Belles équipes semaine 3

19.06 27.06

Programmation du 19 au 27 juin

Derniers moments pour profiter du cycle inaugural Belles équipes qui se terminera le 27 juin pour laisser place au second cycle intitulé Cinéma miroir consacré au métacinéma (quand le cinéma se regarde lui-même). Le 27 juin à 20h aura d’ailleurs lieu la projection de lancement de ce cycle avec La Nuit américaine de François Truffaut.

En attendant, on retrouve toujours 30 films datant de 1939 à 2021 (des longs-métrages, des courts-métrages, des propositions jeune public et famille, des documentaires, de la fiction) qui composent cette thématique autour des aventures collectives.

En plus du cycle thématique Belles Équipes, Le Cosmos continue de programmer des films des réalisateur·rices présentés dans le cadre du Prix LUX il y a deux semaines : Ruben Östlund, Carla Simón, João Pedro Rodrigues, Lukas Dhont et Emin Alper sont ainsi mis à l’honneur via le reLUX.

LUN. 19.06

  • 14h00 | Grande salle | Le Bal, d’Ettore SCOLA
  • 14h30 | Petite salle | In Jackson Heights, documentaire de Frederick WISEMAN
  • 18h00 | Petite salle | Delphine et Carole, Insoumuses, documentaire de Callisto McNULTY
  • 18h30 | Grande salle | L’Âge des Possibles, de Pascale FERRAN
    Projection en 35 mm
  • 19h30 | Petite salle | Entre nos Mains, de Mariana OTERO
  • 20h30 | Grande salle | Snow Therapy, de Ruben ÖSTLUND (reLUX)
  • 21h20 | Petite salle | Une Chambre en Ville, de Jacques DEMY
    Version restaurée

La programmation en détail

LE BAL, d’Ettore Scola
DZA + FR + IT — 1983 — VOST — 1h52
– Lentement, les femmes d’abord, l’une après l’autre, puis les hommes tous ensemble, entrent dans la salle de bal. La musique joue et le temps se met à passer. Le Front Populaire, la guerre et l’Occupation, la Libération mais aussi l’invasion du made in USA.

Faut-il brûler Le Bal ? Encensé à sa sortie, succès public, récompensé à Berlin, aux Césars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure musique), le film semble marqué aujourd’hui d’un certain dédain critique. On y verrait l’illustration plate du spectacle original mis en scène par Jean-Claude Penchenat au Théâtre du Campagnol. L’éternelle comédie de la séduction, rejouée d’un tableau à un autre, chacun à une époque différente, se révélerait fastidieuse. Scola peinant à dynamiser (dynamiter ?) ce carcan narratif dans ce qui serait son plus mauvais film…Bien sûr, moi aussi, je préfère Nous nous sommes tant aimés ou Une journée particulière. Le choix esthétique du second tableau, aux couleurs désaturées, n’est pas des plus heureux. Quelques scories ici ou là…mais quel charme ! La salle de bal est un espace social fabuleux, l’arène intemporelle, drôlatique et cruelle où s’exposent la solitude et le désir universel d’amour. Chaque époque dévoile son lot de surprises et de variations. Le grinçant y croise toujours le croquis à gros traits du rituel amoureux de la parade. Rien de répétitif ou de caricatural ici. La puissance du mime réside dans son artifice. Les époques se suivent, on se laisse porter par la ritournelle sans cesse renouvelée, qui suspend le temps, qui porte l’espoir de faire durer encore l’étreinte mais qui s’éteint toujours. Que reste-t-il de nos amours ? (J.-F.P.)

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IN JACKSON HEIGHTS, de Frederick Wiseman (documentaire)
US — 2016 — VOST — 3h09
– Jackson Heights est l’un des quartiers les plus cosmopolites de New York, il concentre les problématiques communes aux grandes villes occidentales. Wiseman s’invite dans le quartier, y filmant les pratiques religieuses, politiques, sociales et culturelles.

Fidèle à sa méthode – filmer avec patience les communautés humaines sans qu’il ne prenne la parole à l’écran – le documentariste est aussi fidèle à son humanité. (R.S.)

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DELPHINE ET CAROLE, INSOUMUSES, de Callisto McNulty (documentaire)
Documentaire — FR — 2021 — 1h10
– La rencontre entre l’actrice mythique Delphine Seyrig et l’artiste Carole Roussopoulos nous conduit au coeur du féminisme des années 1970. Caméra au poing, elles vont s’engager dans des combats radicaux avec insolence, intransigeance et beaucoup d’humour.

Ce film est limpide. On s’y exprime de façon simple et intelligente. Il est émouvant, stimulant, instructif. Il donne furieusement envie de voir tous les films produits à cette époque par ces femmes intelligentes. C’est réjouissant de voir que tout ça a existé, un peu moins de réaliser qu’il aura fallu 50 ans pour qu’on en parle à nouveau. La volonté de partager les savoirs, passer à l’action, s’entraider y est essentielle. Vous aussi vous voulez une rétrospective Roussopoulos ? Écrivez au Cosmos ! (A.B.)

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L’ÂGE DES POSSIBLES, de Pascale Ferran
FR — 1996 — 1h45 — Diffusion en 35mm
– De vrai·es ami·es, des connaissances, des amant·es… Dix jeunes gens à l’heure des choix et du début de « leur vraie vie ». Ce film suit leur parcours à cet âge ou certaines choses sont encore possibles jusqu’au moment où les portes commencent à se refermer. Ce film est le résultat d’une commande passée par le Théâtre national de Strasbourg à la réalisatrice.

Pascale Ferran remporte en 1994 une Caméra d’or au Festival de Cannes – le prix récompense les jeunes artistes au talent prometteur, pour Petits arrangements avec la mort, son premier long-métrage. Le film est bouleversant de justesse de par la sensibilité et la vulnérabilité dont il fait preuve pour aborder le thème de la mort d’un enfant, d’un ami ou d’une soeur. Un an plus tard, la réalisatrice filme Strasbourg et les comédiens et comédiennes du groupe 28 de l’École du TNS. Nous sommes en 1994, année de mise en service du tram qui redessinera la silhouette de notre ville. Ayant servi de parking pendant 50 ans, la place Kléber devient piétonne. À proximité, c’est l’époque du Quick, du Magmod et… de l’Odyssée que l’on croira apercevoir un instant, et puis finalement pas. Titre évocateur s’il en est, ce film choral nous emporte dans l’intimité de jeunes gens attachant·es dont les histoires se mêlent les unes aux autres, bercé·es entre espoir et angoisse du lendemain, responsabilité et insouciance, désir et regret… Des petits bouts de vie qui ne semblent rien en apparence mais s’avèrent d’une grande et tendre intensité, à la croisée des chemins ou à la bascule entre fin de l’adolescence et début de l’âge adulte. (E.H.)

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ENTRE NOS MAINS, de Mariana Otero (documentaire)
Documentaire — FR — 2010 — 1h27
– Confronté·es à la faillite de leur entreprise de lingerie, des salarié·es – majoritairement des femmes – tentent de reprendre la société sous forme de coopérative. Ils et elles se heurtent à leur patron et à la réalité du marché. Un petit théâtre où se jouent, sur un ton espiègle, entre soutiens-gorge et culottes, des questions fondamentales. Les salarié·es découvrent dans cette aventure collective une nouvelle liberté.

« Ribambelles de satin… jolis rubans de dentelle / Soutiens-gorge et culottes, pour les sauver créons notre SCOP ! » En dépôt de bilan depuis octobre 2008, l’entreprise de confection de lingerie Starissima près d’Orléans se fait aider par la conseillère Sylvie Nourry afin de pouvoir poursuivre l’activité sous forme de SCOP. La documentariste Mariana Otero va suivre le quotidien de l’entreprise en plein questionnement pendant trois mois, venant chaque jour de 8h à 18h partager le quotidien des salarié·e·s. Alors que la délicatesse et le calme de la confection de pièces de lingerie rythment les journées de travail, les doutes et prises de position avoués, au début timidement, les conversations qui se font plus ouvertes et engagées, les réunions, le cheminement de chacun·e, créent, contre toute attente, un suspense de plus en plus intense. Oui, alors que tout paraît modeste, discret, on se retrouve happé·e par ce qui se trame, on a envie que ça marche, nous aussi, oh oui. Le suspense est grand et pourtant rien n’est spectaculaire, c’est la grande beauté et la grande intelligence du travail de Mariana Otero : montrer les changements, filmer les pensées, les transformations subtiles de chacun·e au sein du collectif qui se crée devant nos yeux. Aurait-il fallu « faire le poulet »… ? (A.B.)

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SNOW THERAPY, de Ruben Östlund
SWE + DAN + FR – 2015 – 1h58
– En vacances dans les Alpes, une famille suédoise est confrontée à une avalanche. Face au drame, le père réagit avec lâcheté et se retrouve hanté par son geste.

