Géométries amoureuses
Semaine 4

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25.10 31.10

Quatrième semaine du cycle « Géométries amoureuses ».
Du 25 au 31 octobre.

Géométries amoureuses : le nouveau cycle du Cosmos ! Du 4 octobre au 7 novembre, 32 films à découvrir explorant l’amour quand il se drape d’autres contours : amours libres, amour flirtant avec l’amitié voire la famille, amour plurielles, amour qui se construit en déconstruisant ce que nous sommes… Des représentations qui sortent des schémas nucléaires et traditionnels.

Pour rappel : la ligne de programmation du Cosmos s’élabore autour de cycles thématiques s’étalant sur 5 semaines. Au sein de ces cycles, le cinéma municipal de Strasbourg accueille également des événements spéciaux (festivals, séances spéciales) voire d’autres mini cycles et/ou rétrospectives. Ces thématiques sont choisis par le Conseil de programmation en fonction d’un intérêt cinématographique mais aussi des sujets mouvant la société.

Les événements spéciaux de la semaine ?
La Murder Party !
Le tout premier événement immersif du Cosmos construit autour de la réalisatrice Alice Guy (la première femme réalisatrice !). Le principe ? Mener une enquête au et dans tout le cinéma et profiter de deux projections spéciales. Le 26.10 la Murder Party est réservée aux étudiant·es et est presque complète et le 28.10, elle est ouverte à tous·tes !

INFOS :

  • Les films jeunes publics étrangers sont diffusés toutes les après-midis, jusqu’à 16 heures, en VF, puis en VOST.

ACCESSIBILITÉ :

Les films Les Nuits de la pleine Lune, La Belle et la Bête et Même les Souris vont au Paradis (VF) sont disponibles en audiodescription. Des boîtiers ainsi que des casques peuvent être récupérés à la billetterie. Appelez nous au 03 88 52 09 35 pour réserver votre boîtier et afin que nous puissions préparer votre venue et vous accueillir dans les meilleures conditions.

MER 25.10

Les films jeunes publics sont en vert !

12H15 | Grande salle | Les Noces funèbres de Tim BURTON
(GB – 2005 – VF – 1h17)
À partir de 8 ans

13H30 | Petite salle | Même les Souris vont au Paradis de Jan BUBENICEK, Denisa GRIMMOVÀ
(CZE + FR + POL + SVK – 2021 –1h28)
Animation
À partir de 6 ans

13H45 | Grande salle | César et Rosalie de Claude SAUTET
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)
Version restaurée

15H00 | Petite salle | Sérénade à trois d’Ernst Lubitsch
(US – 1933 – VOST – 1h31)

15H45 | Grande salle | L’Aventure de Mme Muir de Joseph L. MANKIEWICZ
(US – 1948 – VOST – 1h45)

16H45 | Petite salle | Bigamie d’Ida LUPINO
(US – 1953 – VOST – 1h23)
Version restaurée

17H45 | Grande salle | Les Chansons d’Amour de Christophe HONORÉ
(FR – 2007 – 1h40)
Projection en 35 mm

18H30 | Petite salle | Les Sorcières d’Eastwick de Georges MILLER
(US – 1987 – VOST – 1h58)

19H30 | Grande salle | Les Amours imaginaires de Xavier DOLAN, précédé par le court métrage Le Repas dominical de Céline DEVAUX
(CAN – 2010 – 1h35) / (FR – 2014 – 13 min.)

20H30 | Petite salle | À ma Sœur ! de Catherine BREILLAT, précédé par le court métrage La Vie sexuelle de Mamie d’Urška DJUKIC et Émilie PIGEARD
(FR + IT – 2001 – 1h33) / (SLO + FR – 2021 – VOST – 13 min.)
Projection en 35 mm
Interdit aux – de 12 ans

21H25 | Grande salle | L’Empire des Sens de Nagisa OSHIMA
(JAP + FR – 1976 – VOST – 1h45)
Interdit aux – de 16 ans

La programmation en détail

LES NOCES FUNÈBRES, de Tim Burton
(GB – 2005 – VOST + VF – 1h17)

Au XIXe siècle, dans un petit village d’Europe de l’est, Victor, un jeune homme, découvre le monde de l’au-delà après avoir épousé, sans le vouloir, le cadavre d’une mystérieuse mariée.

Le cinéma de Tim Burton n’est-il jamais meilleur que lorsqu’il se propose de faire se mouvoir des figurines et autres objets inanimés ? C’est ce que cette adaptation d’un vieux conte traditionnel, après Frankenweenie et L’Étrange Noël de Monsieur Jack, pourrait bien nous faire croire. Toute œuvre filmique se doit de nous offrir une fréquentation avec la mort au travail, et voilà une occasion de prendre cela au mot.

Les avatars de ses acteurs fétiches Helena Bonham Carter et Johnny Depp (à qui l’on conseillerait aujourd’hui de se faire en effet attraper et jeter dans les profondeurs d’un cimetière) déambulent donc dans un monde aussi grisâtre qu’éclatant de virtuosité. Le réalisateur avoue plusieurs patronages : l’ennui de sa ville natale de Burbank et son onirique horizon mexicain lui auront fait découvrir la jovialité des squelettes, tandis que le nom de Ray Harryhausen – maître parmi les maîtres de l’animation qui passa une tête lors du tournage – finit sur le piano de la famille de la mariée non cadavérique. (R.S.)

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MEME LES SOURIS VONT AU PARADIS, de Jan Bubenicek, Denisa Grimmovà
(CZE + FR + POL + SVK – 2021 –1h28)

Après un malencontreux accident, une jeune souris au caractère bien trempé et un renardeau plutôt renfermé se retrouvent au paradis des animaux. Dans ce monde nouveau, ils doivent se débarrasser de leurs instincts naturels et suivre tout un parcours vers une vie nouvelle.

Cette pépite de tendresse nous rappelle en images et en mots que l’amour n’est pas conditionné par l’apparence ou la nature de chacun·e. Les valeurs universelles de tolérance, de compassion et d’acceptation sont merveilleusement illustrées par un binôme aussi inattendu qu’attachant. Doté d’une animation en stop-motion grandiose (et 100% européenne !) et d’une histoire émouvante, Même les souris vont au paradis est une ode à l’amour et à l’amitié. Malgré les différences, ouvrez vos cœurs et célébrez la beauté de la diversité et de l’amour inconditionnel. (M.F.)

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CÉSAR ET ROSALIE, de Claude Sautet
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)

L’histoire d’un trio amoureux et d’une amitié naissante. César aime Rosalie. César est à l’aise en société, plein d’entrain et dirige une société de ferrailleurs. Rosalie, restée très proche de sa famille, partage sa vie avec César. Et il y a aussi David, un artiste qui fut autrefois l’amant si cher au coeur de Rosalie.

« Rosalie aime aimer. Elle sait qu’un homme est beau quand il bouge, quand il se bat. Autrement, l’amour meurt. C’est sa morale. J’ai tourné ce film où les personnages essayent de s’affranchir tout à fait honnêtement des conventions » et de franchir « des stades plus élevés de rapports. »

Claude Sautet, à propos de César et Rosalie

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SÉRÉNADE À TROIS, d’Ernst Lubitsch
(US – 1933 – VOST – 1h31)

Deux artistes américains partageant un appartement à Paris tombent tous les deux amoureux de la belle et spirituelle Gilda Farrell qui ne peut se décider entre les deux prétendants. Ils décident alors d’emménager tous les trois.

À l’époque considéré subversif – en même temps qu’est-ce qui ne l’était pas en 1933 ? – Sérénade à trois illustre parfaitement l’art de Lubitsch, en l’occurrence, envoyer paître les convenances : la séduction n’a plus aucune règle, les femmes mènent tout à la baguette et paf : assumons et affichons donc une relation à trois. Badinons toujours, comme Lubitsch aime à le montrer dans ses films, mais n’oublions pas : « Mieux vaut se dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Et tant pis si elle fait mal. » Tellement vrai. (C.B.)

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L’AVENTURE DE MME MUIR, de Joseph L. Mankiewicz
(US – 1948 – VOST – 1h45)

En Angleterre, au début du XXe siècle, Lucy Muir, une jeune veuve, décide de s’installer au bord de la mer dans un cottage réputé hanté par le fantôme du capitaine Gregg. Loin d’être terrorisée, elle est au contraire fascinée à l’idée d’habiter avec ce fantôme. Un soir, il lui apparaît…

 Souvent cité comme l’un des films préférés de nombreux cinéphiles et critiques, cette œuvre, à l’instar d’autres chefs-d’œuvre de Mankiewicz, porte un message féministe rare en 1947 grâce à une héroïne forte et déterminée à maîtriser son destin. Tout à la fois comédie, film fantastique et histoire d’amour déchirante, ce récit d’une passion romantique entre une jeune et ravissante veuve et un fantôme bourru est un hommage à la mélancolie, à la puissance des rêves et des fantasmes et à leur supériorité sur la réalité. Le visage de Gene Tierney exprime magnifiquement tour à tour la joie de vivre, le désenchantement succédant à la perte des illusions, la nostalgie de ce qui n’a pas été et la fuite du temps, illustrée de façon poignante par le nom gravé dans le bois de la fille de Lucy (toute jeune Nathalie Wood !) qui s’estompe puis disparaît au fil des ans. Le final bouleversant lors duquel la barrière physique entre rêve et réalité disparaît peut être ressenti à la fois comme d’une infinie tristesse et comme un happy end. Appuyée et sublimée par la musique du compositeur Robert Herrmann cette histoire de revenant est inoubliable et hante durablement. (C.I.)

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BIGAMIE, d’Ida Lupino
(US – 1953 – VOST – 1h23)

Un couple sans enfant demande à adopter. Mais l’enquête préalable met à jour la vie secrète du mari… 

Outre sa prolifique carrière d’actrice, Ida Lupino est l’une des rares femmes réalisatrices dans l’Amérique des années 1950. Et quand on lui demandait comment elle en était arrivé là, elle répondait : « Parce que je m’ennuyais à pleurer sur le plateau, et que quelqu’un d’autre avait l’air de faire tout le travail intéressant. » Rapidement, Lupino choisit de traiter des sujets de société forts, choisissant des actrices et acteurs peu connu·es, des physiques de la rue, loin l’académisme hollywoodien. Mais ce qui caractérise son œuvre, c’est son empathie pour les losers et les marginaux, dont elle aura su filmer comme personne toute la solitude et la sensibilité. (G.G.)

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LES CHANSONS D’AMOUR, de Christophe Honoré
(FR – 2007 – 1h40)

Toutes les chansons d’amour racontent la même histoire : « lI y a trop de gens qui t’aiment »… « Je ne pourrais jamais vivre sans toi »… « Sorry Angel ». Les chansons d’amour racontent aussi cette histoire-là.

Les comédies musicales sont rapidement agaçantes. Ou gênantes. Un peu comme les films Disney d’aujourd’hui – avez-vous remarqué que plus on avance dans le temps, plus le temps entre chaque chanson s’amenuise dans les Disney ? Quelques exceptions confirment la règle : Demy bien sûr, et Honoré, enfant de Demy justement, ça a fini par se voir… Pas facile de faire chanter des comédien·nes. Les Chansons d’amour est une franche réussite parce que la bande originale est brillamment composée par Alex Beaupain (qui s’est vu auréolé d’un César pour ce travail). Nous sommes nombreux·ses à avoir acheté l’album après le film et à nous souvenir encore de quelques vers. Et puis, chaque chanson raconte quelque chose que les dialogues ne nous disent pas évitant ainsi les bons sentiments, le pathos, le drame absolu qui est pourtant glaçant : la perte de l’amour d’une vie. L’histoire est réelle puisqu’elle est inspirée de ce qui a vraiment changé la vie d’Alex Beaupain (Honoré et le compositeur sont amis), mais étonnamment jamais plombante parce que teintée de la joie de l’expérience de l’amour. Qu’il soit libre, salvateur ou tenté par les expériences. « Petit salaud, ton jeu est clair, tu veux tout sans rancune… » (C.B.)

