Slacker

Quelques heures à Austin, Texas, un jour d’été en 1989. La caméra suit un passant puis l’autre, voyageant à travers les rues de la ville et multipliant de curieuses rencontres : jeunes excentriques, velléitaires et complotistes, personnages originaux et anticonformistes.

On retrouve dans ce deuxième long métrage le goût prononcé pour les expérimentations de Richard Linklater (la rotoscopie pour adapter Philip K. Dick dans A Scanner Darkly, tourner un film pendant 12 ans avec Boyhood, etc.), le film suivant ici le principe du marabout-de-ficelle. On suit ainsi un personnage jusqu’à ce qu’il en croise un autre, ce dernier devenant le nouveau « héros », et ainsi de suite. Cette méthode, par ailleurs exécutée avec brio, permet au réalisateur de nous montrer un panorama d’une certaine jeunesse qui lui est contemporaine, emblématique des années 90 : les slackers, littéralement « glandeurs ».
– Le Cinématographe de Nantes.

The Other Side

Dans un territoire invisible, aux marges de la société, à la limite entre l’illégalité et l’anarchie, vit une communauté endolorie qui fait face à une menace : celle de tomber dans l’oubli. Des vétérans désarmés, des adolescents taciturnes, des drogués qui cherchent dans l’amour une issue à leur dépendance, des anciens combattants des forces spéciales toujours en guerre avec le monde, des jeunes femmes et futures mères à la dérive, des vieux qui n’ont pas perdu leur désir de vivre… Dans cette humanité cachée, s’ouvrent les abysses de l’Amérique d’aujourd’hui.

Avec « The Other Side », Roberto Minervi nous parle une fois de plus d’une autre Amérique, celle des « perdants », qui ne partage rien avec le rêve américain. Les protagonistes sont deux groupes humains, deux histoires, l’une intime et l’autre plus collective. Bien qu’apparemment différentes, elles témoignent d’autant d’exemples de marginalités qui aspirent à une liberté qui semble impossible, cherchant à être entendus et reconnus. Minervini explore l’humain par l’immersion totale qui caractérise son cinéma. Un cinéma qui atteint les profondeurs de l’âme et lui donne la parole avec une poésie viscérale, urgente et nécessaire. Un cinéma parfois dérangeant et repoussant, qui met le spectateur dans la position inconfortable de devoir affronter l’autre côté de la réalité.
– Claudia Maci, Directrice de l’organisation du Festival dei Popoli

Interdit aux moins de 16 ans.

Le Pigeon

Cosimo se fait arrêter par la police alors qu’il tente de dérober une voiture. Pour sortir de prison plus rapidement, il demande à ses complices extérieurs de lui trouver un « pigeon », quelqu’un qui prendra sa place derrière les barreaux. C’est Pepe, boxeur à la manque, qui se présente au directeur de la prison pour clamer sa culpabilité; mais celui-ci décide de les coffrer tous les deux. Abusé par une ruse, Cosimo révèle à Pepe les détails de son prochain coup, infaillible, qu’il se réserve pour sa sortie. Mais Pepe sort plus tôt que prévu et organise le casse avec les complices de Cosimo…

Une bande de branquignols se met en tête d’organiser le cambriolage du Mont de Piété, forcément foireux. Au-delà de la cocasserie, le film reflète le climat d’amertume et d’échec qui sera la marque de la comédie italienne et son refus du miracle économique. Les interprètes s’y donnent de savoureuses répliques et campent des personnages aussi drôles que pittoresques. Artisans d’un fiasco flamboyant, ces clowns pitoyables contribuent à la magie de cette œuvre charnière, inspirant autant Louis Malle pour Crackers que Bob Fosse à Broadway pour Big Deal.
– La Cinémathèque Française.

