Dans le Japon féodal, le chef du clan Ichimonji, seigneur sur le déclin, décide de céder ses biens à ses trois fils. Animés par leur soif de pouvoir, ils se livrent un combat sans fin.
Adoubé par ses pairs qui le surnomment « l’empereur », reconnu internationalement depuis le succès de Rashōmon en 1951, Kurosawa tourne en huit mois, en 1984, le monumental Ran. Ce film est son dernier jidai-geki, film à sujet historique consacré à la période médiévale du Japon. Lors de son écriture, le cinéaste a deux inspirations en tête : celle du légendaire chef de guerre Motonari Mori, admiré au Japon pour ses conquêtes et sa sagesse, et la tragédie du Roi Lear de William Shakespeare, dont il a su adapter la dramaturgie aux pentes du mont Fuji. La précision formelle de la mise en scène et l’harmonie des couleurs témoignent d’un sens pictural aigu, Kurosawa ayant pendant deux années peint le storyboard du film. Cette maîtrise esthétique souligne, par contraste, le chaos (« ran ») qui règne au sein de cette fratrie. De ce mélange d’influences résulte un film grandiose et pessimiste.
Suivant la tradition bambara, un jeune homme s’apprête à recevoir le savoir destiné à lui assurer la maitrise des forces qui l’entourent. Cependant, le père du jeune Nianankoro voit d’un mauvais œil son fils devenir son égal, aussi sa mère éloigne le jeune homme. Au cours de ce voyage initiatique, Nianankoro va apprendre à tester ses forces et ses pouvoirs qu’il devra inévitablement confronter à ceux de son père.
Yeelen est un film magique, d’une beauté intense, achevée. Un film de violence et de sagesse. Il ne ressemble à aucun autre et raconte le combat sans merci entre un père et son fils, entre le pouvoir et le savoir, entre les Bambaras et les Peuls. La mort est au bout, mais aussi Yeelen, la lumière. C’est une longue traque initiatique, peuplée de rois et de guerriers, semée d’embûches et de sacrifices. Une femme qui se croit stérile accouche d’un enfant prédestiné, les chiens soudain marchent à l’envers, les arbres s’enflamment spontanément, les armes ont des pouvoirs exorbitants. Fou et surprenant, parfois d’un burlesque métaphysique, Yeelen entraîne dans un monde – préhistorique ou postnucléaire – un autre espace, un autre temps. S’il a tant séduit à Cannes, c’est qu’il est à l’évidence tout autre chose qu’un film « en voie de développement ».
Danièle Heymann, Le Monde 1987
Bastien, passionné de romans d’aventures, découvre un livre fascinant et se retrouve entraîné dans un univers peuplé de créatures fantastiques.
Plongée dans les mondes imaginaires de l’enfance, avec cet incontournable des années 80, à la BO marquante remise au goût du jour par la série Stranger Things.