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LES SORCIÈRES D’EASTWICK, de Georges Miller
(US – 1987 – VOST – 1h58)

Trois jeunes femmes espiègles et indépendantes se morfondent dans la très puritaine petite ville d’Eastwick ou jadis furent brûlées maintes sorcières accusées de commerce avec le Diable. Elles se réunissent régumièrement, jusqu’au jour où… Daryl van Horne…

L’été où un magnétoscope est apparu à la maison, un jeune ami cinéphile de notre père lui a prêté un carton de VHS. Dedans il y avait Les Sorcières d’Eastwick.

Je ne sais plus quel âge on avait, mais si on l’a autant regardé mes sœurs et moi, c’est qu’il devait s’y passer un truc qui nous parle.

La vérité c’est que cette histoire d’émancipation et d’empouvoirement de ces trois amies dans un bled conservateur est jouissive. C’est ça qu’on voulait : être fortes, libres, se marrer, draguer Satan. (A.B.)

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LES AMOURS IMAGINAIRES, de Xavier Dolan
(CAN – 2010 – 1h35)

Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d’interpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu’il aime…

Dolan aurait tiré sa révérence et pris sa retraite anticipée. Marre du cinéma comme il se fait, plus rien à raconter, dit-il. Au fil du temps, je reconnais que l’admiration que je lui portais s’est un peu tarie : des films trop esthétisants, trop branchés… Mais les débuts… ah… les débuts. Dont Les Amours imaginaires : des ami·es amoureux·ses de la même gueule d’ange et un triangle qui s’impose. Le scénario est au cordeau, Monia Chokri irradie et les extraits de culture pop extrêmement bien choisis. Le revoir sur grand écran : comme un plaisir coupable. (C.B.)

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LA VIE SEXUELLE DE MAMIE, d’Urška Djukić, Émilie Pigeard
(SLO + FR – 2021 – VOST – 13 min.)

Un voyage dans la jeunesse et les souvenirs intimes d’une grand-mère illustre le statut des femmes slovènes pendant la première partie du 20ème siècle. 

Dans ce puissant court-métrage qui a décroché le césar 2023, Urška Djukić et Émilie Pigeard présentent les témoignages de 4 femmes aujourd’hui âgées se remémorant les souvenirs de leurs jeunesses et de leurs vies intimes en Slovénie. En quelques images sobres et brutes toute la violence des relations imposées à ces femmes à qui la doctrine chrétienne prônait la soumission dans le mariage. Des vieux portraits de famille aux dessins enfantins, de l’art naïf pour un propos qui ne l’est pas du tout. (N.F.)

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À MA SŒUR, de Catherine Breillat
(FR + IT – 2001 – 1h33)

Anaïs, douze ans, se trouve complexée par son poids. Tapie dans l’ombre ou laissée pour compte, elle souffre intérieurement. C’est l’été, la mer, les vacances en famille, l’apprentissage du premier amour. Cet apprentissage, Anaïs le fait en observant sa soeur aînée Eléna.

Cinéaste subversive mais pas sulfureuse (« parce que le soufre, ça sent mauvais »), Catherine Breillat filme depuis plus de 40 ans l’impossible désir des femmes hétérosexuelles. À ma sœur, teen movie sentimental et quasi-horrifique, ne déroge pas à la règle. Sublime plongeon dans l’inconscient adolescent, Fat Girl (cruelle traduction anglaise du titre français) est surtout porté par ses deux interprètes principales, alors débutantes : Anaïs Reboux (depuis hélas totalement disparue de la circulation) et Roxane Mesquida (elle a fait carrière à Los Angeles chez Araki, Dupieux, Marilyn Manson et dans la série Gossip Girl). (G.G.)

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L’EMPIRE DES SENS, de Nagisa Oshima
(JAP + FR – 1976 – VOST – 1h45)

1936, dans les quartiers bourgeois de Tokyo. Sada Abe, ancienne prostituée devenue domestique, aime épier les ébats amoureux de ses maîtres et soulager de temps à autre les vieillards vicieux. Son patron Kichizo, bien que marié, va bientôt manifester son attirance pour elle et va l’entraîner dans une escalade érotique qui ne connaîtra plus de bornes.

D’un fait divers notoire survenue au Japon en 1936, Nagisa Ōshima décide en 1976 d’en faire un film pornographique non simulé. Il vise à secouer la société nippone qui, depuis la fin du XIXe siècle, réprime la sexualité et réprouve le désir féminin. Ōshima va y imposer la figure d’Abe Sada, femme désirante, dont la libido dévorante et assumée prendra le pouvoir sur son amant consentant. Mais au-delà de son genre, ce film a aussi gagné ses lettres de noblesse par sa beauté formelle. Presque chaque cadrage est une œuvre d’art, une référence à la peinture et aux estampes japonaises. Comment oublier ces visages de Madone, ce kimono rouge passion qui irise et compose les images, voile la scène en drapé abstrait ou dévoile L’origine du monde ? Cependant, en 2023, sans négliger la révolution qu’il provoqua, ne serait-il pas légitime d’interroger ce que ce film véhicule d’un désir féminin réduit à la performance d’un sexe d’homme, qui parfois viole aussi ?

Une idée : refaisons L’Empire des Sens où il serait question de multiples sexualités, de corps hétérogènes et où la sacro-sainte pénétration serait minoritaire ! (N.M.)

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JEU 26.10

Murder Party "Alice Qui ?" spéciale étudiant·es

12H15 | Grande salle | Girlfriends and Girfriends (La Amiga de mi Amiga) de Zaida CARMONA
(ESP – 2022 – VOST – 1h25)

13H30 | Petite salle | À ma Sœur ! de Catherine BREILLAT, précédé par le court métrage La Vie sexuelle de Mamie d’Urška DJUKIC et Émilie PIGEARD
(FR + IT – 2001 – 1h33) / (SLO + FR – 2021 – VOST – 13 min.)
Projection en 35 mm
Interdit aux – de 12 ans

14H00 | Grande salle | Jules et Jim de François TRUFFAUT
(FR – 1962 – 1h45)
Version restaurée

15H30 | Petite salle | Une Passion d’Ingmar BERGMAN
(SWE – 1969 – VOST – 1h50)
Version restaurée

16H00 | Grande salle | Un Homme, un vrai d’Arnaud et Jean-Marrie LARRIEU
(FR – 2003 – 2h01)
Projection en 35 mm

17H30 | Petite salle | My Own Private Idaho de Gus VAN SANT
(US – 1992 – VOST – 1h45)
Interdit aux – de 12 ans

19h00 | Grande salle | SÉANCE SPÉCIALE : Alice Guy avec une projection de 12 films courts
(47 min.)

22H00 | Petite salle | Les Nuits de la pleine Lune d’Éric ROHMER
(FR – 1984 – 1h42)

22h30 | Grande salle | SÉANCE SPÉCIALE : Documentaire Be natural : L’histoire cachée d’Alice Guy Blaché de Pamela B. Green
(1h43)

La programmation en détail

GIRLFRIENDS AND GIRLFRIENDS, de Zaida Carmona
Titre original : La Amiga de mi Amiga
(ESP – 2022 – VOST – 1h25)

Elles ont une trentaine d’années mais vivent comme lorsqu’elles en avaient vingt. Elles sont amoureuses de l’amour mais, dans leur quête, elles se déchirent, passant d’une ex à l’autre, d’une relation à l’autre. 

Certains films prouvent avec jovialité et fierté la haute vertu de dégager quelques espaces, ne serait-ce que le temps d’une projection, où une communauté singulière peut exister de façon pleine et entière. La cinéaste, avec un budget qualifié de « punk », et sa compagnie de femmes amoureuses – dont Rocío Saiz, chanteuse et activiste, et Alba Cros, également directrice de la photographie et réalisatrice – déploient d’heureuses possibilités : dans cette métamorphose de l’œuvre rohmérienne, où depuis la mélancolie de la rupture l’on tisse les chemins vers la vitalité des sourires, Zaida Carmona exprime le génie lesbien et expose son intention « qu’une personne hétérosexuelle puisse avoir comme références des personnages de films LGBTIQ+. »

Si vous aussi vous venez de traverser une période de trouble sentimental, mais qu’à l’amertume vous aimez conjuguer la douceur et le rire sans ambages, profitez de ce long métrage coloré pour une sortie collective dont le seul risque est de vouloir ensuite partager son amour avec l’ensemble de vos partenaires de séance. (R.S.)

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À MA SŒUR, de Catherine Breillat
(FR + IT – 2001 – 1h33)

Anaïs, douze ans, se trouve complexée par son poids. Tapie dans l’ombre ou laissée pour compte, elle souffre intérieurement. C’est l’été, la mer, les vacances en famille, l’apprentissage du premier amour. Cet apprentissage, Anaïs le fait en observant sa soeur aînée Eléna.

Cinéaste subversive mais pas sulfureuse (« parce que le soufre, ça sent mauvais »), Catherine Breillat filme depuis plus de 40 ans l’impossible désir des femmes hétérosexuelles. À ma sœur, teen movie sentimental et quasi-horrifique, ne déroge pas à la règle. Sublime plongeon dans l’inconscient adolescent, Fat Girl (cruelle traduction anglaise du titre français) est surtout porté par ses deux interprètes principales, alors débutantes : Anaïs Reboux (depuis hélas totalement disparue de la circulation) et Roxane Mesquida (elle a fait carrière à Los Angeles chez Araki, Dupieux, Marilyn Manson et dans la série Gossip Girl). (G.G.)

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LA VIE SEXUELLE DE MAMIE, d’Urška Djukić, Émilie Pigeard
(SLO + FR – 2021 – VOST – 13 min.)

Un voyage dans la jeunesse et les souvenirs intimes d’une grand-mère illustre le statut des femmes slovènes pendant la première partie du 20ème siècle. 

Dans ce puissant court-métrage qui a décroché le césar 2023, Urška Djukić et Émilie Pigeard présentent les témoignages de 4 femmes aujourd’hui âgées se remémorant les souvenirs de leurs jeunesses et de leurs vies intimes en Slovénie. En quelques images sobres et brutes toute la violence des relations imposées à ces femmes à qui la doctrine chrétienne prônait la soumission dans le mariage. Des vieux portraits de famille aux dessins enfantins, de l’art naïf pour un propos qui ne l’est pas du tout. (N.F.)

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JULES ET JIM, de François Truffaut
(FR – 1962 – 1h45)

Paris, dans les années 1900 : Jules, allemand et Jim, français, deux amis artistes, sont épris de la même femme, Catherine. C’est Jules qui épouse Catherine. La guerre les sépare. Ils se retrouvent en 1918. Catherine n’aime plus Jules et tombe amoureuse de Jim.

Truffaut n’a pas 30 ans quand il réalise en 1960 ce classique de la nouvelle vague. Cette jeunesse transparait dans l’une des tragédies les plus joyeuse du cinéma, portée par le charme et la pétulance des acteurs et de Jeanne Moreau en particulier. L’histoire d’un amour tendre et fou, de 2 hommes, l’un français, l’autre allemand pour une femme libre en 1910. Hymne à l’amour libre, c’est aussi le récit d’un drame amoureux, de la douloureuse impossibilité du choix, une histoire de triangle amoureux qui finit mal.