Laurel et Hardy Délires à deux

Un programme de trois courts métrages des deux célèbres compères :

Les Bricoleurs (Hog Wild)
James Parrot – Etats-Unis – 1930 – 16 min
Sommé par sa femme d’installer enfin l’antenne radio, Hardy escalade une échelle pour monter sur le toit et c’est le début d’une série de catastrophes…

Les Bons Petits Diables (Brats)
James Parrot – Etats-Unis – 1930 – 20 min
Laurel et Hardy se retrouvent à garder deux enfants qui ne sont autres que leurs exactes répliques en taille réduite, et doués du même talent pour semer le chaos dans la maison !

Les Menuisiers (Busy Bodies)
Lloyd French – Etats-Unis – 1933 – 19 min
Voici Laurel et Hardy travaillant comme menuisiers dans une scierie… tous aux abris !

Comme Charlot, Laurel et Hardy font partie de ces personnages de cinéma qu’on peut connaître sans avoir vu les films dans lesquels ils apparaissent, tant leur duo fait partie de l’imaginaire collectif, composé d’un « gros » et d’un « petit ». Cette ressortie est donc l’occasion précieuse de (re)découvrir leur œuvre burlesque et comique non seulement en images mais également, pour cet ensemble de trois courts intitulé Délires à deux, en sons ! Le public, conquis à la fin des années 1920 grâce à leurs courts métrages muets, va en effet découvrir la voix des personnages et un univers enrichi de gags sonores : berceuse entonnée avec une voix de fausset par Laurel, effets des coups, accidents et autres chutes surenchéris par le son des briques qui s’écroulent ou du plafond éventré, ou encore coup de klaxon qui détruit littéralement l’échelle escaladée par Hardy tandis qu’il installe… la radio ! C’est dire si le son tient une place de choix dans ces trois films qui multiplient également les trouvailles visuelles, comme dans Les Bons Petits Diables où les « enfants » ne sont autres que des répliques de Laurel et Hardy en taille réduite. Ou encore dans Les Bricoleurs, qui nous montre le passage de Hardy dans les boyaux de la scierie où il travaille comme menuisier, quelques années avant que Charlot ne se retrouve pris dans les engrenages de l’usine des Temps modernes (1936). À bien des égards donc, une très belle (re)découverte à savourer en famille !

Shaun of the Dead

À presque 30 ans, Shaun ne fait pas grand-chose de sa vie. Liz, sa petite amie, excédée par ses vaines promesses et son incapacité à se consacrer à leur couple, décide de rompre. Shaun se décide alors à tout réparer, malgré les zombies qui déferlent sur Londres et que la ville soit devenue un véritable enfer. Retranché dans son pub préféré, le temps est venu pour lui de montrer enfin de quoi il est capable…

Alors que le début des années 2000 marque le grand retour du film de zombies avec 28 Jours plus tard de Danny Boyle ou L’Armée des morts de Zack Snyder, Shaun of the Dead revitalise le genre en exploitant son versant comique. Écrite par le duo britannique Simon Pegg (également interprète de Shaun) et Edgar Wright (futur réalisateur de Baby Driver ou Last Night in Soho), cette « rom-zom-com » (pour comédie romantique de zombies) multipliant les références à la pop culture rend un hommage aussi hilarant qu’intelligent au film de morts-vivants et aux grands maîtres George A. Romero et Sam Raimi. Mais derrière la parodie truffée de gags et d’humour so britishShaun of the Dead est également une percutante satire sociale, où le film de zombies devient une métaphore pour parler de la civilisation occidentale du début du XXIe siècle, où le collectif a cédé la place à une société régressive et repliée sur elle-même. Énorme succès lors de sa sortie, acclamé aussi bien par Stephen King, Steven Spielberg que George A. Romero himselfShaun of the Dead reste, vingt ans plus tard, une référence incontournable du film de zombies.
– Carlotta Films.

Old Joy

Deux amis de longue date partent camper le temps d’un week-end. Les deux hommes se retrouvent rapidement confrontés aux différences qui les opposent : l’un est ancré dans la vie adulte, l’autre ne parvient pas à se défaire de la douce insouciance de sa jeunesse.

