LA FONTAINE FAIT SON CINÉMA
Programme de 6 courts-métrages
– La Chouette du cinéma est partie récolter six courts métrages en forme de fables, de petites histoires, avec des animaux, qui contiennent une leçon de vie.
Les réadaptations des récits sont drôles, ludiques, mélangent différentes esthétiques et différentes histoires – la projection est donc tout à fait adaptée pour les plus petit·es spectateur·rices pour le plus grand bonheur des familles ! (M.F.)
– 1 / La Fontaine fait son cinéma, Le Corbeau et le Renard | 6 MIN 27
de Pascal ADANT
Jean de La Fontaine met en scène sa célèbre fable du Corbeau et du renard. Mais en a-t-il le talent ? Et a-t-il fait le bon casting ?
– 2 / Rumeurs | 7 MIN 58
de Frits STANDAERT
Profitant d’une belle après midi d’été, trois lièvres font la sieste au beau milieu de la jungle. Soudain, un bruit retentit derrière les feuillages. Pris de panique, les rongeurs prennent la fuite, entraînant dans leur sillage tous les animaux de la jungle. Seul le Lion saura les arrêter, en révélant, bien malgré lui, l’origine du mystérieux bruit source de la folle rumeur.
– 3 / La Loi du plus fort | 6 MIN 21
de Pascale HECQUET
Un petit singe fait de très gros efforts pour décrocher une énorme banane. Mais un singe plus gros que lui estime qu’elle lui revient, au moment où arrive un singe encore plus fort qui se l’approprie. Le petit singe trouve alors une ruse pour manger la plus grande part de cette banane, mais… à ses risques et périls !
– 4 / La Fontaine fait son documentaire,
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf | 6 MIN 15
de Pascal ADANT
Monsieur de La Fontaine a décidé de s’intéresser à la rainette de nos étangs. Il la décrit un peu prétentieuse et jalouse. C’est vrai qu’elle est jolie, mais du côté de l’intelligence,… autant en rire ! Pensant réaliser son premier documentaire, Jean de La Fontaine nous livre sa célèbre fable La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf.
– 5 / Les Fables en délire
La Poule, l’Éléphant et le Serpent | 4 MIN 41
de Fabrice LUANG VIJA
Profitant d’une belle après midi d’été, trois lièvres font la sieste au beau milieu de la jungle. Soudain, un bruit retentit derrière les feuillages. Pris de panique, les rongeurs prennent la fuite, entraînant dans leur sillage tous les animaux de la jungle. Seul le Lion saura les arrêter, en révélant, bien malgré lui, l’origine du mystérieux bruit source de la folle rumeur.
– 6 / Le Pingouin | 5 MIN 19
de Pascale HECQUET
Un pingouin trouve la banquise trop froide à son goût et décide de se rendre sous les cocotiers. Là-bas, il pourra enfin bronzer ! Mais c’est très chaud les Tropiques, et puis les fruits lui donnent la colique. Finalement, le toboggan sur l’iceberg avec les copains, ce n’est pas si mal …
D’après la chanson Le Pingouin de Marie Henchoz (Sautecroche – Editions LEP)
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PANIC SUR FLORIDA BEACH
de Joe Dante
avec John Goodman, Cathy Moriarty, Simon Fenton…
– Key West, Floride, 1962. Alors que le monde est au bord de l’anéantissement nucléaire, Lawrence Woosley présente en première mondiale son nouveau film d’horreur. Un après-midi que personne n’oubliera.
Le cinéma ou la bombe, un homme-fourmi ou la fin du monde ! Film sous-estimé de Joe Dante, créateur des petites bêtes poilues toutes mignonnes capables de se métamorphoser en d’affreux monstres malfaisants, Panic sur Florida Beach est une vibrante déclaration d’amour au cinéma, aux délirants films d’horreur de série B des années 50 et aux cinéphiles en herbe qui se réfugient dans les salles obscures. (E.H.)