Si ce film est aussi vivant c’est sans doute qu’il est inspiré d’un coup de cœur de Truffaut pour le 1er roman de H-P Roché. Après leur rencontre 5 ans avant la réalisation de ce film, il écrira dans les cahiers du cinéma : « L’un des plus beaux romans que je connaisse est Jules et Jim qui nous montre, sur toute une vie, 2 amis et leur compagne commune, s’aimer d’amour tendre et sans presque de heurts grâce à une morale esthétique et neuve sans cesse reconsidérée. » Et ce livre, bien plus qu’un roman était un récit largement autobiographique, une véritable déclaration amoureuse à celle qui deviendra la mère de Stéphane Hessel, Helen Grund, femme libre avant tout. (N.F.)

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UNE PASSION, d’Ingmar Bergman
(SWE – 1969 – VOST – 1h50)

Quatre personnes se rencontrent sur une ile, et un fou tue les animaux.

Bergman ? Passionné par le couple ? C’est peu de le dire. Au sein du Conseil de programmation, nous avons longuement hésité entre Scènes de la vie conjugale – ce sera peut-être pour un futur hypothétique cycle sur les ruptures… qui sait ? – Une leçon d’Amour et cette Passion, moins connue et formellement plus qu’intéressante. Quand la mort d’animaux illustre tout ce qui ne va pas dans le couple, le tout coupé par les interviews des comédien·nes qui parlent des personnages qu’iels incarnent… (C.B.)

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UN HOMME UN VRAI, d’Arnaud et Jean-Marrie Larrieu
(FR – 2003 – 2h01)

Au cours d’une soirée parisienne, Boris, un apprenti cinéaste, et Marilyne, un jeune cadre supérieur, se déclarent un amour éternel alors qu’ils viennent à peine de se connaître. Au fil du temps, leur relation va changer…

« Une biche ! » « Oh ! Encore une biche ! »

La scène qui se termine par « una biera et una omeleta please ». Alors le film devient plus sombre.

L’émotion qui pointe. Les coqs de bruyère. À une heure du soir indéfinissable.  En 35 mm, ça va être encore plus beau.

La fin, qui est aussi une chanson, chantée, en vrai, par les acteurs troublés.

Comment parler d’un film fétiche en 500 signes ? La musique de Philippe Katerine, la harpe, le guide de haute montagne Toni, le gazpacho ?

La deuxième fin. Et le générique aussi. (A.B.)

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MY OWN PRIVATE IDAHO, de Gus van Sant
(US – 1992 – VOST – 1h45)

Mike et Scott vivent parmi les marginaux de Portland. Ils partagent tout : de al drogue aux hommes et femmes à qui ils se vendent. Mike ne cache pas son amour à Scott qui se refuse pourtant à lui. Ensemble, ils prennent la route pour retrouver la mère de Mike… 

Road movie atmosphérique (la fuite des nuages…) et mélancolique dans le milieu des marginaux et de la prostitution masculine. Par le biais d’insertion subtiles de dialogues shakespearien qui se fondent idéalement dans le scénario, ce film assume totalement son côté théâtral à travers les personnages de Scott, fils rebelle du maire de Portland et de Bob, roi des clochards et maître à penser inspiré du personnage de Falstaff.

Difficile d’oublier la beauté irradiante des deux héros, Keanu Reeves à ses débuts, tout en intériorité et retenue et River Phoenix, ange déchu en quête de sa mère, au physique de James Dean. (C.I.)

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LES NUITS DE LA PLEINE LUNE, d’Eric Rohmer
(FR – 1984 – 1h42)

Louise joue dangereusement avec les sentiments de ceux qu’elle séduit et Rémi, son compagnon, est le premier à en souffrir. Elle sera prise à son propre jeu le jour où Rémi en découvrira la clé.

Géométrie amoureuse… Tous les Rohmer auraient pu y figurer. Pour les déjà mordu·e·s, pas besoin de notice. Pour celles et ceux qui hésitent, que dire de neuf ? Vous saviez qu’Eric Rohmer (ce n’est pas son vrai nom) n’a jamais dit à sa mère qu’il était cinéaste ? Qu’elle a cru toute sa vie qu’il était professeur de Lettres ? Et qu’il apparaissait dans les médias toujours grimé ? Il pensait que ça l’aurait tuée de savoir.

Quand on se met à aimer ses films, on se rend compte :

1 – qu’ils sont tous bien,

2 – que dans chacun d’eux, un des personnages nous fait penser à nous-même ou à un·e ami·e. Par exemple, Louise, je comprends tout ce qu’elle dit. Et quand elle rembarre Luchini parce qu’il est insupportable, je souffle avec elle, et vous aussi vous soufflerez.

Debout, claires, les femmes y sont étonnamment vives et têtues, posent des équations, les résolvent. Cette ténacité est d’une grande beauté et les questions d’une grande modernité. Les femmes s’expriment comme rarement et surtout : on les écoute. (A.B.)

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VEN 27.10

Les films jeunes publics sont en vert !

13H30 | Grande salle | La Belle et la Bête de Jean COCTEAU
(FR – 1946 – 1h36)
Version restaurée
À partir de 6 ans

14H00 | Petite salle | Un Homme, un vrai d’Arnaud et Jean-Marrie LARRIEU
(FR – 2003 – 2h01)
Projection en 35 mm

15H15 | Grande salle | L’Étrange Affaire Angélica de Manoel DE OLIVEIRA
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

16H15 | Petite salle | César et Rosalie de Claude SAUTET
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)
Version restaurée

17H30 | Grande salle | SÉANCE SPÉCIALE découverte des jeux vidéos créés pendant la semaine de stage
tout public

18H15 | Petite salle | Le Bonheur d’Agnès VARDA
(FR – 1964 – 1h19)

18H45 | Grande salle | L’Aventure de Mme Muir de Joseph L. MANKIEWICZ
(US – 1948 – VOST – 1h45)

19H50 | Petite salle | Jules et Jim de François TRUFFAUT
(FR – 1962 – 1h45)
Version restaurée

21H30 | Grande salle | Les Amours imaginaires de Xavier DOLAN, précédé par le court métrage Le Repas dominical de Céline DEVAUX
(CAN – 2010 – 1h35) / (FR – 2014 – 13 min.)

21H45 | Petite salle | Miss Oyu de Kenji MIZOGUCHI
(JAP – 1951 – VOST – 1h33)
Version restaurée

La programmation en détail

LA BELLE ET LA BÊTE, de Jean Cocteau
(FR – 1946 – 1h36)

Pour l’offrir à sa fille, le père de la Belle cueille, sans le savoir, une rose appartenant au jardin de la Bête, qui s’en offense. Afin de sauver son père, la Belle accepte de partir vivre au château de la Bête. 

Le 27 août 1945, quand Cocteau entame le tournage de son 1er long métrage, l’horreur de la guerre fait encore trembler le monde et les conditions sur le plateau sont très difficiles mais il est plus que jamais déterminé à réenchanter le monde. Il sût convaincre son équipe et ses acteurs notamment le célèbre Jean Marais de le suivre dans cette aventure. Cocteau est marqué par la honte d’une maladie de peau qui l’oblige à camoufler son visage sous une épaisse barbe et de se protéger sous un masque des lumières des projecteur qui le blessent. Il devient ainsi l’étrange miroir de son protagoniste. Refusant malgré tout ou peut-être à cause de cela d’arrêter le tournage, il frôle la mort.

Pourtant… la photographie est magistralement travaillée pour créer deux univers distincts celui de Belle, lumineux et pictural et celui de la Bête sombre et mystérieux. C’est toute la magie de ce que Cocteau appelait « l’encre de lumière ». Les effets spéciaux sont pour l’époque extraordinairement inventifs, l’illusionnisme étant à la fois l’essence du cinéma et du conte.

Presqu’un an et demi après la pellicule a imprimé cette pugnacité et toute l’inventivité dont il a fallu faire preuve. Ne demeure que le rêve. Il y est parfois teinté d’obscures mystères au plus près de l’esprit des contes, finalement très éloigné de Disney et bien plus proche de Gustave Doré au sujet duquel Cocteau déclarera : « Je faisais mon film sous son signe. » (N.F.)

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UN HOMME UN VRAI, d’Arnaud et Jean-Marrie Larrieu
(FR – 2003 – 2h01)

Au cours d’une soirée parisienne, Boris, un apprenti cinéaste, et Marilyne, un jeune cadre supérieur, se déclarent un amour éternel alors qu’ils viennent à peine de se connaître. Au fil du temps, leur relation va changer…

« Une biche ! » « Oh ! Encore une biche ! »

La scène qui se termine par « una biera et una omeleta please ». Alors le film devient plus sombre.

L’émotion qui pointe. Les coqs de bruyère. À une heure du soir indéfinissable.  En 35 mm, ça va être encore plus beau.

La fin, qui est aussi une chanson, chantée, en vrai, par les acteurs troublés.

Comment parler d’un film fétiche en 500 signes ? La musique de Philippe Katerine, la harpe, le guide de haute montagne Toni, le gazpacho ?

La deuxième fin. Et le générique aussi. (A.B.)

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L’ÉTRANGE AFFAIRE ANGELICA, de Manoel de Oliveira
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d’urgence par une riche famille afin de faire le dernier portrait de leur fille Angélica, une jeune femme morte juste après son mariage.

Dès qu’Isaac regarde la morte, elle lui sourit et ne (re)vit que pour lui. Il en tombe instantanément amoureux. Dès lors, Angélica le hantera nuit et jour, jusqu’à l’épuisement. Le charme de L’Étrange Affaire Angélica réside dans la façon dont l’auteur équilibre ce mysticisme avec les affaires de la vie quotidienne : les bavardages de sa logeuse, le travail des paysans, le bruit de la rue…En 2010, à 102 ans, Manoel de Oliveira, avec rigueur et simplicité, signe cette belle histoire de fantômes qui nous met au défi de voir la continuité absolument ininterrompue entre la vie et la mort. (J.F.-P.)

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CÉSAR ET ROSALIE, de Claude Sautet
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)

L’histoire d’un trio amoureux et d’une amitié naissante. César aime Rosalie. César est à l’aise en société, plein d’entrain et dirige une société de ferrailleurs. Rosalie, restée très proche de sa famille, partage sa vie avec César. Et il y a aussi David, un artiste qui fut autrefois l’amant si cher au coeur de Rosalie.

« Rosalie aime aimer. Elle sait qu’un homme est beau quand il bouge, quand il se bat. Autrement, l’amour meurt. C’est sa morale. J’ai tourné ce film où les personnages essayent de s’affranchir tout à fait honnêtement des conventions » et de franchir « des stades plus élevés de rapports. »

Claude Sautet, à propos de César et Rosalie

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LE BONHEUR, d’Agnès Varda
(FR – 1964 – 1h19)

Un menuisier aime sa femme, ses enfants et la nature. Ensuite il rencontre une autre femme, une postière, qui ajoute du bonheur à son bonheur. Toujours très amoureux de sa femme, il ne veut pas se priver, ni se cacher, ni mentir.

