David Locke est un reporter américain basé en Afrique. Un jour où il se rend à son hôtel, il découvre le corps sans vie d'un homme lui ressemblant étrangement dans la chambre voisine. Il décide de lui prendre son identité et de vivre une nouvelle vie qu'il espère plus passionnante, ce qui l'amènera à rencontrer une mystérieuse femme qui semble aussi perdue que lui. Ce qu'il ne sait pas, c'est que le cadavre dont il a pris l'identité était un espion au service d'un groupe terroriste…
Tourné dans la poussière de paysages isolés et désolés, Profession : reporter aborde conjointement la figure du double et l'art de la fugue. Émanation symbolique du cinéaste, le personnage de Locke/Nicholson est renvoyé dans sa quête de liberté à un questionnement métaphysique qui le conduit à un pacte faustien – le journaliste endosse l'identité et suit les traces d'un mort qui lui ressemble. Antonioni réalise là un « film d'aventures intimiste », aux thèmes profondément contemporains. Il trouve aussi matière à de nouvelles expérimentations cinématographiques, à l'image de la séquence finale, véritable prouesse technique. Une leçon de vie et de cinéma.
-La Cinémathèque Française