Les Écrans Transpédégouines est un ciné-club mensuel organisé par les associations et collectifs FémiGouin’Fest, Diaspora, le FAGs (Front d’Action Gay Strasbourg), l’OST (Organisation de Solidarité Trans), la House of Diamonds et les Footeureuxses. Un espace cinématographique pour crier haut et fort nos alliances intersectionnelles et repolitiser les luttes LGBTQIA+.
Victoria remonte le temps pour comprendre ce qui la définit en tant que femme et se confronte alors au deuil de son amie Meril. Le film devient un espace pour partager sa douleur et les souvenirs de son opération avec Athena et Aamina, elles-mêmes au début de leur propre parcours chirurgical. En retournant en Thaïlande, elles partent à la recherche des fantômes du passé et d’un futur meilleur.
difficile de trouver les mots justes devant ce film sans utiliser le « je ». Une fois n’est pas coutume. J’ai découvert ce film au festival EntreVues à Belfort, sans être préparée à ce que j’allais voir, uniquement guidée par cette nécessité : un documentaire écrit et réalisé par une personne concernée sur des sujets peu montrés sur grand écran – c’est encore trop rare. Car Victoria Verseau réalise ici un film sur son parcours de réassignation sexuelle et le suicide d’une de ses amies, Meril – une personne transfem. Elle revient sur les lieux qui ont scellé leur amitié : un hôtel thaïlandais où elles ont toutes les deux vécu ce moment décisif, et est accompagnée par deux de ses amies qui entament, elles, leur propre parcours chirurgical. Et de chirurgical, il y a tout : les natures mortes filmées avec distance qui racontent l’inconnu, les choses qu’on laisse advenir et celles qu’on laisse pourrir sur le côté ; l’espace froid, glacial même, vide et déshumanisé ; les paysages désolés ; ses archives personnelles, en selfie, où la réalisatrice se retrouve face à elle-même (glaçant). Victoria se raconte (de manière très explicite), montre les traces qu’elle a accumulées au cours de son hospitalisation, parle de cette amie morte en cherchant à comprendre son geste, en rassemblant des indices sur son histoire et sa disparition – le traitement de la société à l’encontre des personnes trans étant l’une des causes directes. Ce n’est pas un film léger (le monde réservé aux personnes minorisées l’est-il ?) Il est probable que vous restiez collé·es à votre siège. Il est probable que vous vous interrogiez. Et c’est là donc, toute la nécessité de ce film.
L’avis du GNCR (Groupement national des cinémas de recherche)
Cécile Becker – membre du Conseil d’administration du GNCR
⚠ TW : le film contient des scènes explicites revenant sur la chirurgie de réassignation vécue par la réalisatrice. Ces images peuvent être éprouvantes pour certaines personnes. De plus, la réalisatrice évoque une histoire personnelle relative au suicide.
La séance sera présentée et suivie d’un débat avec les membres de l’OST (Organisation Solidarité Trans)
Tarifs spécifiques au ciné-club TPG :
Solidaire (si tu n’as pas beaucoup de moyens) : 4 €
Normal (le tarif pour rémunérer le cinéma et le film convenablement) : 6 €
Soutien (le tarif pour soutenir les associations et collectifs qui portent le ciné-club) : 8 €
Le ciné-club est porté par les collectifs et associations FémiGouin’Fest, Diaspora, le FAGs (Front d’Action Gay Strasbourg), l’OST (Organisation de Solidarité Trans), la House of Diamonds et les Footeureuxses.