Les Formes de l’Eau, de Programme de 5 courts-métrages
Un format idéal pour les 3 ans et plus et pour les premières sorties au cinéma ! Dans cette série, l’eau passera par tous ses états : de la glace aux gouttes tombant sur les parapluies, de la mer à l’eau de la piscine. Elle fait peur parfois, elle impressionne, intimide mais elle ravit le monde. (M.F.)
– CHANSON POUR LA PLUIE de Yawen ZHENG
(CHN – 2012 – 0h08)
Alors qu’il pleut, un petit garçon rencontre un renard bien mystérieux, il l’aide à récolter de l’eau de pluie…
– CLAPOTIS de Mor ISRAELI
(FR – 2017 – 0h04)
Un après-midi d’hiver à la piscine…
– DEUX AMIS de Natalia CHERNYSHEVA
(FR – 2014 – 0h04)
Deux amis, une chenille et un têtard, grandissent dans deux environnements différents.
– SOUS LA GLACE
Réalisation collective
(FR – 2019 – 0h07)
Sur un lac, un héron pêche alors que l’hiver s’installe.
– CHEMIN D’EAU POUR UN POISSON de Mercedes MARRO
(FR – 2016 – 0h08)
Oscar dort dans sa chambre quand un brusque coup de vent le réveille. De sa fenêtre, il voit un petit poisson rouge dans une flaque d’eau sale…
LA NAISSANCE DES PIEUVRES, de Céline SCIAMMA
(FR – 2007– 1h25)
avec Pauline Acquart, Louise Blachère, Adèle Haenel, Warren Jacquin…
– L’été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n’est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables, c’est parce qu’elles n’ont pas de lois.
2007, presque la préhistoire ! Pourtant les sensations vécues devant ce film sont encore prégnantes parce qu’elles se sont mélangées à celles vécues à l’adolescence : l’angoisse de la piscine mais surtout des vestiaires, la honte de ce corps dont on ne sait pas quoi faire serré dans un maillot, le trouble de devenir et le désir qu’on apprend, inquiet·ète, désir tapi derrière chaque parcelle de peau. Une caméra qui ne lésine pas sur les regards et sur ce qu’il se passe entre les mots. Culte. (C.B.)
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LE CADET D’EAU DOUCE, de Buster KEATON et Charles REISNER
(US – 1928 – Muet – 1h10)
avec Buster Keaton, Tom McGuire, Ernest Torrence…
– Le jeune William Canfield retrouve son père propriétaire d’un vieux bateau qui navigue sur le Mississippi. Le vieux Canfield voudrait que son fils l’aide mais William a mieux à faire, il est amoureux de Kitty, la fille d’un banquier qui possède un magnifique steamer.
Keaton est sans égal. Dans Steamboat Bill Junior (Le Cadet d’Eau douce), comme toujours, les prouesses de l’acteur se superposent à celles du personnage. Si bien que l’invention comique se double de stupeur, décuplant son pouvoir expressif. On rit et l’on est fasciné par tant d’audace. La tempête de la dernière partie du métrage est un chef-d’oeuvre de drôlerie épique, une explosion d’énergie cinétique, plaçant ce film parmi les plus belles réussites de son auteur. Le petit homme au visage impassible est un héros inoxydable. (J.-F.P.)
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TROIS FEMMES, de Robert ALTMAN
(US – 1977 – VOST – 2h05)
avec Shelley Duvall, Sissy Spacek, Janice Rule…
– Au coeur de la Californie désertique, Pinky Rose, tout juste dix-huit ans, est engagée comme aide-soignante dans un sanatorium. Millie Lammoreaux, 25 ans, est chargée de la former. Millie prend rapidement Pinky sous sa coupe et l’invite à partager son petit appartement.
Trois femmes, trois vies, trois personnalités, trois âges qui se croisent dans une forme de folie onirique. Ces trois protagonistes dans un stade transitionnel de leur existence sont interprétées dans toute leur complexité par de très grandes actrices. L’eau y est omniprésente dès la scène d’ouverture, elle y est parfois trouble. On y promène ses maux, on y plonge ses souffrances, elle y anime des dessins, elle y est symbole de mort, de naissance et de renaissance. Elle contraste aussi avec l’aridité des paysages californiens tout comme les couleurs bubble-gum des décors pastels et acidulés propres aux seventies, tranchent avec la gravité du sujet. (N.F.)
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VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES, de Thomas SALVADOR
(FR – 2015 – 1h17)
avec Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hadji…
– Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie…
Vincent n’a pas d’écailles car Vincent n’est pas un poisson. Alors, à quoi joue Thomas Salvador, jeune et prometteur réalisateur qui signe sous ce titre énigmatique un 1er film aussi frais et ravigotant que s’écoule un paisible ruisseau de montagne ? Vincent n’a pas d’écailles et ne porte ni masque, ni cape. Pourtant, Vincent possède un super pouvoir ! Sous la forme d’un conte fantastique, à l’image du Passe-muraille de Marcel Aymé, Salvador nous emmène dans la quête d’identité d’un héros qui voit son existence très ordinaire bouleversée par un don surnaturel. (E.H.)
