Sauvages

À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe baptisé Oshi vont braver tous les obstacles pour lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée.

Tout comme dans Ma vie de Courgette, Claude Barras aborde une grande diversité de sujets dont il sait rendre accessible la complexité. Le plus puissant ? Le cri d’alarme de l’urgence écologique qui continue de résonner alors que le générique entame l’appel au secours de Daniel Balavoine, Tous les cris les SOS. Dans la forêt, tous les jours, les autochtones Penan sont dépossédés de leurs terres et menacés par les intérêts des multinationales et des politiciens véreux, alors la résistance s’organise. En accord avec leur culture, le récit a également l’intelligence de montrer que cette lutte va de pair avec la protection d’une identité mais aussi avec celle des autres espèces qui peuplent la forêt. Pour cela, le réalisateur choisit de toujours être au plus près de la vérité. Ainsi, dès les premières secondes, le hurlement des tronçonneuses rompt la mélodie de la forêt et Keria sauve un bébé orang-outan des fusils des bûcherons. La dimension inexorable de cette fin qui se rapproche à chaque chute d’arbre ne nous est pas non plus épargnée.