Queerpanorama

Un homme se glisse dans la peau de chacun de ses amants, s’appropriant leur personnalité au gré de ses rencontres. Ce n’est qu’en devenant un autre qu’il parvient à être pleinement lui-même.

Jun Li brosse moins la fresque panoramique de la jeune génération queer – promesse déceptive énoncée par le titre de son film – que le portrait pointilliste d’un personnage à l’identité mouvante. L’ambition esthétique de Queerpanorama trouve son expression dans une mise en scène à l’os: découpage réduit à sa plus simple expression, noir et blanc contrasté, dialogues sotto voce. Une forme minimaliste à l’aune des aspirations du héros: « Manger beaucoup, baiser, aller au cinéma. » Un insatiable appétit de « bouffe », de sexe, de mots et d’images contre un monde fou car déraisonnable à la (mauvaise) santé duquel trinquent ces affamés qu’on peut croiser chez Hong Sang-soo ou Éric Rohmer. Une nécessaire célébration de l’amour charnel comme réinvention de soi.
-Boris Szames pour Trois couleurs

Interdit aux moins de 12 ans