« Je l’ai tourné vite, je l’ai écrit vite, ça s’est fait vite. C’est un film impressionniste et il est fait d’impressions sur le bonheur. Je voudrais qu’il fasse bonne impression aussi. J’ai choisi un vrai couple [pour incarner le couple à l’écran, ndlr], c’était plus amusant. Ça me plaisait de filmer avec une vraie famille. Ce n’est pas du tout leur histoire mais le fait qu’ils soient un vrai couple a rendu le tournage plus naturel… »

Agnès Varda, à propos du Bonheur au 20H du JT de l’ONRTF

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L’AVENTURE DE MME MUIR, de Joseph L. Mankiewicz
(US – 1948 – VOST – 1h45)

En Angleterre, au début du XXe siècle, Lucy Muir, une jeune veuve, décide de s’installer au bord de la mer dans un cottage réputé hanté par le fantôme du capitaine Gregg. Loin d’être terrorisée, elle est au contraire fascinée à l’idée d’habiter avec ce fantôme. Un soir, il lui apparaît…

Souvent cité comme l’un des films préférés de nombreux cinéphiles et critiques, cette œuvre, à l’instar d’autres chefs-d’œuvre de Mankiewicz, porte un message féministe rare en 1947 grâce à une héroïne forte et déterminée à maîtriser son destin. Tout à la fois comédie, film fantastique et histoire d’amour déchirante, ce récit d’une passion romantique entre une jeune et ravissante veuve et un fantôme bourru est un hommage à la mélancolie, à la puissance des rêves et des fantasmes et à leur supériorité sur la réalité. Le visage de Gene Tierney exprime magnifiquement tour à tour la joie de vivre, le désenchantement succédant à la perte des illusions, la nostalgie de ce qui n’a pas été et la fuite du temps, illustrée de façon poignante par le nom gravé dans le bois de la fille de Lucy (toute jeune Nathalie Wood !) qui s’estompe puis disparaît au fil des ans. Le final bouleversant lors duquel la barrière physique entre rêve et réalité disparaît peut être ressenti à la fois comme d’une infinie tristesse et comme un happy end. Appuyée et sublimée par la musique du compositeur Robert Herrmann cette histoire de revenant est inoubliable et hante durablement. (C.I.)

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JULES ET JIM, de François Truffaut
(FR – 1962 – 1h45)

Paris, dans les années 1900 : Jules, allemand et Jim, français, deux amis artistes, sont épris de la même femme, Catherine. C’est Jules qui épouse Catherine. La guerre les sépare. Ils se retrouvent en 1918. Catherine n’aime plus Jules et tombe amoureuse de Jim.

Truffaut n’a pas 30 ans quand il réalise en 1960 ce classique de la nouvelle vague. Cette jeunesse transparait dans l’une des tragédies les plus joyeuse du cinéma, portée par le charme et la pétulance des acteurs et de Jeanne Moreau en particulier. L’histoire d’un amour tendre et fou, de 2 hommes, l’un français, l’autre allemand pour une femme libre en 1910. Hymne à l’amour libre, c’est aussi le récit d’un drame amoureux, de la douloureuse impossibilité du choix, une histoire de triangle amoureux qui finit mal.

Si ce film est aussi vivant c’est sans doute qu’il est inspiré d’un coup de cœur de Truffaut pour le 1er roman de H-P Roché. Après leur rencontre 5 ans avant la réalisation de ce film, il écrira dans les cahiers du cinéma : « L’un des plus beaux romans que je connaisse est Jules et Jim qui nous montre, sur toute une vie, 2 amis et leur compagne commune, s’aimer d’amour tendre et sans presque de heurts grâce à une morale esthétique et neuve sans cesse reconsidérée. » Et ce livre, bien plus qu’un roman était un récit largement autobiographique, une véritable déclaration amoureuse à celle qui deviendra la mère de Stéphane Hessel, Helen Grund, femme libre avant tout. (N.F.)

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LES AMOURS IMAGINAIRES, de Xavier Dolan
(CAN – 2010 – 1h35)

Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d’interpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu’il aime…

Dolan aurait tiré sa révérence et pris sa retraite anticipée. Marre du cinéma comme il se fait, plus rien à raconter, dit-il. Au fil du temps, je reconnais que l’admiration que je lui portais s’est un peu tarie : des films trop esthétisants, trop branchés… Mais les débuts… ah… les débuts. Dont Les Amours imaginaires : des ami·es amoureux·ses de la même gueule d’ange et un triangle qui s’impose. Le scénario est au cordeau, Monia Chokri irradie et les extraits de culture pop extrêmement bien choisis. Le revoir sur grand écran : comme un plaisir coupable. (C.B.)

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MISS OYU, de Kenji Mizoguchi
(JAP – 1951 – VOST – 1h33)

Fin de l’ère Meiji. Lorsque Shinnosuke est présenté à Oshizu en vue d’un mariage, il est ébloui par sa sœur Oyu, plus âgée. Bien que celle-ci soit veuve, les conventions l’empêchent toutefois de se marier car elle reste liée à son défunt mari par l’enfant qu’ils ont eu ensemble. Le mariage entre les jeunes gens aura bien lieu, mais Oshizu décidera que c’est sa sœur Oyu qui profitera des faveurs de Shinnosuke…

D’une blessure d’enfance, Kenji Mizoguchi fera naitre de magnifiques héroïnes. Elles sont là, Oyu et Shizo, toutes deux prises dans la tragédie de leur passion, à la fois rivales et sacrifiant leur l’amour pour l’autre. Mais l’envoûtement de ce cinéma c’est aussi sa mise en scène, sa respiration. Elle tisse avec elle des mouvements de caméra, confrontant corps et réseau de lignes, où les personnages dansent à petits pas, passant d’un côté à  l’autre des cloisons, glissant derrière les écrans de végétation, séparés ou protégés de leur terrible dilemme amoureux. Tout se dit là, subtile et sublime. (N.M.)

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SAM 28.10

Murder Party "Alice Qui ?" ouverte à tous·tes

Les films jeunes publics sont en vert !

10H00 | Grande salle | Zombillénium d’Alexis DUCORD et Arthur DE PINS
(FR + BE – 2017 – 1h18)
Animation
À partir de 7 ans

11H30 | Grande salle | Même les Souris vont au Paradis de Jan BUBENICEK, Denisa GRIMMOVÀ
(CZE + FR + POL + SVK – 2021 –1h28)
Animation
À partir de 6 ans

13H30 | Petite salle | Les Amours imaginaires de Xavier DOLAN, précédé par le court métrage Le Repas dominical de Céline DEVAUX
(CAN – 2010 – 1h35) / (FR – 2014 – 13 min.)

14H30 | Grande salle | Les Chansons d’Amour de Christophe HONORÉ
(FR – 2007 – 1h40)
Projection en 35 mm

15H25 | Petite salle | L’Âme Sœur de Fredi MURER
(CH – 1986 – VOST –  1h58)
Version restaurée

16H15 | Grande salle | Les Nuits de la pleine Lune d’Éric ROHMER
(FR – 1984 – 1h42)

17H30 | Petite salle | L’Étrange Affaire Angélica de Manoel DE OLIVEIRA
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

19h00 | Grande salle | SÉANCE SPÉCIALE : Alice Guy avec une projection de 12 films courts
(47 min.)

19H30 | Petite salle | César et Rosalie de Claude SAUTET
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)
Version restaurée

22h30 | Grande salle | SÉANCE SPÉCIALE : Documentaire Be natural : L’histoire cachée d’Alice Guy Blaché de Pamela B. Green
(1h43)

22H00 | Petite salle | L’Empire des Sens de Nagisa OSHIMA
(JAP + FR – 1976 – VOST – 1h45)
Interdit aux – de 16 ans

La programmation en détail

ZOMBILLÉNIUM, d’Alexis Ducord, Arthur de Pins
(FR + BE – 2017 – 1h18)

Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement, zombies, vampires, loups garous et autres démons sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes, bref, fatigués de la vie de bureau en général, surtout quand celle-ci est partie pour durer une éternité…

Zombillénium, c’est le film idéal à partager en famille pour Halloween ! Plongez dans un parc d’attractions peuplé de monstres où se mêlent (beaucoup) d’humour et (un peu) de frissons. Bien sûr, en cohérence avec notre cycle, c’est également un film qui explore l’amour et en l’occurrence le tabou, lorsqu’Hector craque pour une créature très différente de lui… Cette aventure captivante questionne les préjugés et invite à embrasser la diversité, pour que l’amour triomphe toujours. (M.F.)

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MEME LES SOURIS VONT AU PARADIS, de Jan Bubenicek, Denisa Grimmovà
(CZE + FR + POL + SVK – 2021 –1h28)

Après un malencontreux accident, une jeune souris au caractère bien trempé et un renardeau plutôt renfermé se retrouvent au paradis des animaux. Dans ce monde nouveau, ils doivent se débarrasser de leurs instincts naturels et suivre tout un parcours vers une vie nouvelle. 

Cette pépite de tendresse nous rappelle en images et en mots que l’amour n’est pas conditionné par l’apparence ou la nature de chacun·e. Les valeurs universelles de tolérance, de compassion et d’acceptation sont merveilleusement illustrées par un binôme aussi inattendu qu’attachant. Doté d’une animation en stop-motion grandiose (et 100% européenne !) et d’une histoire émouvante, Même les souris vont au paradis est une ode à l’amour et à l’amitié. Malgré les différences, ouvrez vos cœurs et célébrez la beauté de la diversité et de l’amour inconditionnel. (M.F.)

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LE REPAS DOMINICAL, de Céline Devaux
(FR – 2014 – 13 min.)

C’est dimanche. Au cours du repas, Jean observe les membres de sa famille. On lui pose des questions sans écouter les réponses, on lui donne des conseils sans les suivre, on le caresse et on le gifle, c’est normal, c’est le repas dominical.

Quelle délectation tous ces dessins grattés, ces matières imprégnées d’émotions et de souvenirs. Dès le début, l’écran n’est qu’une masse noire qui bouge et nous plonge dans la tête du narrateur. …Ah cette voix de Vincent Macaigne ! Son interprétation truculente et indépendante du dessin nous plonge d’autant plus dans les méandres de l’affectueux-malaise-familial ! Amour non-conventionnel pour les un-es, sentiments refoulés et contradictoires pour les autres, ce repas comprime la vie chargée de celles des autres. Un court-métrage impitoyable, multi-récompensé, et oh combien tendre et jouissif ! (N.M.)

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LES AMOURS IMAGINAIRES, de Xavier Dolan
(CAN – 2010 – 1h35)

Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d’interpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu’il aime…

Dolan aurait tiré sa révérence et pris sa retraite anticipée. Marre du cinéma comme il se fait, plus rien à raconter, dit-il. Au fil du temps, je reconnais que l’admiration que je lui portais s’est un peu tarie : des films trop esthétisants, trop branchés… Mais les débuts… ah… les débuts. Dont Les Amours imaginaires : des ami·es amoureux·ses de la même gueule d’ange et un triangle qui s’impose. Le scénario est au cordeau, Monia Chokri irradie et les extraits de culture pop extrêmement bien choisis. Le revoir sur grand écran : comme un plaisir coupable. (C.B.)

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LES CHANSONS D’AMOUR, de Christophe Honoré
(FR – 2007 – 1h40)

Toutes les chansons d’amour racontent la même histoire : « lI y a trop de gens qui t’aiment »… « Je ne pourrais jamais vivre sans toi »… « Sorry Angel ». Les chansons d’amour racontent aussi cette histoire-là.

Les comédies musicales sont rapidement agaçantes. Ou gênantes. Un peu comme les films Disney d’aujourd’hui – avez-vous remarqué que plus on avance dans le temps, plus le temps entre chaque chanson s’amenuise dans les Disney ? Quelques exceptions confirment la règle : Demy bien sûr, et Honoré, enfant de Demy justement, ça a fini par se voir… Pas facile de faire chanter des comédien·nes. Les Chansons d’amour est une franche réussite parce que la bande originale est brillamment composée par Alex Beaupain (qui s’est vu auréolé d’un César pour ce travail). Nous sommes nombreux·ses à avoir acheté l’album après le film et à nous souvenir encore de quelques vers. Et puis, chaque chanson raconte quelque chose que les dialogues ne nous disent pas évitant ainsi les bons sentiments, le pathos, le drame absolu qui est pourtant glaçant : la perte de l’amour d’une vie. L’histoire est réelle puisqu’elle est inspirée de ce qui a vraiment changé la vie d’Alex Beaupain (Honoré et le compositeur sont amis), mais étonnamment jamais plombante parce que teintée de la joie de l’expérience de l’amour. Qu’il soit libre, salvateur ou tenté par les expériences. « Petit salaud, ton jeu est clair, tu veux tout sans rancune… » (C.B.)