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PRINCES ET PRINCESSES
de Michel Ocelot
– Deux enfants se retrouvent tous les soirs dans un cinéma désaffecté et, avec l’aide d’un vieux technicien, ils et elles se déguisent puis vivent les histoires qu’iels inventent : La princesse des diamants, Le garçon des figues, La sorcière, Le manteau de la vielle dame, La reine cruelle, Prince et princesse.
C’est vrai, on est ici sur des princes qui viennent sauver des princesses – c’est cliché mais léger et soyons honnêtes, le plaisir est là. Nous, ce qui nous a poussés à vous proposer ce film ce sont ces scénaristes en action. On a adoré voir les histoires s’écrire au cours du film, entendre les débats que provoquent les choix des personnages, leurs apparences, leurs histoires, l’action. Et puis, son style d’animation est particulièrement réussi ! Les couleurs, ces ombres en mouvement, c’est beau, c’est du cinéma dans le cinéma, bref : on ne pouvait pas passer à côté ! (M.F.)
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LAST ACTION HERO
de John McTiernan
avec Arnold Schwarzenegger, F. Murray Abraham, Austin O’Brien…
– Danny Madigan, 10 ans, est fan de Jack Slater, un héros de films d’action musclés. Profitant de la complicité de Nick, son ami projectionniste, Danny peut voir tous les films de son héros gratuitement. Un jour, il est projeté sur l’écran et se retrouve dans le film, aux côtés de Jack Slater…
« The Prout va lâcher les gaz ! ». Cette réplique, certes un tantinet malpropre, m’a fait vivre enfant des fous rires à n’en plus finir. Mais où est donc passée cette VHS de la Warner dont mon frère et moi avons usé la bande au point de faire craquer le bijou de technologie que représentait alors un magnétoscope ? Last Action Hero est un film mémorable – bourré de références cinématographiques, porté par un acteur iconique, Schwarzie, qui nous embarque dans une comédie jubilatoire à hauteur d’enfant ! Un film doublé d’une véritable réflexion – plus actuelle que jamais – sur le cinéma et la consommation d’images : où commence la fiction ? Et où s’arrête le réel ? (E.H.)
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JE VEUX ÊTRE ACTRICE
DOCUMENTAIRE de Frédéric Sojcher
– Nastasjia, 10 ans, veut devenir comédienne. Patrick Chesnais, Michael Lonsdale, François Morel, Denis Podalydès, Jacques Weber… lui confient leurs secrets d’acteurs. Qu’est-ce que jouer ? Comment apprendre un texte, composer un personnage, lâcher prise, avoir du charisme… ?
Nastasjia, elle en rêve depuis toujours, c’est sûr, quand elle sera grande, elle sera actrice. Accompagnée par son père, réalisateur du film, et par ses amis comédiens, Nastasjia franchit dans ce film le pas qui sépare le rêve de la réalité. (M.F.)
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KING KONG
d’Ernest B.Schoedsack et Merian C. Cooper
avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot…
– Figurante sans travail, la blonde Ann Darrow est engagée par le réalisateur Carl Denham pour être la vedette de son prochain film. Le Venture, navire commandé par le capitaine Englehorn qui comprend toute l’équipe du film, atteint Skull Island, une île mystérieuse où vivrait une créature légendaire vénérée par les indigènes et appelée King Kong.
Comme tous les classiques, la trajectoire de King Kong fut semée d’embûches. Imaginé par deux réalisateurs aventuriers passionnés, le film devait à l’origine voir s’affronter des dragons et des gorilles en Afrique. Trop coûteux. C’est le génie de Willis O’Brien, spécialiste des effets spéciaux et des marionnettes qui fera le reste en créant le plus célèbre des gorilles et toute l’impressionnante technique autour de la créature – du stop motion. Un bijou du fantastique, teinté de poésie qui a donné lieu à une poignée de remakes dont, évidemment, celui de Peter Jackson. (C.B.)