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NAZAR, de Mani KAUL
(IND – 1990 – VOST – 1h24)
avec Shambhavi Kaul, Shekhar Kapur, Surekha Sikri…
– D’après une nouvelle de Dostoïevski, La Douce. Un homme réfléchit à la complexité de son mariage, s’arrêtant sur différents moments du passé. Il idéalise et croit posséder la femme qui, à mesure qu’elle prend son indépendance, lui échappe. Des premiers signes de cassure dans le couple, il et elle iront en confrontations, en réconciliations, en espoirs… et en désespoir.
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L’EFFET AQUATIQUE, de Solveig ANSPACH
(FR + ISL – 2016 – 1h23)
avec Florence Loiret-Caille, Samir Guesmi, Didda Jonsdottir, Philippe Rebbot…
– Samir, la quarantaine dégingandée, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse à la piscine Maurice Thorez, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager.
Un grutier sensible, une maître-nageuse veuve et revêche, un congrès international à Reykjavik où l’on débat d’hygiène corporelle, est-ce bien réaliste ? Oui et non. Avec le fameux “effet aquatique” tout s’enchaîne naturellement/ maladroitement, c’est presque réaliste, ça fait penser à des ami·es. À la fois doux et rock’n’roll, le film nous embarque dans le sillage de personnages pas si paumé·es et capte avec une grande fraîcheur le réveil amoureux, le sentiment curieux de s’intéresser à d’autres êtres humains, la joie pas si fréquente du dépaysement. Deux amis islandais devenus conseillers municipaux (un jour sur deux l’un est patron, l’autre obéit, un jour sur deux ils inversent. Quels génies.) accompagnent cette histoire sooo french ! d’un regard pragmatique et amusé, accueillent les nouveaux arrivants à bras ouverts, d’autant plus que certains se sont déjà rencontrés dans un précédent film à Montreuil et sont déjà amis. « Mais vous vous connaissez ?! Mais oui », comme dans la vraie vie. (A.B.)
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TARIS OU LA NATATION, de Jean VIGO
(FR – 1931 – 0h11)
– Un documentaire sur le champion de France de natation, Jean Taris. Un court-métrage comme un terrain d’expérimentation.
Je me demande toujours si Vigo filme Taris ou l’eau qui est autour, tant le champ filmique vit de toutes parts. Bijou de recherche formelle, facétieux dans son montage, le film est aussi la première expérience sonore de Vigo. Il associe des images sophistiquées et une bande son brute faite d’un commentaire technique insipide, de bruits assourdis des mouvements de l’eau et de longs silences. Taris est une expérience esthétique onirique, surréaliste même, à mille lieues du film de commande qu’il était pourtant. Après-guerre, Franju ou Resnais proposeront d’aussi curieux objets filmiques. (J.-F.P.)
THE FIVE OBSTRUCTIONS, de Lars VON TRIER
(DAN – 2003 – VOST – 1h27)
– The Perfect Human, le court métrage de Jørgen Leth datant de 1968, est une source d’inspiration et d’admiration pour Lars von Trier. Dans The Five Obstructions, il défie Jørgen Leth de refaire cinq fois son film, désormais classique, sous la pression créative et selon les règles et les limites qu’il aura fixées, ceci en des lieux aussi divers que Cuba, Bombay, Bruxelles et Avedøre au Danemark. Il en résulte un jeu de pièges et d’obstacles.
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PONYO SUR LA FALAISE, de Hayao MIYAZAKI
(JAP – 2009 – VF – 1h42)
– Alors qu’il joue sur la plage, le petit Sosuke découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve et décide de la garder avec lui. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s’occuper d’elle, mais le père de Ponyo, Fujimoto la force à revenir avec lui dans les profondeurs.
On porte un regard naïf sur un sujet complexe : celui, cher à Miyazaki, d’une confrontation entre le monde des Hommes et le monde naturel. Le réalisateur, habitué des fables écologiques, propose ici une lecture plus simplifiée qu’à son habitude : il souhaite s’adresser à des enfants et proposer une histoire dans laquelle les petit·es tiennent les premiers rôles. Simplifiée mais pas simpliste ! On est loin du monde manichéen occupé par des gentil·les et des méchant·es.
Ponyo, c’est une créature mi-enfant mi-poisson au caractère bien trempé, dotée d’un coeur pur et ayant parfois des agissements aux conséquences bien lourdes… Sosuke, c’est cet enfant solitaire mais pas farouche qui aime d’un amour tendre celles et ceux qui l’entourent. Il fait partie du monde humain qui a plutôt tendance à occuper et abimer les profondeurs aquatiques.