Premier film vu de Ruben Östlund sans connaître la propension du réalisateur suédois à étirer la gêne. La spectatrice que je suis a évidemment détesté le père. Puis sont venues les nuances : et toi, t’aurais fait quoi ? Comment assumer son geste, dire son erreur ? Et puis pour la mère : comment digérer la lâcheté inattendue d’un père et mari ? Dur. Derrière le masque de la réaction primaire se cachent en réalité les vraies turpitudes humaines et inévitables. Et c’est sans doute-là le talent d’Östlund. (C.B.)

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UNE CHAMBRE EN VILLE, de Jacques Demy
FR — 1982 — 1h33
– Nantes, 1955. Les chantiers navals sont en grève. François, métallurgiste fiancé à Violette, rencontre Édith. Il ne sait pas qu’elle est la fille de La Colonelle chez qui il loue « une chambre en ville ». Une histoire de passion sur fond de manifestation ouvrière : une muraille de casques, de boucliers et de matraques se dresse.

Nantes la rebelle, la révoltée ! Dès la scène d’ouverture, Une chambre en ville nous propulse dans cette tempétueuse identité : confrontation ouvriers-police, champs-contrechamps, slogans « Police milice, flicaille racaille ! », lutte des corps et des classes, celles et ceux qui regardent les drames se dérouler depuis leur fenêtre et celles et ceux qui sont dans la mêlée. Pourtant, dès le début, on sent que quelque chose ‘cloche’. Ce qui, dans les autres films de Jacques Demy était pour moi une sorte de retour constant au merveilleux – ah ! les papiers peints chatoyants, les costumes contrastés qui ne cessent de changer, les rues de Nantes, ah ! les chansons que l’on fredonne… – ici dérape, dérange, heurte les yeux et les oreilles. À présent dans ces mêmes décors prennent place le paradoxal, l’excès du jeu, l’opposition des êtres, des dialogues et langages dissonants, des superpositions de mélodies. J’étais ballottée. Mais cette matière hétérogène a infusé, les personnages ont basculé et, l’un contre l’autre ou face à l’autre, à nouveau ont chanté et crié leurs droits, leur désir et leur violence d’aimer, de se quitter, nous rappelant que la vie c’est sans doute se battre pour quelque chose qui change la vie ! (N.M.)

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MAR. 20.06

  • 14h00 | Grande salle | Les Nouveaux sauvages, de Damian SZIFRON
    Tous publics avec avertissement
  • 14h20 | Petite salle | Les Chats persans, de Bahman GHOBADI
  • 16h15 | Grande salle | In Jackson Heights, documentaire de Frederick WISEMAN
  • 16h30 | Petite salle | Do the Right Thing, de Spike LEE
  • 19h00 | Petite salle | L’Ornithologue, de Joāo Pedro RODRIGUES (reLUX)
  • 19h40 | Grande salle | La Visite de la Fanfare, d’Eran KOLIRIN
  • 21h20 | Petite salle | Ne coupez pas, de Shin’ichirô UEDA
    Tous publics avec avertissement
  • 21h30 | Grande salle | Fantastic Mr Fox, de Wes ANDERSON

La programmation en détail

LES NOUVEAUX SAUVAGES, de Damián Szifron
ARG — 2015 — VOST — 2h02
– L’inégalité, l’injustice, les déceptions ou l’exigence auxquelles nous expose le monde et la société provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certain·es craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur elles, sur eux, sur nous. Six histoires pour explorer l’indéniable plaisir du pétage de plombs.

Que c’est beau ces humain·es qui vrillent. Que c’est drôle aussi. Un film à petits films ultra-jouissif, rien à dire de plus ! (C.B.)

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LES CHATS PERSANS, de Bahman Ghobadi
IR — 2009 — VOST — 1h41
– À leur sortie de prison, une jeune femme et un jeune homme musicien·ne décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d’autres musicien·nes underground et tentent de les convaincre de quitter l’Iran. Ils et elles rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport ?

Compter sur les autres, se risquer à faire confiance… Ce film comme une chanson qui articule couplets et refrain, relie l’entraide à la liberté. (N.M.)

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IN JACKSON HEIGHTS, de Frederick Wiseman (documentaire)
US — 2016 — VOST — 3h09
– Jackson Heights est l’un des quartiers les plus cosmopolites de New York, il concentre les problématiques communes aux grandes villes occidentales. Wiseman s’invite dans le quartier, y filmant les pratiques religieuses, politiques, sociales et culturelles.

Fidèle à sa méthode – filmer avec patience les communautés humaines sans qu’il ne prenne la parole à l’écran – le documentariste est aussi fidèle à son humanité. (R.S.)

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DO THE RIGHT THING, de Spike Lee
US — 1989 — VOST — 2h01

– À Brooklyn, c’est le jour le plus chaud de l’année. Mookie, un jeune afro-américain, est livreur à la pizzeria du quartier, tenue par Sal et ses deux fils d’origine italienne. Chacun vaque à ses occupations, mais la chaleur estivale va bientôt cristalliser les tensions raciales.

J’avais 13 ans lorsque j’ai vu mon premier film de Spike Lee : La 25e heure. Je m’étais pris une claque et j’ai voulu creuser la filmographie de ce type dont le prénom m’évoquait plus la série Buffy contre les Vampires qu’autre chose. Quelque temps plus tard, je découvrais enfin Do the right thing, un film dont l’énergie, le style visuel, l’écriture, l’interprétation, la B.O., la gestion de l’espace (le film se passe entièrement dans un quartier) et du temps (une journée) continuent à m’impressionner. Une fenêtre sur un quartier dans lequel différentes ethnies vivent ensemble mais ne se supportent pas et où Fight the power crie incessamment dans un ghettoblaster (paroles encore d’une grande importance de nos jours). Les influences de Spike Lee, n’allons pas forcément les chercher dans le cinéma ou la littérature, mais plutôt dans la musique, qu’elle soit hip-hop ou jazzy ; Do the right thing, c’est un peu comme si Woody Allen s’était shooté à du Public Enemy avant de hurler dans un saxophone. Ce film m’avait permis de mieux comprendre d’où venait La Haine de Mathieu Kassovitz et de découvrir une ribambelle d’acteurs géniaux : John Turturro, Ossie Davies, Giancarlo Esposito, Bill Nunn ou encore Danny Aiello. (R.B.)

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L’ORNITHOLOGUE, de João Pedro Rodrigues
PRT + FR + BRA – 2016 – VOST – 1h57
– Fernando, un ornithologue, descend une rivière en kayak dans l’espoir d’apercevoir des spécimens rares de cigognes noires. Absorbé par la majesté du paysage, il se laisse surprendre par les rapides et échoue plus bas, inconscient, flottant dans son propre sang.

« Je pense qu’il y a toujours dans mes films cette idée de changement de corps, d’une métamorphose avec un corps qui se transforme au fur et à mesure que le film évolue. Dans L’Ornithologue j’ai voulu aller un peu plus loin en remplaçant le corps d’un acteur par un autre. Il y avait pour moi l’idée de me mettre en scène et d’une certaine façon de me dévoiler, prendre des risques car je n’aime pas me voir. J’aime les difficultés, c’est pourquoi mes films sont assez différents les uns des autres. J’aime remettre en question le fait de faire des films. »
– João Pedro Rodrigues, extrait d’interview pour Bulles de Culture

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LA VISITE DE LA FANFARE, d’Eran Kolirin
ISR + FR – 2007 – VOST – 1h28
– Une petite fanfare de la police égyptienne arrive en Israël pour jouer lors de la cérémonie d’inauguration d’un centre culturel arabe. À l’aéroport, personne n’est là pour l’accueillir. Elle se retrouve au fin fond du désert israélien dans une petite ville oubliée du monde. Cette histoire semblait sans importance… et pourtant…

Un jour et une nuit, un détour imprévu. Un chef de fanfare égyptien, tout en rigidité, rencontre la propriétaire israélienne du restaurant local (formidable Ronit Elkabetz), toute en sensualité. Le ton est mi-triste, mi-surréaliste. Une mise en scène sans artifice, parcimonieuse, souvent frontale, qui laisse s’installer avec douceur l’incongru, le sensible ou la drôlerie. Un feel-good movie improbable où la musique secrète qui habite chaque personnage se laisse enfin entendre. (J.-F.P.)

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NE COUPEZ PAS, de Shin’ichirô Ueda
JP — 2019 — VOST — 1h36
– Le tournage d’un film horrifique bat son plein dans une usine désaffectée. Seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à ce film de zombies à petit budget troublé par une irruption inattendue.

En 2018, plusieurs amis me parlaient d’un certain One Cut of the Dead (titre international de Ne coupez pas) en me disant qu’il fallait absolument que je le regarde, mais qu’ils ne pouvaient rien me dire sur ce film sans spoiler. J’ai alors démarré ce film et, pendant une demiheure, j’ai sérieusement songé à supprimer tout mon répertoire de contacts, à déménager au Canada et vivre au milieu des orignaux car j’ai sincèrement eu l’impression qu’on se foutait de ma gueule avec ce film de merde. Mais arrivé au bout de cette première demi-heure, je me suis rendu compte que j’avais des amis géniaux et que rien ne garantissait mon intégration dans la communauté des orignaux car Ne coupez pas se révèle être une des surprises cinématographiques les plus jouissives de ces dernières années. Et je me retrouve là, à écrire sur un film sur lequel je ne peux rien dire sans spoiler. Alors, ne coupez pas le visionnage de ce film en plein milieu et allez jusqu’au bout, vraiment. Allez même découvrir son remake français Coupez de Michel Hazanavicius qui, contrairement à ce que disent certains détracteurs, se complète très bien avec le film de Shin’ichirô Ueda. (R.B.)