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L’ÂME SŒUR, de Fredi Murer
(CH – 1986 – VOST –  1h58)

À l’écart du reste du monde, une famille vit au rythme des saisons. Une tendre complicité lie les deux enfants. Après une violente dispute avec le père, l’adolescent s’enfuit dans les alpages. Sa sœur le retrouve et tous deux deviennent amants…

Le film s’attache au départ à un naturalisme d’une précision quasi-ethnographique avant de développer une tonalité surréaliste dans laquelle il trouve son apogée sublime et élégiaque.

L’enfant sourd construit notre regard, façonne un monde secret fait de complicités, de pierres dressées et de sensualité. La tension entre l’histoire d’enfance et l’histoire d’amour, entre l’étroitesse de la famille et les vastes étendues du paysage fait d’Âme Sœur un poème lyrique sans jugement ni morale. Mais l’innocence n’empêche pas le tragique, qui survient, inéluctable. Léopard d’or à Locarno en 1985, un sommet du cinéma suisse et l’un de mes films préférés.

(J.-F.P.)

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LES NUITS DE LA PLEINE LUNE, d’Eric Rohmer
(FR – 1984 – 1h42)

Louise joue dangereusement avec les sentiments de ceux qu’elle séduit et Rémi, son compagnon, est le premier à en souffrir. Elle sera prise à son propre jeu le jour où Rémi en découvrira la clé.

Géométrie amoureuse… Tous les Rohmer auraient pu y figurer. Pour les déjà mordu·e·s, pas besoin de notice. Pour celles et ceux qui hésitent, que dire de neuf ? Vous saviez qu’Eric Rohmer (ce n’est pas son vrai nom) n’a jamais dit à sa mère qu’il était cinéaste ? Qu’elle a cru toute sa vie qu’il était professeur de Lettres ? Et qu’il apparaissait dans les médias toujours grimé ? Il pensait que ça l’aurait tuée de savoir.

Quand on se met à aimer ses films, on se rend compte :

1 – qu’ils sont tous bien,

2 – que dans chacun d’eux, un des personnages nous fait penser à nous-même ou à un·e ami·e. Par exemple, Louise, je comprends tout ce qu’elle dit. Et quand elle rembarre Luchini parce qu’il est insupportable, je souffle avec elle, et vous aussi vous soufflerez.

Debout, claires, les femmes y sont étonnamment vives et têtues, posent des équations, les résolvent. Cette ténacité est d’une grande beauté et les questions d’une grande modernité. Les femmes s’expriment comme rarement et surtout : on les écoute. (A.B.)

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L’ÉTRANGE AFFAIRE ANGELICA, de Manoel de Oliveira
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d’urgence par une riche famille afin de faire le dernier portrait de leur fille Angélica, une jeune femme morte juste après son mariage.

Dès qu’Isaac regarde la morte, elle lui sourit et ne (re)vit que pour lui. Il en tombe instantanément amoureux. Dès lors, Angélica le hantera nuit et jour, jusqu’à l’épuisement. Le charme de L’Étrange Affaire Angélica réside dans la façon dont l’auteur équilibre ce mysticisme avec les affaires de la vie quotidienne : les bavardages de sa logeuse, le travail des paysans, le bruit de la rue…En 2010, à 102 ans, Manoel de Oliveira, avec rigueur et simplicité, signe cette belle histoire de fantômes qui nous met au défi de voir la continuité absolument ininterrompue entre la vie et la mort. (J.F.-P.)

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CÉSAR ET ROSALIE, de Claude Sautet
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)

L’histoire d’un trio amoureux et d’une amitié naissante. César aime Rosalie. César est à l’aise en société, plein d’entrain et dirige une société de ferrailleurs. Rosalie, restée très proche de sa famille, partage sa vie avec César. Et il y a aussi David, un artiste qui fut autrefois l’amant si cher au coeur de Rosalie.

« Rosalie aime aimer. Elle sait qu’un homme est beau quand il bouge, quand il se bat. Autrement, l’amour meurt. C’est sa morale. J’ai tourné ce film où les personnages essayent de s’affranchir tout à fait honnêtement des conventions » et de franchir « des stades plus élevés de rapports. »

Claude Sautet, à propos de César et Rosalie

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L’EMPIRE DES SENS, de Nagisa Oshima
(JAP + FR – 1976 – VOST – 1h45)

1936, dans les quartiers bourgeois de Tokyo. Sada Abe, ancienne prostituée devenue domestique, aime épier les ébats amoureux de ses maîtres et soulager de temps à autre les vieillards vicieux. Son patron Kichizo, bien que marié, va bientôt manifester son attirance pour elle et va l’entraîner dans une escalade érotique qui ne connaîtra plus de bornes.

D’un fait divers notoire survenue au Japon en 1936, Nagisa Ōshima décide en 1976 d’en faire un film pornographique non simulé. Il vise à secouer la société nippone qui, depuis la fin du XIXe siècle, réprime la sexualité et réprouve le désir féminin. Ōshima va y imposer la figure d’Abe Sada, femme désirante, dont la libido dévorante et assumée prendra le pouvoir sur son amant consentant. Mais au-delà de son genre, ce film a aussi gagné ses lettres de noblesse par sa beauté formelle. Presque chaque cadrage est une œuvre d’art, une référence à la peinture et aux estampes japonaises. Comment oublier ces visages de Madone, ce kimono rouge passion qui irise et compose les images, voile la scène en drapé abstrait ou dévoile L’origine du monde ? Cependant, en 2023, sans négliger la révolution qu’il provoqua, ne serait-il pas légitime d’interroger ce que ce film véhicule d’un désir féminin réduit à la performance d’un sexe d’homme, qui parfois viole aussi ?

Une idée : refaisons L’Empire des Sens où il serait question de multiples sexualités, de corps hétérogènes et où la sacro-sainte pénétration serait minoritaire ! (N.M.)

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DIM 29.10

Les films jeunes publics sont en vert !

10H00 | Grande salle | Même les Souris vont au Paradis de Jan BUBENICEK, Denisa GRIMMOVÀ
(CZE + FR + POL + SVK – 2021 –1h28)
Animation
À partir de 6 ans

10H00 | Petite salle | Zombillénium d’Alexis DUCORD et Arthur DE PINS
(FR + BE – 2017 – 1h18)
Animation
À partir de 7 ans

14H00 | Grande salle | La Belle et la Bête de Jean COCTEAU
(FR – 1946 – 1h36)
Version restaurée
À partir de 6 ans

14H00 | Petite salle | Les Noces funèbres de Tim BURTON
(GB – 2005 – VF – 1h17)
À partir de 8 ans

15H30 | Petite salle | Corps et Âme d’Ildiko ENYEDI
(HON – 2017 – VOST – 1h56)
Tous publics avec avertissement

15H50 | Grande salle | L’Étrange Affaire Angélica de Manoel DE OLIVEIRA
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

17H30 | Grande salle | My Own Private Idaho de Gus VAN SANT
(US – 1992 – VOST – 1h45)
Interdit aux – de 12 ans

17H45 | Petite salle | Princess Bride de Rob Reiner
(US – 1988 – VOST –  1h38) / (FR – 2014 – 13 min.)
À partir de 8 ans

19H30 | Grande salle | Les Chansons d’Amour de Christophe HONORÉ
(FR – 2007 – 1h40)
Projection en 35 mm

20H00 | Petite salle | Une Passion d’Ingmar BERGMAN
(SWE – 1969 – VOST – 1h50)
Version restaurée

21H15 | Grande salle | Jules et Jim de François TRUFFAUT
(FR – 1962 – 1h45)
Version restaurée

La programmation en détail

MEME LES SOURIS VONT AU PARADIS, de Jan Bubenicek, Denisa Grimmovà
(CZE + FR + POL + SVK – 2021 –1h28)

Après un malencontreux accident, une jeune souris au caractère bien trempé et un renardeau plutôt renfermé se retrouvent au paradis des animaux. Dans ce monde nouveau, ils doivent se débarrasser de leurs instincts naturels et suivre tout un parcours vers une vie nouvelle.

Cette pépite de tendresse nous rappelle en images et en mots que l’amour n’est pas conditionné par l’apparence ou la nature de chacun·e. Les valeurs universelles de tolérance, de compassion et d’acceptation sont merveilleusement illustrées par un binôme aussi inattendu qu’attachant. Doté d’une animation en stop-motion grandiose (et 100% européenne !) et d’une histoire émouvante, Même les souris vont au paradis est une ode à l’amour et à l’amitié. Malgré les différences, ouvrez vos cœurs et célébrez la beauté de la diversité et de l’amour inconditionnel. (M.F.)

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ZOMBILLÉNIUM, d’Alexis Ducord, Arthur de Pins
(FR + BE – 2017 – 1h18)

Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement, zombies, vampires, loups garous et autres démons sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes, bref, fatigués de la vie de bureau en général, surtout quand celle-ci est partie pour durer une éternité…

Zombillénium, c’est le film idéal à partager en famille pour Halloween ! Plongez dans un parc d’attractions peuplé de monstres où se mêlent (beaucoup) d’humour et (un peu) de frissons. Bien sûr, en cohérence avec notre cycle, c’est également un film qui explore l’amour et en l’occurrence le tabou, lorsqu’Hector craque pour une créature très différente de lui… Cette aventure captivante questionne les préjugés et invite à embrasser la diversité, pour que l’amour triomphe toujours. (M.F.)

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LA BELLE ET LA BÊTE, de Jean Cocteau
(FR – 1946 – 1h36)

Pour l’offrir à sa fille, le père de la Belle cueille, sans le savoir, une rose appartenant au jardin de la Bête, qui s’en offense. Afin de sauver son père, la Belle accepte de partir vivre au château de la Bête.

Le 27 août 1945, quand Cocteau entame le tournage de son 1er long métrage, l’horreur de la guerre fait encore trembler le monde et les conditions sur le plateau sont très difficiles mais il est plus que jamais déterminé à réenchanter le monde. Il sût convaincre son équipe et ses acteurs notamment le célèbre Jean Marais de le suivre dans cette aventure. Cocteau est marqué par la honte d’une maladie de peau qui l’oblige à camoufler son visage sous une épaisse barbe et de se protéger sous un masque des lumières des projecteur qui le blessent. Il devient ainsi l’étrange miroir de son protagoniste. Refusant malgré tout ou peut-être à cause de cela d’arrêter le tournage, il frôle la mort.

Pourtant… la photographie est magistralement travaillée pour créer deux univers distincts celui de Belle, lumineux et pictural et celui de la Bête sombre et mystérieux. C’est toute la magie de ce que Cocteau appelait « l’encre de lumière ». Les effets spéciaux sont pour l’époque extraordinairement inventifs, l’illusionnisme étant à la fois l’essence du cinéma et du conte.

Presqu’un an et demi après la pellicule a imprimé cette pugnacité et toute l’inventivité dont il a fallu faire preuve. Ne demeure que le rêve. Il y est parfois teinté d’obscures mystères au plus près de l’esprit des contes, finalement très éloigné de Disney et bien plus proche de Gustave Doré au sujet duquel Cocteau déclarera : « Je faisais mon film sous son signe. » (N.F.)

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LES NOCES FUNÈBRES, de Tim Burton
(GB – 2005 – VOST + VF – 1h17)

Au XIXe siècle, dans un petit village d’Europe de l’est, Victor, un jeune homme, découvre le monde de l’au-delà après avoir épousé, sans le vouloir, le cadavre d’une mystérieuse mariée.

