Parle avec elle

Benigno, un jeune infirmier, et Marco, un écrivain d’une quarantaine d’années, se rendent, chacun de son côté, à un spectacle de Pina Bausch, Café Müller. Ils sont assis l’un à côté de l’autre. La pièce est si émouvante que Marco éclate en sanglots. Apercevant les larmes de son voisin, Benigno aimerait lui faire part de son émotion, mais il n’ose pas. Quelques mois plus tard, les deux hommes se retrouvent dans d’autres circonstances, à la clinique El Bosque, où travaille Benigno. Lydia, la petite amie de Marco, torero professionnel, est plongée dans un profond coma suite à un accident survenu lors d’une corrida. Benigno, quant à lui, est au chevet d’Alicia, une jeune danseuse également dans le coma. Lorsque Marco passe à côté de la chambre d’Alicia, Benigno, sans hésiter, s’approche de lui. C’est le début d’une grande amitié quelque peu mouvementée.

Frances Ha

Une New-Yorkaise (qui n’a pas vraiment d’appartement) espère intégrer une troupe de danse (alors qu’elle n’est pas vraiment danseuse) et se jette à corps perdu dans ses rêves, alors même que la possibilité de les voir se réaliser s’amenuise.


« Je ne suis pas encore une vraie personne »,
 dit Frances, 27 ans. Avec ce film américain funambule et drôle, on plonge dans les tourments d’une génération qui a quitté l’adolescence depuis longtemps sans parvenir à aborder la terre ferme d’un hypothétique âge adulte. L’héroïne n’est plus étudiante, mais elle ne travaille pas. Elle ne vit plus chez ses parents, mais elle cherche toujours son chez-soi. Elle incarne cet entre-deux, autour de la trentaine, qui peut s’éterniser, devenir un destin par défaut.

Télérama

Black Swan

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateur·ices.

Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily…

Si Black Swan fait le choix de dépeindre la danse classique dans ses aspects les plus sombres, cette obscurité n’est pas sans virtuosité. Darren Aronofsky pousse les stéréotypes à l’extrême. Pourtant, l’on ne peut s’empêcher de reconnaître la performance narrative et scénaristique orchestrée autour des thématiques complexes de la découverte du soi profond. Quête de liberté, de perfection et d’émancipation : à travers le personnage de Nina – pour lequel Natalie Portman remporte l’Oscar de la meilleure actrice en 2010, c’est le passage de l’enfance à l’âge adulte que le réalisateur dépeint sous le tulle, les violons et.. quelques épines noires.

– Aude Cuilhé pour Maze

Climax

Interdit aux mineurs de moins de 16 ans.

Une troupe de danseurs se retrouve pour une fête de fin de répétitions, avant une tournée américaine. Dans un hangar, on a installé un petit buffet avec de la sangria, et une platine au-dessus de laquelle est tendue une énorme banderole tricolore. Ils se déhanchent au son de « Supernature », le tube disco de Cerrone. La soirée vire au chaos quand quelqu’un est soupçonné d’avoir drogué la sangria. Une jeune femme titube, sans fin, dans un couloir à l’éclairage vert. Une autre frappe au ventre sa condisciple enceinte. C’est d’une violence telle que, pour le protéger, une des danseuses enferme son fils, le seul enfant présent, dans le local électrique du bâtiment…

« Extase puis carnage sur la piste de danse. Fasciné par les pulsions juvéniles de vie et de mort, le cinéaste signe un ovni romantico-gore stupéfiant »

Télérama

Boogie Nights

En 1977, le jeune Eddie Adams est plongeur dans une boîte de nuit à la mode de San Fernando Valley, banlieue de Los Angeles. Sa vie de famille n’est pas rose entre un père muet et une mère hystérique qui lui reproche d’être un raté. C’est alors qu’il fait la connaissance de Jack Horner, qui va le propulser dans le monde du cinéma porno. À une époque où le sexe est un plaisir sans danger et le plaisir une industrie, Eddie devient une star internationale sous le nom de Dirk Diggler.