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FANTASTIC MISTER FOX, de Wes Anderson (Jeune public, animation)
GB — 2010 — VF — 1h27

– M. Fox, le plus rusé des voleurs de poules, sa femme, Mme Fox, Ash, son fils, le cousin Kristofferson et tous les autres animaux de la forêt défient trois odieux fermiers. Ils et elles vont vivre la plus périlleuse et délirante des aventures.

Vous pensez encore que l’humain a une chance face à l’ingéniosité de l’instinct animal ? Wes Anderson va vous prouver le contraire. Avec toute l’esthétique qui le caractérise, le réalisateur vous invite à rejoindre une aventure collective étonnante réunissant lapins, renards, blaireaux et autres espèces de la forêt. Chacun aura son rôle à jouer : petits, grands, rapides, longs, talentueux, maladroits… Ce film nous rappelle que si l’union fait la force, la diversité dans l’union peut faire toute la différence. (M.F.)

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MER. 21.06

Les films jeune public sont en vert

  • 14h00 | Petite salle | Ma Vie de Courgette, de Claude BARRAS
    À partir de 8 ans
  • 14h10 | Grande salle | Panique Tous Courts, de Stéphane AUBIER et Vincent PATAR
    À partir de 5 ans
  • 15h10 | Grande salle | La Prophétie des Grenouilles, de Jacques-Rémy GIRERD
    À partir de 6 ans
  • 15h30 | Petite salle | La Guerre des Boutons, d’Yves ROBERT
    À partir de 5 ans
    Version restaurée
  • 17h00 | Grande salle | Les 7 Samouraïs, d’Akira KUROSAWA
  • 17h30 | Petite salle | L’Armée des Ombres, de Jean-Pierre MELVILLE
  • 20h10 | Petite salle | La Planète sauvage, de René LALOUX
    À partir de 11 ans
  • 20h35 | Grande salle | Été 93, de Carla SIMÒN (reLUX)
  • 21h40 | Petite salle | Freaks / La Monstrueuse Parade, de Tod BROWNING
  • 22h25 | Grande salle | Au Feu les Pompiers, de Milos FORMAN

La programmation en détail

MA VIE DE COURGETTE, de Claude Barras (Jeune public,  animation)
FR + CH — 2016 — 1h06
– Courgette, c’est pas un légume, c’est un vaillant petit garçon. Lorsqu’il perd sa mère, les rencontres qu’il va faire au foyer pour les enfants vont l’emmener ailleurs. Tout le monde est là avec son histoire, aussi dure que tendre. Et puis il y a cette fille, Camille…

Autant vous le dire tout de suite, vous allez probablement être ému·es. Ce film, petit bijou d’animation stop-motion, est un manège à sensations fortes. Vous naviguerez entre la tristesse, la peur, la joie, les rires et l’espoir surtout, beaucoup, beaucoup d’espoirs. Il illustre à quel point on peut trouver du beau, même dans les pires situations et à quel point faire famille est une expérience qui va bien au-delà des liens du sang. (M.F.)

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PANIQUE TOUS COURTS, de Stéphane Aubier, Vincent Patar (animation)
BEL — 2017 — 45 min.
– Le soleil se lève sur le village. Coq chante. Indien, Cowboy, Cheval, Fermier, Robin, Gendarme sont prêts pour une nouvelle journée. Imaginez les jouets en plastique de notre enfance dont deux auteursanimateurs s’emparent pour conter les plus folles aventures.

Un film d’animation au rythme effréné, complètement frappé avec un doublage des plus drôles qui consiste à faire parler des jouets. C’est un grand oui ! (C.B.)

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LA PROPHÉTIE DES GRENOUILLES, de Jacques Rémy Girerd (animation)
FR — 2003 — 1h31
– Un nouveau déluge s’abat sur la Terre. Seule, une petite troupe hétéroclite menée par Ferdinand parvient à défier les éléments qui se déchaînent. Humain·es et animaux sont entraînés dans le tourbillon d’une aventure rocambolesque… Une fable troublante qui revisite celle de l’Arche de Noé.

Jacques-Rémy Girerd parle de son film comme d’une fable sociale tragicomique qui questionne la tolérance, l’écologie, le vivre ensemble ou encore la solidarité. Son but avoué ? Sensibiliser les jeunes esprits aux principes de la vie en communauté. (C.B.)

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LA GUERRE DES BOUTONS, d’Yves Robert
FR — 1962 — 1h34  

– Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menée par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin. Une guerre sans merci qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons… sans se faire attraper par les parents…

La Guerre des Boutons est à mi-chemin entre le doux souvenir et la mémoire inquiète. Doux souvenir, pas seulement parce que le film se voit de préférence en enfance, mais aussi parce qu’il transpire d’une imagination enfantine qui transforme réellement une sablière en champ de bataille et maintient le rythme des péripéties toute la durée de l’histoire. La thèse du film serait la suivante : il existe deux mondes, un monde adulte dont le sérieux cache en fait un comique burlesque et un monde enfant dont le comique recouvre un grand sérieux. Le microcosme des enfants permet de donner des dimensions formidables à leurs jeux et défaites, comme la trahison qui se paie au prix du sang et des larmes. Les enfants deviennent de petits héros à la Renoir portant sur eux de grands idéaux romantiques, et finissent même par ressembler à des brigands anarchistes prenant le maquis face à l’autorité parentale. C’est qu’en souterrain La Guerre des Boutons déterre une mémoire inquiète, militaire, qui lui permet de reprendre tous les tropes du film de guerre : les embuscades, les victoires héroïques, les défaites écrasantes et même les scènes de torture… avec les petits boutons, les bretelles et les ceintures lacérés au couteau, comme autant d’émasculations symboliques donnant des instants vraiment déchirants, chargés d’une violence qu’on ne soupçonnerait pas dans un film pour enfants. (B.T.)

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LES 7 SAMOURAÏS, d’Akira Kurosawa
JP — 1955 — VOST — 3h26
– Japon. XVIe siècle. Un village de paysan·nes. Désespéré·es des attaques répétées de bandits qui les conduisent à la ruine et à la famine, ils et elles font appel à sept guerriers afin de les protéger et de les aider à se défendre… Une leçon de courage et d’humanité.

Voilà un film qui se place sur les monts les plus élevés où se nichent les plus grandes oeuvres d’art emblématiques d’un genre, d’une époque, d’un pays : soit le chanbara (le mot qui désigne le film de sabre et pourrait représenter le bruit de l’usage des armes), moins d’une décennie après la fin de la Seconde Guerre mondiale, au Japon. Avec ce récit de sept individualités, dont les portraits dramaturgiques furent définis avec grande précision avant même le tournage, qui offrent leurs services à une communauté paysanne à l’ère des provinces en guerre, Kurosawa convoque les puissances combatives de temps médiévaux. Car s’il y a bien une vertu révolutionnaire à des notions telles que « l’héroïsme » ou la « bravoure » – et nous ne saurions les appréhender seulement comme des catégories désuètes – c’est lorsqu’elles s’aiguisent en faveur de celles et ceux que l’on humilie et que l’on offense. Ainsi, les corps font face aux déluges, se mettent en mouvement en dépit des boues. Ce que peuvent trancher les sabres de ces samouraïs, ce n’est rien de moins que toutes les tyrannies de nos jours passants : que les oppresseurs se mettent à trembler devant les spectateurs et spectatrices qui sortiront de cette séance. (R.S.)

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L’ARMÉE DES OMBRES, de Jean-Pierre Melville
FR + IT — 1969 — 2h25

– France 1942. Gerbier, ingénieur des Ponts et Chaussées est’un des chefs de la Résistance. Dénoncé et capturé, il est incarcéré dans un camp de prisonniers. Alors qu’il prépare son évasion, il est récupéré par la Gestapo…

Né Grumbach d’un grand-père alsacien, Jean-Pierre Melville entre dans la Résistance en 1942 et se choisit un pseudonyme en hommage à l’auteur de Moby Dick. Un an plus tard, un autre résistant, Joseph Kessel, publie L’Armée des Ombres. Melville adaptera l’ouvrage au cinéma en 1969 plongeant dans le quotidien impitoyable des hommes et des femmes qui ont fait la Résistance incarnée par des monuments tels que Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse et Jean-Pierre Cassel… Immense chef-d’oeuvre ! (E.H.)