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QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ?
de Robert Zemeckis
avec Bob Hoskins, Luq Hamett, Charles Fleischer…
– Autrefois sacré star du cinéma d’animation, Roger Rabbit est fortement préoccupé pendant les tournages depuis qu’il soupçonne sa femme, la sublime Jessica Rabbit, de le tromper. Le studio qui emploie Roger décide d’engager un privé, Eddie Valliant, pour découvrir ce qui se cache derrière cette histoire bien plus complexe qu’il n’y paraît !
« Quand Zemeckis m’a appelé après avoir vu les premiers tests d’intégration des animations, il m’a dit : ”Non mais tu as vu ça ?! C’est historique ! La première fois qu’on a vu ce genre de trucs c’était avec Star Wars !!” Et puis il a fini par hurler : ”Bon dieu, je suis né pour faire ce film !” C’est vrai que quand on a vu le résultat, on a été très impressionnés de voir que tout ce qu’on avait en tête fonctionnait vraiment ! »
– Extrait d’une interview de Richard Williams, l’animateur de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, à la télévision anglaise
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MAESTRO
de Léa Fazer
avec Pio Marmaï, Michael Lonsdale, Déborah François…
– Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans Fast and Furious, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait…
Maestro est inspiré du tournage du dernier film d’Éric Rhomer Les Amours d’Astrée et de Céladon. La confrontation, drôle mais un peu attendue, entre deux visions opposées du cinéma : la première celle d’un auteur « culte » et minimaliste, épris de poésie ; la seconde, celle d’un jeune comédien fan de grosses productions hollywoodiennes, se révèle très subtile. À l’incompréhension initiale succède vite la curiosité, l’admiration et enfin une grande tendresse. Ce film sur la transmission est infiniment touchant et délicat et prend toute sa dimension lors de la lecture du carton final.
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TROIS VISAGES
de Jafar Panahi
avec Behnaz Jafari, Jafar Panahi, Marziyeh Rezaei…
– La comédienne Behnaz Jafari reçoit une vidéo alarmante de la part d’une jeune fille. Elle et son réalisateur vont mener l’enquête.
Condamné en 2010 à vingt ans d’interdiction de tourner, Jafar Panahi a fait de sa situation de cinéaste empêché la matière même de son cinéma. Trois visages commence comme une tragédie… ou bien une mauvaise blague. Un plan-séquence tourné au téléphone mobile. Contrechamp, un autre plan-séquence qui se boucle sur un magistral panoramique à 360° pour explorer la nuit et la détresse de Behnaz Jafari. À ses côtés, Jafar Panahi conduit le véhicule qui les emmène dans la montagne, aux racines du peuple, où la présence de l’actrice et du réalisateur trouble l’ordre établi. Dans un dispositif subtil de mise en abyme, Panahi questionne la puissance de l’image, le rôle du cinéma, la liberté de créer et surtout la place de la femme. C’est la figure de l’actrice, adorée et haïe, qui cristallise ici toutes les tensions. (J.-F. P.)
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TONNERRE SOUS LES TROPIQUES
de Ben Stiller
avec Ben Stiller, Jack Black, Robert Downey Jr…
– Une bande d’acteurs ratés ou complètement givrés (ou les deux) se retrouve sur le tournage du « plus grand film de guerre de tous les temps ». Entre les caprices des stars et l’incapacité du réalisateur à tenir son film, il va falloir trouver des solutions.
S’emparant d’un genre majeur du cinéma, le film de guerre, cher à Hollywood, Ben Stiller, facétieux acteur et réalisateur de Tonnerre sous les tropiques revisite avec impertinence mais sans basculer dans la pure parodie les mythiques Apocalypse Now, Full Metal Jacket ou encore Platoon… en nous dévoilant les coulisses d’un tournage à gros budget complètement barré, voire carrément dans l’impasse ! On rit, on a honte de rire et on rit d’en avoir honte, car après tout ce n’est que du cinéma ! (E.H.)
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L’HOMME À LA CAMÉRA
DOCUMENTAIRE de Dziga Vertov
– La petite ville d’Odessa s’éveille. L’Homme à la Caméra sillonne la ville, son appareil à l’épaule. Il en saisit le rythme et à travers lui, celui des vies qu’il croise. Sans parole ni sous-titre, sans acteur ni décor, le film est d’une grande richesse formelle et le montage y joue un rôle central.
