Cycle #12 : Liaisons Sportives
43 films dont 9 films Jeunes Publics, 3 courts métrages + Rétro Marcel Pagnol + Rétro Takeshi Kitano + Sessions de rattrapage des films qui ont marqué l’année passée
L’unique salle de cinéma dans un rayon de 30 km de mon enfance projetait un film en soirée seulement. Il y avait une séance supplémentaire l’après-midi les samedis et dimanches… « s’il pleut » (c’était inscrit en gras dans le programme). Il était sous-entendu, comme aux plus belles heures de l’OCFC, qu’il y avait mieux à faire que de s’enfermer dans une salle obscure en cas de beau temps. Mieux à faire ? Il fallait comprendre : courir, nager, sauter, pédaler… De là à en déduire que cinéma et sport étaient incompatibles, que l’un était le contraire de l’autre, il n’y avait qu’un pas. Pas rapidement franchi (mais sans courir) pour satisfaire ma gourmandise d’images.
À y réfléchir davantage, les deux passe-temps favoris de l’humain du siècle dernier n’étaient pas ennemis mais concurrents. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Le sport media-business, devenu tout puissant, a probablement corrompu jusqu’à la plus innocente pratique sportive amateure. Et le cinéma, comme art populaire, a sans doute perdu de sa superbe. Pire, plagiant son adversaire, il s’est inventé des trophées pour faire concourir les films les uns contre les autres.
Restent les amoureux déraisonnables de l’un et de l’autre, sont-ils si différents ? Qui suis-je, abonné aux salles obscures, pour dénigrer mon alter ego supporter du Racing ? Pour peu que l’on m’offre une écharpe aux couleurs du Cosmos*, ne serai-je pas tenté de parader à la terrasse du Bardu en manifestant bruyamment mon amour du 7e art ? Peut-être pas. L’exultation du spectateur de films est plus intérieure. Mais est-elle si différente ? L’émotion esthétique, l’amour du beau geste résistent à toutes les dérives : le fric, le strass, l’esprit de clocher, le mépris de l’autre, la violence et j’en passe. Alors, camarade au short bariolé, on se fait une toile ce soir ? Tu verras des casse-cou, un homme-oiseau, des f illes rebelles, des perdants magnifiques, des rêveuses et des imprudents qui courent avant tout dans leurs têtes. Si tu me proposes la même chose, on va au stade demain, promis.
*Le cinéma municipal de Strasbourg, pas le club de foot de New York.
édito de Liaisons sportives par Jean-François Pey
Auteur et enseignant au sein du Département Cinéma de l’Université de Strasbourg. Membre du Conseil de programmation.
Première semaine du cycle Liaisons Sportives : En parallèle des Jeux Olympiques, ce nouveau cycle explore les enjeux et les émotions véhiculées à travers deux formes d’art : le cinéma et le sport. Différents récits qui mettent en lumière la résilience ainsi que les triomphes sportifs ou personnels des personnages.
Les événements de la semaine :
• Séance unique, vendredi 19 juillet à 20h, l’association Culture de Palestine vous présente un ciné-débat autour du film Broken. Voyage Palestinien à travers le Droit International de Mohammed Alatar.
Projection suivie d’un débat avec des avocat·es spécialistes de la question et Stefan Ziegler, producteur du film.
En présence de Marina Lafay, conseillère municipale déléguée.
– Tarif unique : 5 €
– Réservations au Cosmos ou via le site de l’association Culture de Palestine : urlz.fr/r6oD
• Séance unique, samedi 20 juillet à 20h, ciné-débat avec Kamal Ourahou autour de son film documentaire : Better نسحأ.
Après avoir filmé les toutes premières vidéos de skateboard à Rabat, Nassim Lachhab est devenu le premier skateur professionnel africain au monde. Après 12 ans, ce dernier revient sur son ascension sur la scène skate internationale, en parallèle de son parcours d’émigré