Le cinéma de Tim Burton n’est-il jamais meilleur que lorsqu’il se propose de faire se mouvoir des figurines et autres objets inanimés ? C’est ce que cette adaptation d’un vieux conte traditionnel, après Frankenweenie et L’Étrange Noël de Monsieur Jack, pourrait bien nous faire croire. Toute œuvre filmique se doit de nous offrir une fréquentation avec la mort au travail, et voilà une occasion de prendre cela au mot.

Les avatars de ses acteurs fétiches Helena Bonham Carter et Johnny Depp (à qui l’on conseillerait aujourd’hui de se faire en effet attraper et jeter dans les profondeurs d’un cimetière) déambulent donc dans un monde aussi grisâtre qu’éclatant de virtuosité. Le réalisateur avoue plusieurs patronages : l’ennui de sa ville natale de Burbank et son onirique horizon mexicain lui auront fait découvrir la jovialité des squelettes, tandis que le nom de Ray Harryhausen – maître parmi les maîtres de l’animation qui passa une tête lors du tournage – finit sur le piano de la famille de la mariée non cadavérique. (R.S.)

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CORPS ET ÂME, d’Ildiko Enyedi
(HON – 2017 – VOST – 1h56)

Mária, nouvelle responsable du contrôle de qualité et Endre, directeur financier de la même entreprise, vivent chaque nuit un rêve partagé, sous la forme d’un cerf et d’une biche qui lient connaissance dans un paysage enneigé.

« Toute l’histoire du film tourne autour de la dualité et de l’unité, de la difficulté d’unir deux personnes si elles ne sont pas en harmonie avec leur propre vie, ce qui est presque toujours le cas. […] Les deux personnages, Endre et Maria, ont la même réaction face à une situation trop forte pour eux : ils se limitent pour se sécuriser, et le fruit de cette limitation, c’est une petite vie très misérable, très grise et en même temps très prévisible. […] Ce sont deux personnes qui se retrouvent face à une situation qui les pousse vers un territoire dangereux, inconnu pour Maria, trop connu pour Endre. La question qui se pose est : vont-ils oser se jeter dans cet inconnu ? »

Interview de la réalisatrice Ildikó Enyedi pour aVoir aLire

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L’ÉTRANGE AFFAIRE ANGELICA, de Manoel de Oliveira
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d’urgence par une riche famille afin de faire le dernier portrait de leur fille Angélica, une jeune femme morte juste après son mariage.

Dès qu’Isaac regarde la morte, elle lui sourit et ne (re)vit que pour lui. Il en tombe instantanément amoureux. Dès lors, Angélica le hantera nuit et jour, jusqu’à l’épuisement. Le charme de L’Étrange Affaire Angélica réside dans la façon dont l’auteur équilibre ce mysticisme avec les affaires de la vie quotidienne : les bavardages de sa logeuse, le travail des paysans, le bruit de la rue…En 2010, à 102 ans, Manoel de Oliveira, avec rigueur et simplicité, signe cette belle histoire de fantômes qui nous met au défi de voir la continuité absolument ininterrompue entre la vie et la mort. (J.F.-P.)

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MY OWN PRIVATE IDAHO, de Gus van Sant
(US – 1992 – VOST – 1h45)

Mike et Scott vivent parmi les marginaux de Portland. Ils partagent tout : de al drogue aux hommes et femmes à qui ils se vendent. Mike ne cache pas son amour à Scott qui se refuse pourtant à lui. Ensemble, ils prennent la route pour retrouver la mère de Mike…

Road movie atmosphérique (la fuite des nuages…) et mélancolique dans le milieu des marginaux et de la prostitution masculine. Par le biais d’insertion subtiles de dialogues shakespearien qui se fondent idéalement dans le scénario, ce film assume totalement son côté théâtral à travers les personnages de Scott, fils rebelle du maire de Portland et de Bob, roi des clochards et maître à penser inspiré du personnage de Falstaff.

Difficile d’oublier la beauté irradiante des deux héros, Keanu Reeves à ses débuts, tout en intériorité et retenue et River Phoenix, ange déchu en quête de sa mère, au physique de James Dean. (C.I.)

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PRINCESS BRIDE, de Rob Reiner
(US – 1988 – VOST –  1h38)

Pour divertir son petit-fils, alité pour une mauvaise grippe, un homme commence à lui raconter une histoire qu’il a entendue souvent au cours de son enfance : celle de la princesse Bouton d’or. Après la mort de son fiancé Westley, assassiné par des bandits, la belle jure de ne plus jamais aimer personne…

Des blagues, des coupes de cheveux et des répliques politiquement très incorrectes, une princesse infichue d’assommer un Rongeur de Taille Inhabituelle en train de dévorer son bien-aimé alors qu’elle a une bûche à la main et surtout une BO entièrement composée avec le son trompette du meilleur synthétiseur des années 80 : voilà ce qu’il vous faudra assumer devant vos neveux ou nièces, enfants ou petits-enfants ébahis. À part ça, si avant d’y aller iels vous demandent s’il y a de l’action, faites confiance à Columbo et dîtes comme lui : « Oh il n’y a que ça ! : bagarres, duels, tortures, vengeances, géant, monstres, poursuites, évasions, amour Vrai, miracle. »

Et surtout, n’oubliez pas que Rob Reiner est la même personne qui a réalisé Spinal Tap et Stand by me, qu’un conte de fées où la Princesse Fiancée s’entend dire « S’il vous plaît, considérez-moi comme l’alternative au suicide » à un quart d’heure de la fin par son perfide futur époux n’est pas tout à fait un conte comme les autres. (A.B.)

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LES CHANSONS D’AMOUR, de Christophe Honoré
(FR – 2007 – 1h40)

Toutes les chansons d’amour racontent la même histoire : « lI y a trop de gens qui t’aiment »… « Je ne pourrais jamais vivre sans toi »… « Sorry Angel ». Les chansons d’amour racontent aussi cette histoire-là.

Les comédies musicales sont rapidement agaçantes. Ou gênantes. Un peu comme les films Disney d’aujourd’hui – avez-vous remarqué que plus on avance dans le temps, plus le temps entre chaque chanson s’amenuise dans les Disney ? Quelques exceptions confirment la règle : Demy bien sûr, et Honoré, enfant de Demy justement, ça a fini par se voir… Pas facile de faire chanter des comédien·nes. Les Chansons d’amour est une franche réussite parce que la bande originale est brillamment composée par Alex Beaupain (qui s’est vu auréolé d’un César pour ce travail). Nous sommes nombreux·ses à avoir acheté l’album après le film et à nous souvenir encore de quelques vers. Et puis, chaque chanson raconte quelque chose que les dialogues ne nous disent pas évitant ainsi les bons sentiments, le pathos, le drame absolu qui est pourtant glaçant : la perte de l’amour d’une vie. L’histoire est réelle puisqu’elle est inspirée de ce qui a vraiment changé la vie d’Alex Beaupain (Honoré et le compositeur sont amis), mais étonnamment jamais plombante parce que teintée de la joie de l’expérience de l’amour. Qu’il soit libre, salvateur ou tenté par les expériences. « Petit salaud, ton jeu est clair, tu veux tout sans rancune… » (C.B.)

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UNE PASSION, d’Ingmar Bergman
(SWE – 1969 – VOST – 1h50)

Quatre personnes se rencontrent sur une ile, et un fou tue les animaux.

Bergman ? Passionné par le couple ? C’est peu de le dire. Au sein du Conseil de programmation, nous avons longuement hésité entre Scènes de la vie conjugale – ce sera peut-être pour un futur hypothétique cycle sur les ruptures… qui sait ? – Une leçon d’Amour et cette Passion, moins connue et formellement plus qu’intéressante. Quand la mort d’animaux illustre tout ce qui ne va pas dans le couple, le tout coupé par les interviews des comédien·nes qui parlent des personnages qu’iels incarnent… (C.B.)

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JULES ET JIM, de François Truffaut
(FR – 1962 – 1h45)

Paris, dans les années 1900 : Jules, allemand et Jim, français, deux amis artistes, sont épris de la même femme, Catherine. C’est Jules qui épouse Catherine. La guerre les sépare. Ils se retrouvent en 1918. Catherine n’aime plus Jules et tombe amoureuse de Jim.

Truffaut n’a pas 30 ans quand il réalise en 1960 ce classique de la nouvelle vague. Cette jeunesse transparait dans l’une des tragédies les plus joyeuse du cinéma, portée par le charme et la pétulance des acteurs et de Jeanne Moreau en particulier. L’histoire d’un amour tendre et fou, de 2 hommes, l’un français, l’autre allemand pour une femme libre en 1910. Hymne à l’amour libre, c’est aussi le récit d’un drame amoureux, de la douloureuse impossibilité du choix, une histoire de triangle amoureux qui finit mal.

Si ce film est aussi vivant c’est sans doute qu’il est inspiré d’un coup de cœur de Truffaut pour le 1er roman de H-P Roché. Après leur rencontre 5 ans avant la réalisation de ce film, il écrira dans les cahiers du cinéma : « L’un des plus beaux romans que je connaisse est Jules et Jim qui nous montre, sur toute une vie, 2 amis et leur compagne commune, s’aimer d’amour tendre et sans presque de heurts grâce à une morale esthétique et neuve sans cesse reconsidérée. » Et ce livre, bien plus qu’un roman était un récit largement autobiographique, une véritable déclaration amoureuse à celle qui deviendra la mère de Stéphane Hessel, Helen Grund, femme libre avant tout. (N.F.)

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LUN 30.10

13H30 | Grande salle | Une Passion d’Ingmar BERGMAN
(SWE – 1969 – VOST – 1h50)
Version restaurée

14H00 | Petite salle | My Own Private Idaho de Gus VAN SANT
(US – 1992 – VOST – 1h45)
Interdit aux – de 12 ans

15H30 | Grande salle | L’Âme Sœur de Fredi MURER
(CH – 1986 – VOST –  1h58)
Version restaurée

16H00 | Petite salle | Les Sorcières d’Eastwick de Georges MILLER
(US – 1987 – VOST – 1h58)

17H30 | Grande salle | L’Aventure de Mme Muir de Joseph L. MANKIEWICZ
(US – 1948 – VOST – 1h45)

18H00 | Petite salle | César et Rosalie de Claude SAUTET
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)
Version restaurée

19H30 | Grande salle | Corps et Âme d’Ildiko ENYEDI
(HON – 2017 – VOST – 1h56)
Tous publics avec avertissement

20H20 | Petite salle | Les Nuits de la pleine Lune d’Éric ROHMER
(FR – 1984 – 1h42)

21H40 | Grande salle | L’Empire des Sens de Nagisa OSHIMA
(JAP + FR – 1976 – VOST – 1h45)
Interdit aux – de 16 ans

La programmation en détail

UNE PASSION, d’Ingmar Bergman
(SWE – 1969 – VOST – 1h50)

Quatre personnes se rencontrent sur une ile, et un fou tue les animaux.

Bergman ? Passionné par le couple ? C’est peu de le dire. Au sein du Conseil de programmation, nous avons longuement hésité entre Scènes de la vie conjugale – ce sera peut-être pour un futur hypothétique cycle sur les ruptures… qui sait ? – Une leçon d’Amour et cette Passion, moins connue et formellement plus qu’intéressante. Quand la mort d’animaux illustre tout ce qui ne va pas dans le couple, le tout coupé par les interviews des comédien·nes qui parlent des personnages qu’iels incarnent… (C.B.)