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LA PLANÈTE SAUVAGE, de René Laloux (Jeune public, animation)
FR + CZ — 1973 — 1h12
– Sur la planète Ygam, vivent des androïdes géants appelés les Draags. Ils élèvent de minuscules êtres humains qu’ils surnomment Oms. Mais un jour, l’Om de la jeune Tiwa se révèle plus intelligent et va déclencher une révolte…

Ce film a 50 ans. Serait-il visionnaire ? Car, que voyez-vous dans cette machine multi-canons, dans ces petits vaisseaux autonomes offensifs, dans la volonté de “désomiser”? (N.M.)

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ÉTÉ 93, de Carla Simòn
ESP – 2017 – VOST – 1h38
– Suite à la mort de ses parents, Frida, 6 ans, quitte Barcelone et part vivre à la campagne chez son oncle, sa tante et leur petite fille de 3 ans. Le temps d’un été, l’été 93, Frida apprendra à accepter son chagrin et ses parents adoptifs apprendront à l’aimer comme leur propre fille.

Un film à hauteur d’enfant où tout se joue et se comprend dans les interstices, les silences et souvenirs sans jamais tomber dans l’évidence et le pathos. Magnifique ! (C.B.)

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FREAKS (LA MONSTRUEUSE PARADE), de Tod Browning
US — 1969 — 1h04
– Des êtres extraordinaires se produisent dans un célèbre cirque et s’y s’exhibent en tant que phénomènes de foire. Des histoires d’amour, de trahison, de complot et de vengeance pour un film fascinant.

Impossible de se lasser de voir et revoir Freaks. Film d’horreur, mélo, comédie, fable, conte moral, documentaire par bien des aspects, c’est d’abord un film profondément humain, sensible, charnel même. Parmi les « freaks » du titre se trouvent des soeurs siamoises, Violet et Daisy. Lorsque le prétendant de Violet l’embrasse, le plan s’attarde sur le sourire de Daisy, le frisson sensuel qui la traverse. Formidable détail qui amène le·la spectateur·rice à constater que son corps normé est bien incapable de cette prouesse. Ainsi, Browning par touches successives, délicates, transcende les schémas dramatiques ordinaires pour construire une oeuvre à la portée morale saisissante qui nous questionne sur la façon dont nous définissons la beauté, l’anormalité, l’amour et la cruauté. (J.-F.P.)

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AU FEU LES POMPIERS, de Milos Forman
CZ – 1968 – VOST – 1h13
– Dans une petite ville de province, un bal des pompiers est organisé en l’honneur des cinquante ans de service de l’un des leurs. En plus d’une tombola, un concours de miss beauté est mis en place pour remettre le cadeau au vétéran. Mais rien ne se passe comme prévu…

À bien des égards, cette oeuvre se tient sur un seuil. Dernier volet de la formidable période tchécoslovaque du réalisateur (dont on connaît peut-être mieux les non moins impressionnants Vol au-dessus d’un nid de coucou ou Amadeus) qui accompagna les espérances d’ouverture de son double pays, il est aussi le premier à prendre des couleurs. Les chars soviétiques mettront fin au Printemps de Prague et le film sera affublé du statut de « banni à vie ». Heureusement, Milos Forman aura eu le temps de franchir la porte de cette soirée de pompiers pour nous en montrer le facétieux effondrement. (R.S.)

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JEU. 22.06

  • 14h00 | Petite salle | L’Usine de Rien, de Pedro PINHO
  • 14h10| Grande salle | L’Âge des Possibles, de Pascale FERRAN
    Projection en 35 mm
  • 16h10 | Grande salle | La Visite de la Fanfare, d’Eran KOLIRIN
  • 17h20 | Petite salle | Beau Travail, de Claire DENIS
  • 17h50 | Grande salle | Le Bal, d’Ettore SCOLA
  • 19h30 | Petite salle | Bande de Filles, de Céline SCIAMMA
  • 20h00 | Grande salle | Derrière la Colline, d’Emin Alper (reLUX)
  • 21h40 | Petite salle | À la Recherche de l’Ultra-sex, de Nicolas CHARLET et Bruno LAVAINE
    Interdit aux – de 16 ans
  • 21h50 | Grande salle | Au Feu les Pompiers, de Milos FORMAN

La programmation en détail

L’USINE DE RIEN, de Pedro Pinho
PRT — 2017 — VOST — 2h58
– Une nuit, des travailleur·euses surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Iels comprennent qu’elle est en cours de démantèlement et qu’iels vont rapidement être licencié·es. Pour empêcher la délocalisation de la production, iels décident d’occuper les lieux. La disparition de la direction laisse toute la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler dans un système où la crise est devenue le modèle de gouvernement dominant.

« Dans les années 90, ma génération a vécu dans une logique un peu nihiliste, on lisait les situationnistes qui critiquaient toute chose pour la dépasser, avec cette peur de la récupération du discours radical par le monde. L’idée qui reste, moins négative, c’est que ce n’est pas le but ou l’objectif qui compte, mais comment tu le fais, dans le moment où tu participes. »
Pedro Pinho, à propos de son film dans Libération

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L’ÂGE DES POSSIBLES, de Pascale Ferran
FR — 1996 — 1h45 — Diffusion en 35mm
– De vrai·es ami·es, des connaissances, des amant·es… Dix jeunes gens à l’heure des choix et du début de « leur vraie vie ». Ce film suit leur parcours à cet âge ou certaines choses sont encore possibles jusqu’au moment où les portes commencent à se refermer. Ce film est le résultat d’une commande passée par le Théâtre national de Strasbourg à la réalisatrice.

Pascale Ferran remporte en 1994 une Caméra d’or au Festival de Cannes – le prix récompense les jeunes artistes au talent prometteur, pour Petits arrangements avec la mort, son premier long-métrage. Le film est bouleversant de justesse de par la sensibilité et la vulnérabilité dont il fait preuve pour aborder le thème de la mort d’un enfant, d’un ami ou d’une soeur. Un an plus tard, la réalisatrice filme Strasbourg et les comédiens et comédiennes du groupe 28 de l’École du TNS. Nous sommes en 1994, année de mise en service du tram qui redessinera la silhouette de notre ville. Ayant servi de parking pendant 50 ans, la place Kléber devient piétonne. À proximité, c’est l’époque du Quick, du Magmod et… de l’Odyssée que l’on croira apercevoir un instant, et puis finalement pas. Titre évocateur s’il en est, ce film choral nous emporte dans l’intimité de jeunes gens attachant·es dont les histoires se mêlent les unes aux autres, bercé·es entre espoir et angoisse du lendemain, responsabilité et insouciance, désir et regret… Des petits bouts de vie qui ne semblent rien en apparence mais s’avèrent d’une grande et tendre intensité, à la croisée des chemins ou à la bascule entre fin de l’adolescence et début de l’âge adulte. (E.H.)

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LA VISITE DE LA FANFARE, d’Eran Kolirin
ISR + FR – 2007 – VOST – 1h28
– Une petite fanfare de la police égyptienne arrive en Israël pour jouer lors de la cérémonie d’inauguration d’un centre culturel arabe. À l’aéroport, personne n’est là pour l’accueillir. Elle se retrouve au fin fond du désert israélien dans une petite ville oubliée du monde. Cette histoire semblait sans importance… et pourtant…

Un jour et une nuit, un détour imprévu. Un chef de fanfare égyptien, tout en rigidité, rencontre la propriétaire israélienne du restaurant local (formidable Ronit Elkabetz), toute en sensualité. Le ton est mi-triste, mi-surréaliste. Une mise en scène sans artifice, parcimonieuse, souvent frontale, qui laisse s’installer avec douceur l’incongru, le sensible ou la drôlerie. Un feel-good movie improbable où la musique secrète qui habite chaque personnage se laisse enfin entendre. (J.-F.P.)

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BEAU TRAVAIL, de Claire Denis
FR – 1999 – 1h30
– Dans le golfe de Djibouti, un peloton de la Légion étrangère répare les routes et s’entraîne à la guerre. À Marseille, l’exadjudant Galoup se rappelle les moments qu’il a vécus avec ses hommes…

En amour comme à la guerre, Claire Denis plante sa caméra dans un désert de rocs pour conter les passions fratricides de légionnaires, quelque part entre la danse et la lutte. (B.T.)

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LE BAL, d’Ettore Scola
DZA + FR + IT — 1983 — VOST — 1h52
– Lentement, les femmes d’abord, l’une après l’autre, puis les hommes tous ensemble, entrent dans la salle de bal. La musique joue et le temps se met à passer. Le Front Populaire, la guerre et l’Occupation, la Libération mais aussi l’invasion du made in USA.