« La vie ordinaire sans la moindre vulgarité » L’HUMANITÉ
« Toute l’œuvre ultérieure de Reichardt est contenue en germe dans ce très beau film » CRITIKAT
« Kelly Reichardt, cinéaste essentielle, pour aujourd’hui et pour demain » SLATE
« Son plus beau poème » LE BLEU DU MIROIR

Chien de la casse

Dog et Mirales sont amis d’enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l’habitude de taquiner Dog plus que de raison. Leur amitié va être mise à mal par l’arrivée au village d’une jeune fille, Elsa, avec qui Dog va vivre une histoire d’amour. Rongé par la jalousie, Mirales va devoir se défaire de son passé pour pouvoir grandir, et trouver sa place.

Deux amis, un tchatcheur et sa tête de turc, trompent l’ennui dans les rues du village. Arrive une jeune fille… Un premier film insolent et gracieux, récompensé du César 2024 du meilleur premier film.
– Télérama

Down by Law

Jack, proxénète à la petite semaine, et Zack, disc-jockey, sont réunis dans une cellule de prison en Louisiane. Forcés de se supporter, ils sont bientôt rejoints par Roberto, un immigré italien rempli de l’entrain qui leur manque, qui leur propose de s’évader.

Drame ? Comédie de mœurs ? Bluette souriante ? Allez savoir. Jarmusch, comme d’habitude, met à contribution ses amis : Robby Müller, le directeur photo, est un génie (l’image est sublime, très contrastée) ; John Lurie a écrit les chansons, tandis que Tom Waits a fourni des passages musicaux. Ambiance très Deep South, images de bayous, campagnes désolées, rues ruinées, étendues d’eau noire, le tout sur des rythmes de bongo et des accords de slide guitar. Bref, un plaisir de cinéma ultra-cool. Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1986 (c’est « Mission », de Roland Joffé, qui a gagné), « Down by Law » reste un joli fabliau poétique, drôle et régalant. Du Jarmusch pur, quoi.
– Le nouvel Obs

Les Basilischi

Antonio, fils du notaire d’une petite ville du sud de l’Italie, a 20 ans et passe ses journées à s’ennuyer avec ses amis Francesco et Sergio. Les jours s’écoulent, interminablement semblables, meublés des mêmes discussions et de la même absence d’activité. Un jour, Antonio se voit offrir la possibilité d’aller vivre à Rome où il s’inscrit à l’université. Mais de retour au pays pour une journée, il décide de ne plus repartir…

En 1963, Lina Wertmüller débute comme assistante de Federico Fellini sur . La même année, sous l’influence du maestro, elle réalise, avec une partie de son équipe, son premier long-métrage, Les Basilischi.
D’inspiration ouvertement fellinienne, cette oeuvre témoigne de la maîtrise précoce de sa réalisatrice et de sa parfaite connaissance technique. Le film recevra deux prix au 16e Festival de Locarno, la Voile d’argent et le prix Fipresci. Cette reconnaissance donnera à
Lina Wertmüller une sérieuse impulsion pour la suite de sa carrière.
Pour tourner Les Basilischi, la cinéaste se rend dans les Pouilles ainsi qu’en Basilicate, et décide de filmer les problèmes sociologiques inhérents à ce Mezzogiorno qu’elle connaît très bien. Elle montre ainsi la monotonie et l’enfermement de ses jeunes, obligés de quitter leur province pour espérer trouver un avenir meilleur. Lina Wertmüller radiographie, avec tendresse et sans misérabilisme, la jeunesse locale marquée par le provincialisme, avec ses rêves et ses ambitions souvent brisées – à l’image, avec dix ans de recul, des « petits veaux » apathiques des Vitelloni, de son maître Fellini. Le tout sur une musique d’Ennio Morricone, alors à ses débuts.
– Carlotta Films

Fargo

Un vendeur de voitures d’occasion endetté fait enlever sa femme par deux petites frappes afin de toucher la rançon qui sera versée par son richissime beau-père. Mais le plan ne va pas résister longtemps à l’épreuve des faits et au flair d’une policière enceinte…