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MY OWN PRIVATE IDAHO, de Gus van Sant
(US – 1992 – VOST – 1h45)

Mike et Scott vivent parmi les marginaux de Portland. Ils partagent tout : de al drogue aux hommes et femmes à qui ils se vendent. Mike ne cache pas son amour à Scott qui se refuse pourtant à lui. Ensemble, ils prennent la route pour retrouver la mère de Mike…

Road movie atmosphérique (la fuite des nuages…) et mélancolique dans le milieu des marginaux et de la prostitution masculine. Par le biais d’insertion subtiles de dialogues shakespearien qui se fondent idéalement dans le scénario, ce film assume totalement son côté théâtral à travers les personnages de Scott, fils rebelle du maire de Portland et de Bob, roi des clochards et maître à penser inspiré du personnage de Falstaff.

Difficile d’oublier la beauté irradiante des deux héros, Keanu Reeves à ses débuts, tout en intériorité et retenue et River Phoenix, ange déchu en quête de sa mère, au physique de James Dean. (C.I.)

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L’ÂME SŒUR, de Fredi Murer
(CH – 1986 – VOST –  1h58)

À l’écart du reste du monde, une famille vit au rythme des saisons. Une tendre complicité lie les deux enfants. Après une violente dispute avec le père, l’adolescent s’enfuit dans les alpages. Sa sœur le retrouve et tous deux deviennent amants…

Le film s’attache au départ à un naturalisme d’une précision quasi-ethnographique avant de développer une tonalité surréaliste dans laquelle il trouve son apogée sublime et élégiaque.

L’enfant sourd construit notre regard, façonne un monde secret fait de complicités, de pierres dressées et de sensualité. La tension entre l’histoire d’enfance et l’histoire d’amour, entre l’étroitesse de la famille et les vastes étendues du paysage fait d’Âme Sœur un poème lyrique sans jugement ni morale. Mais l’innocence n’empêche pas le tragique, qui survient, inéluctable. Léopard d’or à Locarno en 1985, un sommet du cinéma suisse et l’un de mes films préférés.

(J.-F.P.)

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LES SORCIÈRES D’EASTWICK, de Georges Miller
(US – 1987 – VOST – 1h58)

Trois jeunes femmes espiègles et indépendantes se morfondent dans la très puritaine petite ville d’Eastwick ou jadis furent brûlées maintes sorcières accusées de commerce avec le Diable. Elles se réunissent régumièrement, jusqu’au jour où… Daryl van Horne…

L’été où un magnétoscope est apparu à la maison, un jeune ami cinéphile de notre père lui a prêté un carton de VHS. Dedans il y avait Les Sorcières d’Eastwick.

Je ne sais plus quel âge on avait, mais si on l’a autant regardé mes sœurs et moi, c’est qu’il devait s’y passer un truc qui nous parle.

La vérité c’est que cette histoire d’émancipation et d’empouvoirement de ces trois amies dans un bled conservateur est jouissive. C’est ça qu’on voulait : être fortes, libres, se marrer, draguer Satan. (A.B.)

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L’AVENTURE DE MME MUIR, de Joseph L. Mankiewicz
(US – 1948 – VOST – 1h45)

En Angleterre, au début du XXe siècle, Lucy Muir, une jeune veuve, décide de s’installer au bord de la mer dans un cottage réputé hanté par le fantôme du capitaine Gregg. Loin d’être terrorisée, elle est au contraire fascinée à l’idée d’habiter avec ce fantôme. Un soir, il lui apparaît…

Souvent cité comme l’un des films préférés de nombreux cinéphiles et critiques, cette œuvre, à l’instar d’autres chefs-d’œuvre de Mankiewicz, porte un message féministe rare en 1947 grâce à une héroïne forte et déterminée à maîtriser son destin. Tout à la fois comédie, film fantastique et histoire d’amour déchirante, ce récit d’une passion romantique entre une jeune et ravissante veuve et un fantôme bourru est un hommage à la mélancolie, à la puissance des rêves et des fantasmes et à leur supériorité sur la réalité. Le visage de Gene Tierney exprime magnifiquement tour à tour la joie de vivre, le désenchantement succédant à la perte des illusions, la nostalgie de ce qui n’a pas été et la fuite du temps, illustrée de façon poignante par le nom gravé dans le bois de la fille de Lucy (toute jeune Nathalie Wood !) qui s’estompe puis disparaît au fil des ans. Le final bouleversant lors duquel la barrière physique entre rêve et réalité disparaît peut être ressenti à la fois comme d’une infinie tristesse et comme un happy end. Appuyée et sublimée par la musique du compositeur Robert Herrmann cette histoire de revenant est inoubliable et hante durablement. (C.I.)

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CÉSAR ET ROSALIE, de Claude Sautet
(FR + ALL + IT – 1972 – 1h50)

L’histoire d’un trio amoureux et d’une amitié naissante. César aime Rosalie. César est à l’aise en société, plein d’entrain et dirige une société de ferrailleurs. Rosalie, restée très proche de sa famille, partage sa vie avec César. Et il y a aussi David, un artiste qui fut autrefois l’amant si cher au coeur de Rosalie.

« Rosalie aime aimer. Elle sait qu’un homme est beau quand il bouge, quand il se bat. Autrement, l’amour meurt. C’est sa morale. J’ai tourné ce film où les personnages essayent de s’affranchir tout à fait honnêtement des conventions » et de franchir « des stades plus élevés de rapports. »

Claude Sautet, à propos de César et Rosalie

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CORPS ET ÂME, d’Ildiko Enyedi
(HON – 2017 – VOST – 1h56)

Mária, nouvelle responsable du contrôle de qualité et Endre, directeur financier de la même entreprise, vivent chaque nuit un rêve partagé, sous la forme d’un cerf et d’une biche qui lient connaissance dans un paysage enneigé.

« Toute l’histoire du film tourne autour de la dualité et de l’unité, de la difficulté d’unir deux personnes si elles ne sont pas en harmonie avec leur propre vie, ce qui est presque toujours le cas. […] Les deux personnages, Endre et Maria, ont la même réaction face à une situation trop forte pour eux : ils se limitent pour se sécuriser, et le fruit de cette limitation, c’est une petite vie très misérable, très grise et en même temps très prévisible. […] Ce sont deux personnes qui se retrouvent face à une situation qui les pousse vers un territoire dangereux, inconnu pour Maria, trop connu pour Endre. La question qui se pose est : vont-ils oser se jeter dans cet inconnu ? »

Interview de la réalisatrice Ildikó Enyedi pour aVoir aLire

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LES NUITS DE LA PLEINE LUNE, d’Eric Rohmer
(FR – 1984 – 1h42)

Louise joue dangereusement avec les sentiments de ceux qu’elle séduit et Rémi, son compagnon, est le premier à en souffrir. Elle sera prise à son propre jeu le jour où Rémi en découvrira la clé.

Géométrie amoureuse… Tous les Rohmer auraient pu y figurer. Pour les déjà mordu·e·s, pas besoin de notice. Pour celles et ceux qui hésitent, que dire de neuf ? Vous saviez qu’Eric Rohmer (ce n’est pas son vrai nom) n’a jamais dit à sa mère qu’il était cinéaste ? Qu’elle a cru toute sa vie qu’il était professeur de Lettres ? Et qu’il apparaissait dans les médias toujours grimé ? Il pensait que ça l’aurait tuée de savoir.

Quand on se met à aimer ses films, on se rend compte :

1 – qu’ils sont tous bien,

2 – que dans chacun d’eux, un des personnages nous fait penser à nous-même ou à un·e ami·e. Par exemple, Louise, je comprends tout ce qu’elle dit. Et quand elle rembarre Luchini parce qu’il est insupportable, je souffle avec elle, et vous aussi vous soufflerez.

Debout, claires, les femmes y sont étonnamment vives et têtues, posent des équations, les résolvent. Cette ténacité est d’une grande beauté et les questions d’une grande modernité. Les femmes s’expriment comme rarement et surtout : on les écoute. (A.B.)

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L’EMPIRE DES SENS, de Nagisa Oshima
(JAP + FR – 1976 – VOST – 1h45)

1936, dans les quartiers bourgeois de Tokyo. Sada Abe, ancienne prostituée devenue domestique, aime épier les ébats amoureux de ses maîtres et soulager de temps à autre les vieillards vicieux. Son patron Kichizo, bien que marié, va bientôt manifester son attirance pour elle et va l’entraîner dans une escalade érotique qui ne connaîtra plus de bornes. 

D’un fait divers notoire survenue au Japon en 1936, Nagisa Ōshima décide en 1976 d’en faire un film pornographique non simulé. Il vise à secouer la société nippone qui, depuis la fin du XIXe siècle, réprime la sexualité et réprouve le désir féminin. Ōshima va y imposer la figure d’Abe Sada, femme désirante, dont la libido dévorante et assumée prendra le pouvoir sur son amant consentant. Mais au-delà de son genre, ce film a aussi gagné ses lettres de noblesse par sa beauté formelle. Presque chaque cadrage est une œuvre d’art, une référence à la peinture et aux estampes japonaises. Comment oublier ces visages de Madone, ce kimono rouge passion qui irise et compose les images, voile la scène en drapé abstrait ou dévoile L’origine du monde ? Cependant, en 2023, sans négliger la révolution qu’il provoqua, ne serait-il pas légitime d’interroger ce que ce film véhicule d’un désir féminin réduit à la performance d’un sexe d’homme, qui parfois viole aussi ?

Une idée : refaisons L’Empire des Sens où il serait question de multiples sexualités, de corps hétérogènes et où la sacro-sainte pénétration serait minoritaire ! (N.M.)

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MAR 31.10

13H30 | Petite salle | Sérénade à trois d’Ernst Lubitsch
(US – 1933 – VOST – 1h31)

14H00 | Grande salle | Le Bonheur d’Agnès VARDA
(FR – 1964 – 1h19)

15H15 | Petite salle | L’Étrange Affaire Angélica de Manoel DE OLIVEIRA
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

15H30 | Grande salle | The Ballad of Genesis and Lady Jaye de Marie LOSIER
(US – 2011 – VOST – 1h12)
Documentaire

17H00 | Grande salle | Les Chansons d’Amour de Christophe HONORÉ
(FR – 2007 – 1h40)
Projection en 35 mm

17H00 | Petite salle | Un Homme, un vrai d’Arnaud et Jean-Marrie LARRIEU
(FR – 2003 – 2h01)
Projection en 35 mm

18H45 | Grande salle | Bigamie d’Ida LUPINO
(US – 1953 – VOST – 1h23)
Version restaurée

19H20 | Petite salle | Girlfriends and Girfriends (La Amiga de mi Amiga) de Zaida CARMONA
(ESP – 2022 – VOST – 1h25)

20H15 | Grande salle | Miss Oyu de Kenji MIZOGUCHI
(JAP – 1951 – VOST – 1h33)
Version restaurée

21H10 | Petite salle | À ma Sœur ! de Catherine BREILLAT, précédé par le court métrage La Vie sexuelle de Mamie d’Urška DJUKIC et Émilie PIGEARD
(FR + IT – 2001 – 1h33) / (SLO + FR – 2021 – VOST – 13 min.)
Projection en 35 mm
Interdit aux – de 12 ans

La programmation en détail

SÉRÉNADE À TROIS, d’Ernst Lubitsch
(US – 1933 – VOST – 1h31)

Deux artistes américains partageant un appartement à Paris tombent tous les deux amoureux de la belle et spirituelle Gilda Farrell qui ne peut se décider entre les deux prétendants. Ils décident alors d’emménager tous les trois.

À l’époque considéré subversif – en même temps qu’est-ce qui ne l’était pas en 1933 ? – Sérénade à trois illustre parfaitement l’art de Lubitsch, en l’occurrence, envoyer paître les convenances : la séduction n’a plus aucune règle, les femmes mènent tout à la baguette et paf : assumons et affichons donc une relation à trois. Badinons toujours, comme Lubitsch aime à le montrer dans ses films, mais n’oublions pas : « Mieux vaut se dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Et tant pis si elle fait mal. » Tellement vrai. (C.B.)