Faut-il brûler Le Bal ? Encensé à sa sortie, succès public, récompensé à Berlin, aux Césars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure musique), le film semble marqué aujourd’hui d’un certain dédain critique. On y verrait l’illustration plate du spectacle original mis en scène par Jean-Claude Penchenat au Théâtre du Campagnol. L’éternelle comédie de la séduction, rejouée d’un tableau à un autre, chacun à une époque différente, se révélerait fastidieuse. Scola peinant à dynamiser (dynamiter ?) ce carcan narratif dans ce qui serait son plus mauvais film…Bien sûr, moi aussi, je préfère Nous nous sommes tant aimés ou Une journée particulière. Le choix esthétique du second tableau, aux couleurs désaturées, n’est pas des plus heureux. Quelques scories ici ou là…mais quel charme ! La salle de bal est un espace social fabuleux, l’arène intemporelle, drôlatique et cruelle où s’exposent la solitude et le désir universel d’amour. Chaque époque dévoile son lot de surprises et de variations. Le grinçant y croise toujours le croquis à gros traits du rituel amoureux de la parade. Rien de répétitif ou de caricatural ici. La puissance du mime réside dans son artifice. Les époques se suivent, on se laisse porter par la ritournelle sans cesse renouvelée, qui suspend le temps, qui porte l’espoir de faire durer encore l’étreinte mais qui s’éteint toujours. Que reste-t-il de nos amours ? (J.-F.P.)

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BANDE DE FILLES, de Céline Sciamma
FR — 2014 — 1h53
– Dans la continuité de Tomboy, Céline Sciamma fait infuser le trouble d’un personnage au sein d’un collectif, qui, par réaction, transforme ce trouble en mue. L’énergie de la “bande” irradie ce film.

On se cherche, on traîne devant les barres d’immeuble, on hésite entre la violence pour se faire entendre et se faire violence tout court pour se construire un avenir plus doux, on répète les comportements masculins pour se faire sa place, on craint quand même toujours un peu le masculin surtout la nuit, on rit, on pleure… Et dans tout ça, une chose reste : ce lien plus haut que le reste entre cette bande de filles. Et cette scène sur Diamonds de Rihanna qui fait frissonner, parce que Rihanna oui bien sûr, mais aussi parce que dans la danse et la chanson, c’est l’amitié qui éclabousse. (C.B.)

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DERRIÈRE LA COLLINE, d’Emin Alper
TUR – 2013 – VOST – 1h34
– Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Ce premier long-métrage d’Emin Alper n’avait pas laissé de glace le festival de Berlin où il a cumulé les récompenses. La fascination du réalisateur pour le western s’y déclarait, tout comme sa totale maîtrise de la tension ici d’autant plus forte que l’ennemi est invisible. Creusant la paranoïa, jouant sur le rythme de la narration, filmant souvent ses personnages de dos renforçant encore le sentiment d’insécurité, Alper expose surtout les affects et insécurités des hommes. (C.B.)

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À LA RECHERCHE DE L’ULTRA-SEX, de Nicolas Charlet, Bruno Lavaine
FR — 2015 — 1h
– Ce film raconte une histoire vraie, une histoire rocambolesque enfin révélée au public grâce à la reconstitution d’un puzzle d’archives de films X, récemment déclassifiés par le FBI.

Un film de rire et de sexe entièrement doublé à la bouche, telle est la formule forgée par le fantas(ti)que duo de réalisateurs, scénaristes, dialoguistes, acteurs… Bruno (Lavaine) et Nicolas (Charlet) pour résumer leur dernier ovni télévisuel, Message à caractère pornographique, à l’occasion des 30 ans de Canal+ en 2014. Heureusement pour nous les frontières entre écrans sont poreuses et le film sort l’année suivante au cinéma sous le titre d’À la recherche de l’ultra-sex. Immense prouesse que de monter plus de 60 extraits de films olé olé et bizarreries en tout genre et sous-genre – attention les yeux !, détournés avec malice et maladresse pour faire monter la température de la salle sans toucher au thermostat ! (E.H.)

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AU FEU LES POMPIERS, de Milos Forman
CZ – 1968 – VOST – 1h13
– Dans une petite ville de province, un bal des pompiers est organisé en l’honneur des cinquante ans de service de l’un des leurs. En plus d’une tombola, un concours de miss beauté est mis en place pour remettre le cadeau au vétéran. Mais rien ne se passe comme prévu…

À bien des égards, cette oeuvre se tient sur un seuil. Dernier volet de la formidable période tchécoslovaque du réalisateur (dont on connaît peut-être mieux les non moins impressionnants Vol au-dessus d’un nid de coucou ou Amadeus) qui accompagna les espérances d’ouverture de son double pays, il est aussi le premier à prendre des couleurs. Les chars soviétiques mettront fin au Printemps de Prague et le film sera affublé du statut de « banni à vie ». Heureusement, Milos Forman aura eu le temps de franchir la porte de cette soirée de pompiers pour nous en montrer le facétieux effondrement. (R.S.)

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VEN. 23.06

  • 14h00 | Petite salle | La Commune, de Peter WATKINS
  • 14h20 | Grande salle | Double-programme de courts-métrages
    Dérapage contrôlé, de Françoise ROMAND
    Récréations, de Claire SIMON
  • 15h50 | Grande salle | Les Chats persans, de Bahman GOHBADI
  • 18h00 | Grande salle | La Belle Équipe, de Julien DUVIVIER
    Version restaurée
  • 18h05 | Petite salle | Les Guerriers de la Nuit, de Walter HILL
    Interdit aux – de 12 ans
  • 20h00 | Grande salle | Girl, de Lukas DHONT (reLUX)
  • 20h00 | Petite salle | Do the Right Thing, de Spike LEE
  • 22h00 | Grande salle | La Visite de la Fanfare, d’Eran KOLIRIN
  • 22h20 | Petite salle | Freaks, de Tod BROWNING

La programmation en détail

LA COMMUNE, de Peter Watkins
FR — 2007 — 3h34

– Mars 1871. Un journaliste de la télévision versaillaise se crée une télévision communale, émanation du peuple de Paris insurgé… Dans un espace théâtralisé, plus de 200 acteur·rices interprètent, devant une caméra fluide, travaillant en plans séquences, les personnages de la Commune pour raconter leurs propres interrogations sur les réformes sociales et politiques.

D’abord ne pas s’effrayer de la durée et de la forme hors norme et anachronique de cette oeuvre ! Elle relate une page majeure et pourtant souvent occultée de l’histoire de l’insurrection populaire. Je me souviens d’une expérience passionnante et déstabilisante : immersion totale et ultra-réaliste dans le Paris de 1871 et résonance brutale avec le présent via les thèmes universels et intemporels de l’injustice sociale, de la révolte et de la réécriture de l’histoire par les médias. (C.I.)

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DÉRAPAGE CONTRÔLÉ, de Françoise Romand (court-métrage)
FR — 1993— 12 min.
– En 1994 à Agen, de jeunes musiciens répètent dans les studios du Florida. Une élue a initié ce projet de salle pour les jeunes, elle tient un discours d’une intelligence rare dans le monde de la culture tandis qu’un de ses collègues du même parti rabâche de vieux clichés de classe.

Ne vous fiez pas aux apparences : cette femme qui semble revenir d’une partie de chasse à courre ou d’un épisode de Palace dit et fait des choses extrêmement intelligentes et engagées. Prenons-en de la graine ! (A.B.)

RÉCRÉATIONS, de Claire Simon (court-métrage, documentaire)
FR — 1998 — 57 min.
– Dans une cour de récré, beaucoup de choses se jouent, plus qu’on ne le croit. Un lieu habité deux ou trois par jour par un peuple de petite taille avec ses propres lois et batailles. On y découvre la « force des sentiments ou la servitude humaine ».

La rue appartient à ceux qui crient le plus fort et qui bombent le torse, et ça, on le sait. Un concentré de tout ce qui se joue plus tard, plus grand·es, vu sous le prisme du jeu aussi drôle que dramatique. (C.B.)

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LES CHATS PERSANS, de Bahman Ghobadi
IR — 2009 — VOST — 1h41
– À leur sortie de prison, une jeune femme et un jeune homme musicien·ne décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d’autres musicien·nes underground et tentent de les convaincre de quitter l’Iran. Ils et elles rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport ?

Compter sur les autres, se risquer à faire confiance… Ce film comme une chanson qui articule couplets et refrain, relie l’entraide à la liberté. (N.M.)

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LA BELLE ÉQUIPE, de Julien Duvivier
FR — 1939 — 1h36
– Cinq ouvriers chômeurs parisiens et un étranger menacé d’expulsion gagnent à la loterie et achètent un vieux lavoir de banlieue en ruine qu’ils transformeront en riante guinguette dont ils seront les copropriétaires. Mais la solidarité du groupe est fragile…

La Belle Équipe est empreint des événements du Front Populaire. Sans pour autant être un film politique, il capte et raconte avec acuité l’air qui soufflait sur 1936 : instauration des congés payés, les loisirs et envies d’ailleurs qui transpirent, l’élan social et l’éloge de la solidarité (utiliser une cagnotte pour autre chose qu’un désir individualiste, oui !). « Ici c’est une République où tous les citoyens sont le Président » dit Jean Gabin. Oui ! Mais le bonheur est-il possible ? Train qui siffle la fin des festivités, départs trop tôt, fatalité qui rôde… Ce qui est sûr, c’est qu’on est toujours mieux entre copain·es ! (C.B.)