L’Homme à la Caméra occupera toujours une place ambigüe dans l’histoire du cinéma. À la fois promesse ardente du renouveau esthétique que fut le cinématographe à l’aube du XXe siècle, il documente aussi ses espoirs trahis par l’Histoire à l’Est comme à l’Ouest. Reste que Dziga Vertov, plus révolutionnaire que la révolution, demeure aujourd’hui encore un des plus grands expérimentateurs de l’histoire des arts, capable de faire pâlir de honte les plus radicaux de nos contemporains. (B.T.)
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SUNSET BOULEVARD
de Billy Wilder
avec William Holden, Gloria Swanson, Erich Von Stroheim…
– Norma Desmond, grande actrice du muet, vit recluse dans sa luxueuse villa de Beverly Hills en compagnie de Max von Meyerling, son majordome, qui fut aussi son metteur en scène et mari. Joe Gillis, un scénariste sans le sou, pénètre par hasard dans la propriété et Norma lui propose de travailler au scénario du film qui marquera son retour à l’écran.
1948. Dans un restaurant huppé de Beverly Hills, un vieil homme à la face grise et au costume défraîchi invective Sam Goldwyn : « Son of a bitch » « Here you are, and I ought to be making pictures, I’m the one… ». L’homme est chassé sans ménagement par l’épouse de Goldwyn qui n’a pas réagi. Il est pâle, tétanisé. « Drunk » « Old fool » « Who the hell is he? » réagiton autour de lui. Après un temps, Goldwyn répond : « That man was D.W. Griffith ». Un brillant scénariste et jeune réalisateur assiste à la scène. C’est Billy Wilder. Quelques mois plus tard, devant le public clairsemé des obsèques de Griffith, un producteur et scénariste prononce l’oraison funèbre du premier géant du cinéma américain. C’est Charles Brackett. Wilder et Brackett, enchaînent les succès depuis plus de dix ans, avec Lubitsch d’abord puis pour leurs propres films à la Paramount. Depuis longtemps ils désirent porter à l’écran les derniers feux d’une star déchue du muet. Ce sera Sunset Boulevard, probablement le plus grand film sur l’industrie hollywoodienne jamais réalisé. Pourquoi le plus grand ? Parce que c’est au point le plus haut de la gloire triomphante du système que Wilder et Brackett en dressent le portrait le plus acerbe. Parce qu’aucune autre oeuvre de cette veine métafilmique qui fleurira dans ces années cinquante (The Bad and the Beautiful, The Barefoot Contessa, The Big Knife…) ne mêle avec autant de confusion le vrai et la légende (Swanson/Norma et Stroheim/Max sont saisissants), la puissance et la violence des rêves qui naissent et meurent sur le boulevard du crépuscule. Le film réussit le tour de force d’être à la fois cynique et fantomatique. Tout y est parfait. Un sommet de l’art cinématographique. (J.-F. P.)
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THE CONNECTION
de Shirley Clarke
avec Warren Finnerty, Jerome Raphael, Garry Goodrow…
– Des copains jouent du jazz et racontent des anecdotes en attendant leur dealer dans un loft de Greenwich Village. Pour se faire un peu d’argent, ils ont accepté d’être filmés par le vrai faux documentariste Jim Dunn…
« The Connection était à l’origine une pièce de théâtre de Jack Gelber. J’ai voulu la transformer, la traduire. Le film est très différent de la pièce, même si nous avons tourné avec certains des acteurs de la pièce… […] Quand j’ai fait ce film à propos des junkies, je ne connaissais rien de ce monde et m’en fichais. Mais c’était pour moi symbolique puisqu’ils incarnent la marge. Je me suis toujours sentie seule, complètement à l’écart d’une culture dans laquelle je baigne…. J’ai grandi à une époque où les femmes ne dirigeaient rien, en fait, c’est toujours le cas… »
– Extrait d’une interview de Shirley Clarke donnée à DeeDee Halleck
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