« À tous les niveaux, Boogie Nights respire l’amour du travail bien fait. C’est aussi vrai pour l’équipe qui a travaillé à faire ce film que pour celle que le film décrit: différents types de cinéma, même envie de se donner à fond, en toute sincérité, quitte à frôler la maladresse. »

– Thomas Messias pour Slate

Fantasia

Ce chef-d’œuvre intemporel de Walt Disney est une célébration de sons et lumières de huit séquences, alliant musique classique et animations innovantes de l’époque. Admirez « La Suite Casse-Noisette », « L’Apprenti Sorcier », « La Danse des Heures » et « Une Nuit sur le Mont Chauve ». Écoutez la musique prendre vie, regardez les images exploser en chanson et vivez l’exaltation de Fantasia.

Le Petit hérisson dans la brume et autres merveilles

Un film culte pour Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Michel Gondry, Nick Park… Une redécouverte qui a enchanté petits et grands au cinéma cette année !

LA MOUFLE, de Roman Katchanov (1967 – 10 min – stop motion)
Une petite fille aimerait avoir un chien, comme les autres enfants, mais sa mère refuse. Par miracle, sa moufle se métamorphose en chiot, et sa journée devient aussi trépidante qu’inattendue…

IL ETAIT UNE FOIS UN CHIEN de Edouard Nazarov (1982 – 10 min – dessin animé)
Un vieux chien fatigué se fait chasser par ses maîtres car il ne fait plus peur aux voleurs. Il part dans la forêt, où il rencontre son vieil ennemi le loup, qui va pourtant l’aider à  reconquérir le cœur des humains. Touchant et drôlissime.

LE LIONCEAU ET LA TORTUE de Inessa Kovalevskaya (1974 – 9 min – dessin animé)
Un jeune lionceau croise le chemin d’une tortue, couchée confortablement au soleil et occupée à chanter. Elle accepte de lui apprendre sa chanson, vont-ils devenir les meilleurs amis du monde ?

LE PETIT HERISSON DANS LA BRUME de Youri Norstein (1975 – 10 min – papier découpé)
Un petit hérisson traverse la forêt pour rendre visite à son ami l’ourson. En chemin, il s’aventure dans le brouillard, où l’attendent autant de dangers que de découvertes merveilleuses… Elu meilleur film d’animation de tous les temps !

Quatre grands classiques de l’animation soviétique des années 60 à 80. Lionceau, hérisson, chien et loup sont les héros d’émouvantes et pétillantes aventures inspirées de contes ukrainiens et de chansons populaires de l’Est. Quatre joyaux d’animation, sublimes de délicatesse et de drôlerie, qui
valent à leurs auteurs une reconnaissance mondiale. Norstein, une référence majeure pour Miyazaki et Takahata, est un des plus grands cinéastes de tous les temps. Le Petit hérisson est son chef-d’œuvre !

Tournée

Producteur de télévision parisien à succès, Joachim avait tout plaqué – enfants, amis, ennemis, amours et remords – pour repartir à zéro en Amérique à l’aube de ses quarante ans. Il revient avec une tournée de strip-teaseuses «New Burlesque» à qui il a fait fantasmer la France… Paris !

La critique note que Mathieu Amalric endosse, devant la caméra, le costume d’un producteur à l’ancienne. « Inspiré de Colette, illuminé par les filles du new burlesque, Tournée est, aussi, un hommage à ces producteurs qui, tel Bernard Palissy, sont capables de brûler leurs meubles pour financer leurs rêves ». Comme « Claude Berri qui hypothèque sa maison pour payer les dernières scènes de Tess de Roman Polanski », écrit Thierry Gandillot dans Les Échos. « La moustache, c’est en hommage à Paulo Branco, l’un des derniers aventuriers de la profession », et producteur du second long métrage de Mathieu Amalric, Le Stade de Wimbledon en 2000. « Le personnage évoque un autre producteur, Jean-Pierre Rassam, mort de démesure », souligne Jean-Marc Parisis du Point. De fait, poursuivent Serge Kaganski et Jean-Baptiste Morain des Inrockuptibles, « Tournée rend hommage à une vision artisanale du cinéma, aux entrepreneurs de spectacle à la fois flamboyants et casse-cou, à la beauté émouvante des corps et des visages non formatés ».

– Revue de presse par La Cinémathèque française