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LES GUERRIERS DE LA NUIT, de Walter Hill
US  | 3H10  — 1980 — VOST — 1h34
– À New York, une centaine de gangs se partagent les rues. Les combats font rage. La bande la plus puissante, les Gramercy Riffs, dirigés par Cyrus, désire unifier les forces et convoque tous les gangs à un rassemblement pacifique. Mais la réunion dérape.

Un film dont la diffusion a été interdite de peur qu’il n’incite les jeunes à se réunir la nuit, forcément ça fait envie. Une esthétique de la violence impeccable et une bande originale au poil. (C.B.)

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GIRL, de Lukas Dhont
BEL – 2018 – VOST – 1h45
– Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née assignée garçon.

Rien à signaler. Les premières minutes de Girl sont sidérantes de calme : Lara (interprétée par le danseur et comédien Victor Polster), jeune transgenre en plein traitement hormonal, est entourée de bienveillance. Les seules violences seront celles qu’elle s’inflige. Pour devenir danseuse étoile et la femme qu’elle est déjà aux yeux des autres, elle poussera son corps virevoltant, dansant et criant son impatience – que l’on voit, que l’on suit, que l’on porte avec elle durant toute la durée du film – au-delà du supportable. (C.B.)

DO THE RIGHT THING, de Spike Lee
US — 1989 — VOST — 2h01

– À Brooklyn, c’est le jour le plus chaud de l’année. Mookie, un jeune afro-américain, est livreur à la pizzeria du quartier, tenue par Sal et ses deux fils d’origine italienne. Chacun vaque à ses occupations, mais la chaleur estivale va bientôt cristalliser les tensions raciales.

J’avais 13 ans lorsque j’ai vu mon premier film de Spike Lee : La 25e heure. Je m’étais pris une claque et j’ai voulu creuser la filmographie de ce type dont le prénom m’évoquait plus la série Buffy contre les Vampires qu’autre chose. Quelque temps plus tard, je découvrais enfin Do the right thing, un film dont l’énergie, le style visuel, l’écriture, l’interprétation, la B.O., la gestion de l’espace (le film se passe entièrement dans un quartier) et du temps (une journée) continuent à m’impressionner. Une fenêtre sur un quartier dans lequel différentes ethnies vivent ensemble mais ne se supportent pas et où Fight the power crie incessamment dans un ghettoblaster (paroles encore d’une grande importance de nos jours). Les influences de Spike Lee, n’allons pas forcément les chercher dans le cinéma ou la littérature, mais plutôt dans la musique, qu’elle soit hip-hop ou jazzy ; Do the right thing, c’est un peu comme si Woody Allen s’était shooté à du Public Enemy avant de hurler dans un saxophone. Ce film m’avait permis de mieux comprendre d’où venait La Haine de Mathieu Kassovitz et de découvrir une ribambelle d’acteurs géniaux : John Turturro, Ossie Davies, Giancarlo Esposito, Bill Nunn ou encore Danny Aiello. (R.B.)

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LA VISITE DE LA FANFARE, d’Eran Kolirin
ISR + FR – 2007 – VOST – 1h28
– Une petite fanfare de la police égyptienne arrive en Israël pour jouer lors de la cérémonie d’inauguration d’un centre culturel arabe. À l’aéroport, personne n’est là pour l’accueillir. Elle se retrouve au fin fond du désert israélien dans une petite ville oubliée du monde. Cette histoire semblait sans importance… et pourtant…

Un jour et une nuit, un détour imprévu. Un chef de fanfare égyptien, tout en rigidité, rencontre la propriétaire israélienne du restaurant local (formidable Ronit Elkabetz), toute en sensualité. Le ton est mi-triste, mi-surréaliste. Une mise en scène sans artifice, parcimonieuse, souvent frontale, qui laisse s’installer avec douceur l’incongru, le sensible ou la drôlerie. Un feel-good movie improbable où la musique secrète qui habite chaque personnage se laisse enfin entendre. (J.-F.P.)

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FREAKS (LA MONSTRUEUSE PARADE), de Tod Browning
US — 1969 — 1h04
– Des êtres extraordinaires se produisent dans un célèbre cirque et s’y s’exhibent en tant que phénomènes de foire. Des histoires d’amour, de trahison, de complot et de vengeance pour un film fascinant.

Impossible de se lasser de voir et revoir Freaks. Film d’horreur, mélo, comédie, fable, conte moral, documentaire par bien des aspects, c’est d’abord un film profondément humain, sensible, charnel même. Parmi les « freaks » du titre se trouvent des soeurs siamoises, Violet et Daisy. Lorsque le prétendant de Violet l’embrasse, le plan s’attarde sur le sourire de Daisy, le frisson sensuel qui la traverse. Formidable détail qui amène le·la spectateur·rice à constater que son corps normé est bien incapable de cette prouesse. Ainsi, Browning par touches successives, délicates, transcende les schémas dramatiques ordinaires pour construire une oeuvre à la portée morale saisissante qui nous questionne sur la façon dont nous définissons la beauté, l’anormalité, l’amour et la cruauté. (J.-F.P.)

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SAM. 24.06

Les films jeune public sont en vert

  • 10h00 | Grande salle | La Prophétie des Grenouilles, de Jacques-Rémy GIRERD
    À partir de 6 ans
  • 10h20 | Petite salle | La Planète sauvage, de René LALOUX
    À partir de 11 ans
  • 14h00 | Grande salle | Fantastic Mr Fox, de Wes ANDERSON
    À partir de 9 ans
  • 14h00 | Petite salle | Double-programme de courts-métrages
    Dérapage contrôlé, de Françoise ROMAND
    Récréations, de Claire SIMON
  • 15h30 | Petite salle | In Jackson Heights, de Frederick WISEMAN
  • 15h45 | Grande salle | L’Usine de Rien, de Pedro PINHO
  • 19h00| Grande salle | Les Nouveaux sauvages, de Damian SZIFRON
  • 19h10| Petite salle | Derrière la Colline, d’Emin ALPER
  • 21h00 | Petite salle | Bande de Filles, Céline SCIAMMA
  • 21h10 | Grande salle | Beau Travail, de Claire DENIS

La programmation en détail

LA PROPHÉTIE DES GRENOUILLES, de Jacques Rémy Girerd (animation)
FR — 2003 — 1h31
– Un nouveau déluge s’abat sur la Terre. Seule, une petite troupe hétéroclite menée par Ferdinand parvient à défier les éléments qui se déchaînent. Humain·es et animaux sont entraînés dans le tourbillon d’une aventure rocambolesque… Une fable troublante qui revisite celle de l’Arche de Noé.

Jacques-Rémy Girerd parle de son film comme d’une fable sociale tragicomique qui questionne la tolérance, l’écologie, le vivre ensemble ou encore la solidarité. Son but avoué ? Sensibiliser les jeunes esprits aux principes de la vie en communauté. (C.B.)

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LA PLANÈTE SAUVAGE, de René Laloux (Jeune public, animation)
FR + CZ — 1973 — 1h12
– Sur la planète Ygam, vivent des androïdes géants appelés les Draags. Ils élèvent de minuscules êtres humains qu’ils surnomment Oms. Mais un jour, l’Om de la jeune Tiwa se révèle plus intelligent et va déclencher une révolte…

Ce film a 50 ans. Serait-il visionnaire ? Car, que voyez-vous dans cette machine multi-canons, dans ces petits vaisseaux autonomes offensifs, dans la volonté de “désomiser”? (N.M.)

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FANTASTIC MISTER FOX, de Wes Anderson (Jeune public, animation)
GB — 2010 — VF — 1h27

– M. Fox, le plus rusé des voleurs de poules, sa femme, Mme Fox, Ash, son fils, le cousin Kristofferson et tous les autres animaux de la forêt défient trois odieux fermiers. Ils et elles vont vivre la plus périlleuse et délirante des aventures.

Vous pensez encore que l’humain a une chance face à l’ingéniosité de l’instinct animal ? Wes Anderson va vous prouver le contraire. Avec toute l’esthétique qui le caractérise, le réalisateur vous invite à rejoindre une aventure collective étonnante réunissant lapins, renards, blaireaux et autres espèces de la forêt. Chacun aura son rôle à jouer : petits, grands, rapides, longs, talentueux, maladroits… Ce film nous rappelle que si l’union fait la force, la diversité dans l’union peut faire toute la différence. (M.F.)

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DÉRAPAGE CONTRÔLÉ, de Françoise Romand (court-métrage)
FR — 1993— 12 min.
– En 1994 à Agen, de jeunes musiciens répètent dans les studios du Florida. Une élue a initié ce projet de salle pour les jeunes, elle tient un discours d’une intelligence rare dans le monde de la culture tandis qu’un de ses collègues du même parti rabâche de vieux clichés de classe.

Ne vous fiez pas aux apparences : cette femme qui semble revenir d’une partie de chasse à courre ou d’un épisode de Palace dit et fait des choses extrêmement intelligentes et engagées. Prenons-en de la graine ! (A.B.)

RÉCRÉATIONS, de Claire Simon (court-métrage, documentaire)
FR — 1998 — 57 min.
– Dans une cour de récré, beaucoup de choses se jouent, plus qu’on ne le croit. Un lieu habité deux ou trois par jour par un peuple de petite taille avec ses propres lois et batailles. On y découvre la « force des sentiments ou la servitude humaine ».