De leur rencontre s’en suit un voyage initiatique qui permettra à nos personnages de grandir sans jamais perdre la bonté qui les caractérise. Simple, touchante et naïve jusque dans ses traits de crayons, cette histoire vous entraînera au plus profond de l’océan dans un conte qui parvient à saisir l’absolue beauté de l’enfance. (M.F.)
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TROIS COULEURS : BLEU, de Krzysztof KIESLOWSKI
(FR + CH + POL – 1993 – 1h40)
avec Juliette Binoche, Benoît Régent, Florence Pernel…
– Après la mort de son mari Patrice, un grand compositeur, et de leur fille Anna dans un accident de voiture, Julie commence une nouvelle vie, anonyme et indépendante. Olivier, l’assistant de Patrice, amoureux d’elle, tente de la sortir de son isolement en terminant une oeuvre laissée inachevée.
Ce film est le premier de la trilogie de Kieslowski : Bleu, Blanc, Rouge. Le bleu du drapeau français représentant la liberté. Pourtant il s’agit avant tout d’une tragédie. Julie (Juliette Binoche) perd son mari, célèbre compositeur, ainsi que leur fille de 5 ans. Au bout de ce deuil grâce au temps, à l’amour et à la musique, Julie retrouve sa liberté. La photographie de ce film laisse la part belle à la couleur bleue notamment symbolisée par l’eau de l’aquarium, de la piscine. Une eau donc d’abord froide et contenue. Ce superbe film doit beaucoup à l’interprétation de Juliette Binoche qui a su se glisser dans la peau douloureuse de son personnage. (N.F.)
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L’INCONNU DU LAC, d’Alain GUIRAUDIE
(FR – 2013 – 1h40)
avec Pierre Deladonchamps, Christophe Paou, Patrick D’Assumçao, Jérôme Chappatte…
– L’été. Un lieu de drague pour hommes, caché au bord d’un lac. Franck tombe amoureux de Michel. Un homme beau, puissant et mortellement dangereux. Franck le sait, mais il veut vivre cette passion.
Dans son dernier livre, Alain Guiraudie s’attèle à décrire sur plus de 1 000 pages les errances d’un Rabalaïre. Ce terme occitan désigne « un mec qui va à droite, à gauche, un homme qui aime bien aller chez les gens ». Mais ce personnage entre le vagabond et le pique-assiette, toujours par monts et par vaux, traverse également l’oeuvre cinématographique de Guiraudie. Dans L’Inconnu du Lac, le réalisateur transpose son Rabalaïre dans un polar gay, sorte de Cluedo avec ou sans maillot à l’ambiance naturaliste et naturiste. Sea, sex and sun, fellations et gros silures. (G.G.)
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IT FOLLOWS, de David Robert MITCHELL
(US – 2015 – VOST – 1h50)
avec Maika Monroe, Keir Gilchrist, Daniel Zovatto, Jake Weary, Olivia Luccardi…
– Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d’étranges visions et l’inextricable impression que quelqu’un, ou quelque chose, la suit. Abasourdi·es, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper…
J’ai mis longtemps avant de voir ce film qui pourtant m’intriguait beaucoup, à commencer par une très belle affiche présentant une jeune femme dans une piscine envahie par l’obscurité. Loupé à sa sortie en salles, il me revenait souvent dans l’interminable choix de films sur les plateformes de streaming. Et puis un jour, je me suis lancé ! La bande-annonce foutait les jetons, mais j’avais peur aussi d’être déçu par un produit américain pour ados en pleine puberté. Au final, It Follows fut une énorme claque : un film subtil qui réjouira les amateur·es de frissons ! (E.H.)
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SPRING BREAKERS, d’Harmony KORINE
(US – 2013 – VOST – 1h34)
avec James Franco, Selena Gomez, Vanessa Hudgens, Ashley Benson…
– Pour financer leur spring break, quatre filles fauchées décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début…
La rumeur dit que les étendues d’eau présentes dans le film furent remplies par les larmes des spectateurs et spectatrices lors de la première. L’audience était en effet composée majoritairement d’aficionados de Disney Channel plutôt que des Thrash Humpers et ne s’attendait peut-être pas à une telle évanescence dramaturgique. L’ouverture donne d’emblée le ton : il s’agit de faire déborder les imaginaires et les rythmiques lourdes qui peuvent accompagner l’idée de telles pauses estudiantines outre-Atlantique hyper festives et hyper consuméristes, de changer les liquides alcoolisés que l’on se jette à la figure en d’autres fluides moins ragoûtants. Le drôle de personnage de James Franco (qui ne manquera pas de proposer le remake d’un monologue des Carabiniers de Jean-Luc Godard) et son quartet féminin sont en réalité des guides vers les textures d’une culture industrielle, vue depuis l’intérieur : bleu éthéré des écrans d’ordinateurs et des piscines, rose fluorescent des accoutrements. (R.S.)
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