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LE BONHEUR, d’Agnès Varda
(FR – 1964 – 1h19)

Un menuisier aime sa femme, ses enfants et la nature. Ensuite il rencontre une autre femme, une postière, qui ajoute du bonheur à son bonheur. Toujours très amoureux de sa femme, il ne veut pas se priver, ni se cacher, ni mentir.

« Je l’ai tourné vite, je l’ai écrit vite, ça s’est fait vite. C’est un film impressionniste et il est fait d’impressions sur le bonheur. Je voudrais qu’il fasse bonne impression aussi. J’ai choisi un vrai couple [pour incarner le couple à l’écran, ndlr], c’était plus amusant. Ça me plaisait de filmer avec une vraie famille. Ce n’est pas du tout leur histoire mais le fait qu’ils soient un vrai couple a rendu le tournage plus naturel… »

Agnès Varda, à propos du Bonheur au 20H du JT de l’ONRTF

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L’ÉTRANGE AFFAIRE ANGELICA, de Manoel de Oliveira
(POR + ESP + FR – 2009 – VOST – 1h35)

Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d’urgence par une riche famille afin de faire le dernier portrait de leur fille Angélica, une jeune femme morte juste après son mariage.

Dès qu’Isaac regarde la morte, elle lui sourit et ne (re)vit que pour lui. Il en tombe instantanément amoureux. Dès lors, Angélica le hantera nuit et jour, jusqu’à l’épuisement. Le charme de L’Étrange Affaire Angélica réside dans la façon dont l’auteur équilibre ce mysticisme avec les affaires de la vie quotidienne : les bavardages de sa logeuse, le travail des paysans, le bruit de la rue…En 2010, à 102 ans, Manoel de Oliveira, avec rigueur et simplicité, signe cette belle histoire de fantômes qui nous met au défi de voir la continuité absolument ininterrompue entre la vie et la mort. (J.F.-P.)

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THE BALLAD OF GENESIS AND LADY JAYE, de Marie Losier
(US – 2011 – VOST – 1h12)

– The Ballad of Genesis and Lady Jaye retrace l’histoire hors du commun de l’artiste Breyer P-Orridge Genesis et de sa femme et partenaire artistique, Lady Jaye Breyer P’Orridge, qui par amour ont décidé tous deux de se fondre en une seule entité.

C’est un film où deux êtres iconoclastes de l’avant garde new-yorkaise tombent amoureux fou, c’est un film de métamorphose et de fusion. Genesis Breyer P-Orridge est une figure majeure de la musique industrielle, elle a côtoyé Burroughs et Gysin, maîtres du cut-up, et un jour elle a rencontré Lady Jaye… Un jour, Marie Losier elle aussi, rencontra Genesis et Lady Jaye. « You are the one we were waiting for », lui dirent-elles. De là démarrèrent sept années d’aventure où se tissera une relation d’art et d’amitié.

Il y a quelque chose de l’adéquation totale entre leur vie extrême, fragile et poétique, et la matière de ce film. Pellicules 16mm, décalages sonores, petites performances oniriques, cadences variées, images rugueuses, répétitions, images d’archive, …les éléments s’articulent et dialoguent avec force et tendresse entre eux et entre elles trois. Ce film est ainsi, peut-être, lui aussi à sa manière, une entité pandrogyne, issue de la substance de trois êtres qui se sont laissés la liberté d’être, de créer et de se transformer. Un film bouleversant qui donne envie d’aimer singulièrement et de changer ! (N.M.)

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LES CHANSONS D’AMOUR, de Christophe Honoré
(FR – 2007 – 1h40)

Toutes les chansons d’amour racontent la même histoire : « lI y a trop de gens qui t’aiment »… « Je ne pourrais jamais vivre sans toi »… « Sorry Angel ». Les chansons d’amour racontent aussi cette histoire-là.

Les comédies musicales sont rapidement agaçantes. Ou gênantes. Un peu comme les films Disney d’aujourd’hui – avez-vous remarqué que plus on avance dans le temps, plus le temps entre chaque chanson s’amenuise dans les Disney ? Quelques exceptions confirment la règle : Demy bien sûr, et Honoré, enfant de Demy justement, ça a fini par se voir… Pas facile de faire chanter des comédien·nes. Les Chansons d’amour est une franche réussite parce que la bande originale est brillamment composée par Alex Beaupain (qui s’est vu auréolé d’un César pour ce travail). Nous sommes nombreux·ses à avoir acheté l’album après le film et à nous souvenir encore de quelques vers. Et puis, chaque chanson raconte quelque chose que les dialogues ne nous disent pas évitant ainsi les bons sentiments, le pathos, le drame absolu qui est pourtant glaçant : la perte de l’amour d’une vie. L’histoire est réelle puisqu’elle est inspirée de ce qui a vraiment changé la vie d’Alex Beaupain (Honoré et le compositeur sont amis), mais étonnamment jamais plombante parce que teintée de la joie de l’expérience de l’amour. Qu’il soit libre, salvateur ou tenté par les expériences. « Petit salaud, ton jeu est clair, tu veux tout sans rancune… » (C.B.)

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UN HOMME UN VRAI, d’Arnaud et Jean-Marrie Larrieu
(FR – 2003 – 2h01)

Au cours d’une soirée parisienne, Boris, un apprenti cinéaste, et Marilyne, un jeune cadre supérieur, se déclarent un amour éternel alors qu’ils viennent à peine de se connaître. Au fil du temps, leur relation va changer… 

« Une biche ! » « Oh ! Encore une biche ! »

La scène qui se termine par « una biera et una omeleta please ». Alors le film devient plus sombre.

L’émotion qui pointe. Les coqs de bruyère. À une heure du soir indéfinissable.  En 35 mm, ça va être encore plus beau.

La fin, qui est aussi une chanson, chantée, en vrai, par les acteurs troublés.

Comment parler d’un film fétiche en 500 signes ? La musique de Philippe Katerine, la harpe, le guide de haute montagne Toni, le gazpacho ?

La deuxième fin. Et le générique aussi. (A.B.)

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BIGAMIE, d’Ida Lupino
(US – 1953 – VOST – 1h23)

Un couple sans enfant demande à adopter. Mais l’enquête préalable met à jour la vie secrète du mari…

Outre sa prolifique carrière d’actrice, Ida Lupino est l’une des rares femmes réalisatrices dans l’Amérique des années 1950. Et quand on lui demandait comment elle en était arrivé là, elle répondait : « Parce que je m’ennuyais à pleurer sur le plateau, et que quelqu’un d’autre avait l’air de faire tout le travail intéressant. » Rapidement, Lupino choisit de traiter des sujets de société forts, choisissant des actrices et acteurs peu connu·es, des physiques de la rue, loin l’académisme hollywoodien. Mais ce qui caractérise son œuvre, c’est son empathie pour les losers et les marginaux, dont elle aura su filmer comme personne toute la solitude et la sensibilité. (G.G.)

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GIRLFRIENDS AND GIRLFRIENDS, de Zaida Carmona

Titre original : La Amiga de mi Amiga
(ESP – 2022 – VOST – 1h25)

Elles ont une trentaine d’années mais vivent comme lorsqu’elles en avaient vingt. Elles sont amoureuses de l’amour mais, dans leur quête, elles se déchirent, passant d’une ex à l’autre, d’une relation à l’autre.

Certains films prouvent avec jovialité et fierté la haute vertu de dégager quelques espaces, ne serait-ce que le temps d’une projection, où une communauté singulière peut exister de façon pleine et entière. La cinéaste, avec un budget qualifié de « punk », et sa compagnie de femmes amoureuses – dont Rocío Saiz, chanteuse et activiste, et Alba Cros, également directrice de la photographie et réalisatrice – déploient d’heureuses possibilités : dans cette métamorphose de l’œuvre rohmérienne, où depuis la mélancolie de la rupture l’on tisse les chemins vers la vitalité des sourires, Zaida Carmona exprime le génie lesbien et expose son intention « qu’une personne hétérosexuelle puisse avoir comme références des personnages de films LGBTIQ+. »

Si vous aussi vous venez de traverser une période de trouble sentimental, mais qu’à l’amertume vous aimez conjuguer la douceur et le rire sans ambages, profitez de ce long métrage coloré pour une sortie collective dont le seul risque est de vouloir ensuite partager son amour avec l’ensemble de vos partenaires de séance. (R.S.)

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MISS OYU, de Kenji Mizoguchi
(JAP – 1951 – VOST – 1h33)

Fin de l’ère Meiji. Lorsque Shinnosuke est présenté à Oshizu en vue d’un mariage, il est ébloui par sa sœur Oyu, plus âgée. Bien que celle-ci soit veuve, les conventions l’empêchent toutefois de se marier car elle reste liée à son défunt mari par l’enfant qu’ils ont eu ensemble. Le mariage entre les jeunes gens aura bien lieu, mais Oshizu décidera que c’est sa sœur Oyu qui profitera des faveurs de Shinnosuke…

D’une blessure d’enfance, Kenji Mizoguchi fera naitre de magnifiques héroïnes. Elles sont là, Oyu et Shizo, toutes deux prises dans la tragédie de leur passion, à la fois rivales et sacrifiant leur l’amour pour l’autre. Mais l’envoûtement de ce cinéma c’est aussi sa mise en scène, sa respiration. Elle tisse avec elle des mouvements de caméra, confrontant corps et réseau de lignes, où les personnages dansent à petits pas, passant d’un côté à  l’autre des cloisons, glissant derrière les écrans de végétation, séparés ou protégés de leur terrible dilemme amoureux. Tout se dit là, subtile et sublime. (N.M.)

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LA VIE SEXUELLE DE MAMIE, d’Urška Djukić, Émilie Pigeard
(SLO + FR – 2021 – VOST – 13 min.)

Un voyage dans la jeunesse et les souvenirs intimes d’une grand-mère illustre le statut des femmes slovènes pendant la première partie du 20ème siècle. 

Dans ce puissant court-métrage qui a décroché le césar 2023, Urška Djukić et Émilie Pigeard présentent les témoignages de 4 femmes aujourd’hui âgées se remémorant les souvenirs de leurs jeunesses et de leurs vies intimes en Slovénie. En quelques images sobres et brutes toute la violence des relations imposées à ces femmes à qui la doctrine chrétienne prônait la soumission dans le mariage. Des vieux portraits de famille aux dessins enfantins, de l’art naïf pour un propos qui ne l’est pas du tout. (N.F.)

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À MA SŒUR, de Catherine Breillat
(FR + IT – 2001 – 1h33)

Anaïs, douze ans, se trouve complexée par son poids. Tapie dans l’ombre ou laissée pour compte, elle souffre intérieurement. C’est l’été, la mer, les vacances en famille, l’apprentissage du premier amour. Cet apprentissage, Anaïs le fait en observant sa soeur aînée Eléna.

Cinéaste subversive mais pas sulfureuse (« parce que le soufre, ça sent mauvais »), Catherine Breillat filme depuis plus de 40 ans l’impossible désir des femmes hétérosexuelles. À ma sœur, teen movie sentimental et quasi-horrifique, ne déroge pas à la règle. Sublime plongeon dans l’inconscient adolescent, Fat Girl (cruelle traduction anglaise du titre français) est surtout porté par ses deux interprètes principales, alors débutantes : Anaïs Reboux (depuis hélas totalement disparue de la circulation) et Roxane Mesquida (elle a fait carrière à Los Angeles chez Araki, Dupieux, Marilyn Manson et dans la série Gossip Girl). (G.G.)

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