La rue appartient à ceux qui crient le plus fort et qui bombent le torse, et ça, on le sait. Un concentré de tout ce qui se joue plus tard, plus grand·es, vu sous le prisme du jeu aussi drôle que dramatique. (C.B.)

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IN JACKSON HEIGHTS, de Frederick Wiseman (documentaire)
US — 2016 — VOST — 3h09
– Jackson Heights est l’un des quartiers les plus cosmopolites de New York, il concentre les problématiques communes aux grandes villes occidentales. Wiseman s’invite dans le quartier, y filmant les pratiques religieuses, politiques, sociales et culturelles.

Fidèle à sa méthode – filmer avec patience les communautés humaines sans qu’il ne prenne la parole à l’écran – le documentariste est aussi fidèle à son humanité. (R.S.)

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L’USINE DE RIEN, de Pedro Pinho
PRT — 2017 — VOST — 2h58
– Une nuit, des travailleur·euses surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Iels comprennent qu’elle est en cours de démantèlement et qu’iels vont rapidement être licencié·es. Pour empêcher la délocalisation de la production, iels décident d’occuper les lieux. La disparition de la direction laisse toute la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler dans un système où la crise est devenue le modèle de gouvernement dominant.

« Dans les années 90, ma génération a vécu dans une logique un peu nihiliste, on lisait les situationnistes qui critiquaient toute chose pour la dépasser, avec cette peur de la récupération du discours radical par le monde. L’idée qui reste, moins négative, c’est que ce n’est pas le but ou l’objectif qui compte, mais comment tu le fais, dans le moment où tu participes. »
Pedro Pinho, à propos de son film dans Libération

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LES NOUVEAUX SAUVAGES, de Damián Szifron
ARG — 2015 — VOST — 2h02
– L’inégalité, l’injustice, les déceptions ou l’exigence auxquelles nous expose le monde et la société provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certain·es craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur elles, sur eux, sur nous. Six histoires pour explorer l’indéniable plaisir du pétage de plombs.

Que c’est beau ces humain·es qui vrillent. Que c’est drôle aussi. Un film à petits films ultra-jouissif, rien à dire de plus ! (C.B.)

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DERRIÈRE LA COLLINE, d’Emin Alper
TUR – 2013 – VOST – 1h34
– Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Tandis que se déroulent les vacances, la menace rôde, silencieuse et invisible.

Ce premier long-métrage d’Emin Alper n’avait pas laissé de glace le festival de Berlin où il a cumulé les récompenses. La fascination du réalisateur pour le western s’y déclarait, tout comme sa totale maîtrise de la tension ici d’autant plus forte que l’ennemi est invisible. Creusant la paranoïa, jouant sur le rythme de la narration, filmant souvent ses personnages de dos renforçant encore le sentiment d’insécurité, Alper expose surtout les affects et insécurités des hommes. (C.B.)

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BANDE DE FILLES, de Céline Sciamma
FR — 2014 — 1h53
– Dans la continuité de Tomboy, Céline Sciamma fait infuser le trouble d’un personnage au sein d’un collectif, qui, par réaction, transforme ce trouble en mue. L’énergie de la “bande” irradie ce film.

On se cherche, on traîne devant les barres d’immeuble, on hésite entre la violence pour se faire entendre et se faire violence tout court pour se construire un avenir plus doux, on répète les comportements masculins pour se faire sa place, on craint quand même toujours un peu le masculin surtout la nuit, on rit, on pleure… Et dans tout ça, une chose reste : ce lien plus haut que le reste entre cette bande de filles. Et cette scène sur Diamonds de Rihanna qui fait frissonner, parce que Rihanna oui bien sûr, mais aussi parce que dans la danse et la chanson, c’est l’amitié qui éclabousse. (C.B.)

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BEAU TRAVAIL, de Claire Denis
FR – 1999 – 1h30
– Dans le golfe de Djibouti, un peloton de la Légion étrangère répare les routes et s’entraîne à la guerre. À Marseille, l’exadjudant Galoup se rappelle les moments qu’il a vécus avec ses hommes…

En amour comme à la guerre, Claire Denis plante sa caméra dans un désert de rocs pour conter les passions fratricides de légionnaires, quelque part entre la danse et la lutte. (B.T.)

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DIM. 25.06

Les films jeune public sont en vert

  • 10h00 | Grande salle | Panique Tous Courts, de Stéphane AUBIER et Vincent PATAR
    À partir de 5 ans
  • 10h20 | Petite salle | Ne coupez pas, de Shin’ichiro UEDA
  • 11h00 | Grande salle | Ma vie de Courgette, de Claude BARRAS
    À partir de 8 ans
  • 14h00 | Grande salle | La Guerre des Boutons, d’Yves ROBERT
    À partir de 5 ans
    Version restaurée
  • 14h10 | Petite salle | Au Feu les Pompiers, de Milos FORMAN
  • 15h40 | Petite salle | La Commune, de Peter WATKINS
  • 15h50 | Grande salle | Les Guerriers de la Nuit, de Walter HILL
    Interdit aux – de 12 ans
  • 17h40| Grande salle | Les 7 Samouraïs, d’Akira KUROSAWA
  • 19h30| Petite salle | Girl, de Lukas DHONT
  • 21h20 | Grande salle | Double-programme de courts-métrages
    Dérapage contrôlé, de Françoise ROMAND
    Récréations, de Claire SIMON
  • 21h30| Petite salle | Les Chats persans, de Bahman GHOBADI

La programmation en détail

PANIQUE TOUS COURTS, de Stéphane Aubier, Vincent Patar (animation)
BEL — 2017 — 45 min.
– Le soleil se lève sur le village. Coq chante. Indien, Cowboy, Cheval, Fermier, Robin, Gendarme sont prêts pour une nouvelle journée. Imaginez les jouets en plastique de notre enfance dont deux auteursanimateurs s’emparent pour conter les plus folles aventures.

Un film d’animation au rythme effréné, complètement frappé avec un doublage des plus drôles qui consiste à faire parler des jouets. C’est un grand oui ! (C.B.)

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NE COUPEZ PAS, de Shin’ichirô Ueda
JP — 2019 — VOST — 1h36
– Le tournage d’un film horrifique bat son plein dans une usine désaffectée. Seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à ce film de zombies à petit budget troublé par une irruption inattendue.

En 2018, plusieurs amis me parlaient d’un certain One Cut of the Dead (titre international de Ne coupez pas) en me disant qu’il fallait absolument que je le regarde, mais qu’ils ne pouvaient rien me dire sur ce film sans spoiler. J’ai alors démarré ce film et, pendant une demiheure, j’ai sérieusement songé à supprimer tout mon répertoire de contacts, à déménager au Canada et vivre au milieu des orignaux car j’ai sincèrement eu l’impression qu’on se foutait de ma gueule avec ce film de merde. Mais arrivé au bout de cette première demi-heure, je me suis rendu compte que j’avais des amis géniaux et que rien ne garantissait mon intégration dans la communauté des orignaux car Ne coupez pas se révèle être une des surprises cinématographiques les plus jouissives de ces dernières années. Et je me retrouve là, à écrire sur un film sur lequel je ne peux rien dire sans spoiler. Alors, ne coupez pas le visionnage de ce film en plein milieu et allez jusqu’au bout, vraiment. Allez même découvrir son remake français Coupez de Michel Hazanavicius qui, contrairement à ce que disent certains détracteurs, se complète très bien avec le film de Shin’ichirô Ueda. (R.B.)

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MA VIE DE COURGETTE, de Claude Barras (Jeune public,  animation)
FR + CH — 2016 — 1h06
– Courgette, c’est pas un légume, c’est un vaillant petit garçon. Lorsqu’il perd sa mère, les rencontres qu’il va faire au foyer pour les enfants vont l’emmener ailleurs. Tout le monde est là avec son histoire, aussi dure que tendre. Et puis il y a cette fille, Camille…

Autant vous le dire tout de suite, vous allez probablement être ému·es. Ce film, petit bijou d’animation stop-motion, est un manège à sensations fortes. Vous naviguerez entre la tristesse, la peur, la joie, les rires et l’espoir surtout, beaucoup, beaucoup d’espoirs. Il illustre à quel point on peut trouver du beau, même dans les pires situations et à quel point faire famille est une expérience qui va bien au-delà des liens du sang. (M.F.)

