d’une rencontre avec la réalisatrice Ina Weisse