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LA GUERRE DES BOUTONS, d’Yves Robert

FR — 1962 — 1h34  
– Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menée par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin. Une guerre sans merci qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons… sans se faire attraper par les parents…

La Guerre des Boutons est à mi-chemin entre le doux souvenir et la mémoire inquiète. Doux souvenir, pas seulement parce que le film se voit de préférence en enfance, mais aussi parce qu’il transpire d’une imagination enfantine qui transforme réellement une sablière en champ de bataille et maintient le rythme des péripéties toute la durée de l’histoire. La thèse du film serait la suivante : il existe deux mondes, un monde adulte dont le sérieux cache en fait un comique burlesque et un monde enfant dont le comique recouvre un grand sérieux. Le microcosme des enfants permet de donner des dimensions formidables à leurs jeux et défaites, comme la trahison qui se paie au prix du sang et des larmes. Les enfants deviennent de petits héros à la Renoir portant sur eux de grands idéaux romantiques, et finissent même par ressembler à des brigands anarchistes prenant le maquis face à l’autorité parentale. C’est qu’en souterrain La Guerre des Boutons déterre une mémoire inquiète, militaire, qui lui permet de reprendre tous les tropes du film de guerre : les embuscades, les victoires héroïques, les défaites écrasantes et même les scènes de torture… avec les petits boutons, les bretelles et les ceintures lacérés au couteau, comme autant d’émasculations symboliques donnant des instants vraiment déchirants, chargés d’une violence qu’on ne soupçonnerait pas dans un film pour enfants. (B.T.)

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AU FEU LES POMPIERS, de Milos Forman
CZ – 1968 – VOST – 1h13
– Dans une petite ville de province, un bal des pompiers est organisé en l’honneur des cinquante ans de service de l’un des leurs. En plus d’une tombola, un concours de miss beauté est mis en place pour remettre le cadeau au vétéran. Mais rien ne se passe comme prévu…

À bien des égards, cette oeuvre se tient sur un seuil. Dernier volet de la formidable période tchécoslovaque du réalisateur (dont on connaît peut-être mieux les non moins impressionnants Vol au-dessus d’un nid de coucou ou Amadeus) qui accompagna les espérances d’ouverture de son double pays, il est aussi le premier à prendre des couleurs. Les chars soviétiques mettront fin au Printemps de Prague et le film sera affublé du statut de « banni à vie ». Heureusement, Milos Forman aura eu le temps de franchir la porte de cette soirée de pompiers pour nous en montrer le facétieux effondrement. (R.S.)

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LA COMMUNE, de Peter Watkins
FR — 2007 — 3h34

– Mars 1871. Un journaliste de la télévision versaillaise se crée une télévision communale, émanation du peuple de Paris insurgé… Dans un espace théâtralisé, plus de 200 acteur·rices interprètent, devant une caméra fluide, travaillant en plans séquences, les personnages de la Commune pour raconter leurs propres interrogations sur les réformes sociales et politiques.

D’abord ne pas s’effrayer de la durée et de la forme hors norme et anachronique de cette oeuvre ! Elle relate une page majeure et pourtant souvent occultée de l’histoire de l’insurrection populaire. Je me souviens d’une expérience passionnante et déstabilisante : immersion totale et ultra-réaliste dans le Paris de 1871 et résonance brutale avec le présent via les thèmes universels et intemporels de l’injustice sociale, de la révolte et de la réécriture de l’histoire par les médias. (C.I.)

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LES GUERRIERS DE LA NUIT, de Walter Hill
US  | 3H10  — 1980 — VOST — 1h34
– À New York, une centaine de gangs se partagent les rues. Les combats font rage. La bande la plus puissante, les Gramercy Riffs, dirigés par Cyrus, désire unifier les forces et convoque tous les gangs à un rassemblement pacifique. Mais la réunion dérape.

Un film dont la diffusion a été interdite de peur qu’il n’incite les jeunes à se réunir la nuit, forcément ça fait envie. Une esthétique de la violence impeccable et une bande originale au poil. (C.B.)

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LES 7 SAMOURAÏS, d’Akira Kurosawa
JP — 1955 — VOST — 3h26
– Japon. XVIe siècle. Un village de paysan·nes. Désespéré·es des attaques répétées de bandits qui les conduisent à la ruine et à la famine, ils et elles font appel à sept guerriers afin de les protéger et de les aider à se défendre… Une leçon de courage et d’humanité.

Voilà un film qui se place sur les monts les plus élevés où se nichent les plus grandes oeuvres d’art emblématiques d’un genre, d’une époque, d’un pays : soit le chanbara (le mot qui désigne le film de sabre et pourrait représenter le bruit de l’usage des armes), moins d’une décennie après la fin de la Seconde Guerre mondiale, au Japon. Avec ce récit de sept individualités, dont les portraits dramaturgiques furent définis avec grande précision avant même le tournage, qui offrent leurs services à une communauté paysanne à l’ère des provinces en guerre, Kurosawa convoque les puissances combatives de temps médiévaux. Car s’il y a bien une vertu révolutionnaire à des notions telles que « l’héroïsme » ou la « bravoure » – et nous ne saurions les appréhender seulement comme des catégories désuètes – c’est lorsqu’elles s’aiguisent en faveur de celles et ceux que l’on humilie et que l’on offense. Ainsi, les corps font face aux déluges, se mettent en mouvement en dépit des boues. Ce que peuvent trancher les sabres de ces samouraïs, ce n’est rien de moins que toutes les tyrannies de nos jours passants : que les oppresseurs se mettent à trembler devant les spectateurs et spectatrices qui sortiront de cette séance. (R.S.)

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GIRL, de Lukas Dhont
BEL – 2018 – VOST – 1h45
– Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née assignée garçon.

Rien à signaler. Les premières minutes de Girl sont sidérantes de calme : Lara (interprétée par le danseur et comédien Victor Polster), jeune transgenre en plein traitement hormonal, est entourée de bienveillance. Les seules violences seront celles qu’elle s’inflige. Pour devenir danseuse étoile et la femme qu’elle est déjà aux yeux des autres, elle poussera son corps virevoltant, dansant et criant son impatience – que l’on voit, que l’on suit, que l’on porte avec elle durant toute la durée du film – au-delà du supportable. (C.B.)

DÉRAPAGE CONTRÔLÉ, de Françoise Romand (court-métrage)
FR — 1993— 12 min.
– En 1994 à Agen, de jeunes musiciens répètent dans les studios du Florida. Une élue a initié ce projet de salle pour les jeunes, elle tient un discours d’une intelligence rare dans le monde de la culture tandis qu’un de ses collègues du même parti rabâche de vieux clichés de classe.

Ne vous fiez pas aux apparences : cette femme qui semble revenir d’une partie de chasse à courre ou d’un épisode de Palace dit et fait des choses extrêmement intelligentes et engagées. Prenons-en de la graine ! (A.B.)

RÉCRÉATIONS, de Claire Simon (court-métrage, documentaire)
FR — 1998 — 57 min.
– Dans une cour de récré, beaucoup de choses se jouent, plus qu’on ne le croit. Un lieu habité deux ou trois par jour par un peuple de petite taille avec ses propres lois et batailles. On y découvre la « force des sentiments ou la servitude humaine ».

La rue appartient à ceux qui crient le plus fort et qui bombent le torse, et ça, on le sait. Un concentré de tout ce qui se joue plus tard, plus grand·es, vu sous le prisme du jeu aussi drôle que dramatique. (C.B.)

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LES CHATS PERSANS, de Bahman Ghobadi
IR — 2009 — VOST — 1h41
– À leur sortie de prison, une jeune femme et un jeune homme musicien·ne décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d’autres musicien·nes underground et tentent de les convaincre de quitter l’Iran. Ils et elles rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport ?

Compter sur les autres, se risquer à faire confiance… Ce film comme une chanson qui articule couplets et refrain, relie l’entraide à la liberté. (N.M.)

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LUN. 26.06

  • 14h00 | Grande salle | Le Bal, d’Ettore SCOLA
  • 14h30 | Petite salle | L’Armée des Ombres, de Jean-Pierre MELVILLE
  • 16h15 | Grande salle | La Belle Équipe, de Julien DUVIVIER
  • 18h00 | Petite salle | Delphine et Carole, Insoumuses, documentaire de Callisto McNULTY
  • 18h30 | Grande salle | L’Âge des Possibles, de Pascale FERRAN
    Projection en 35 mm
  • 19h30 | Petite salle | Entre nos Mains, de Mariana OTERO
  • 20h20 | Grande salle | Snow Therapy, de Ruben ÖSTLUND (reLUX)
  • 21h20 | Petite salle | Une Chambre en Ville, de Jacques DEMY
    Version restaurée

La programmation en détail

MAR. 27.06

Fin du cycle Belles Équipes | Début du cycle Cinéma Miroir

  • 14h10 | Grande salle | Les Nouveaux sauvages, de Damian SZIFRON
    Tous publics avec avertissement
  • 14h20 | Petite salle | Les Chats persans, de Bahman GOHBADI
  • 16h20 | Grande salle | Do the Right Thing, de Spike LEE
  • 16h30 | Petite salle | In Jackson Heights, documentaire de Frederick WISEMAN
  • 19h00 | Petite salle | Été 93, de Carla SIMON
  • 20h00 | Grande salle | Maestro, de Léa Fazer (lancement du cycle Cinéma Miroir)
    Pour des raisons de droits, le film La Nuit américaine est remplacé par Maestro.
  • 21h00 | Petite salle | Ne coupez pas, de Shin’ichirô UEDA
    Tous publics avec avertissement

La programmation en détail