Le rêve de l’okapi

Titre original : Was man von hier aus sehen kann


Chaque fois que la grand-mère de Luise rêve d’un okapi, quelqu’un du charmant et paisible village de Westerwald meurt. Ces rêves funestes sèment la zizanie parmi les habitants excentriques qui n’hésitent pas à partager leurs dernières volontés, déclarer leurs amours, avouer leurs secrets car il n’y a rien de pire que d’emporter avec soi des regrets dans la tombe. À l’inverse, Luise, qui depuis un traumatisme infantile ne voit plus la vie du même œil, tient son destin prudemment éloigné de la moindre prise de risque. Mais c’était sans compter sur l’arrivée inattendue de nouveaux venus au village et la récente visite onirique de l’okapi…

La Paloma

DANS LE CADRE DE LA RÉTROSPECTIVE INGRID CAVEN DU FESTIVAL AUGENBLICK

Une chanteuse malade épouse un noble qui l’emmène dans son chateau où elle guérit et prend un amant.

Résolument loin du réalisme du « nouveau cinéma suisse », le film de Daniel Schmid qui a propulsé Ingrid Caven au rang de star, fait la part belle à l’étrange, à la limite du fantastique. Dans un monde hors du temps, le Comte Isidor Palewski s’éprend d’une chanteuse de cabaret, Viola Schlump, surnommée «La Paloma». Viola ne ressent rien pour cet admirateur fidèle et, malgré ses avances insistantes, se refuse à lui. Ça n’est que lorsque, atteinte de tuberculose, elle se pense mourante que Viola accepte la proposition du Comte de suivre le traitement médical qu’il lui propose. Guérie de manière inexplicable, elle voit en lui son sauveur et accepte de l’épouser. L’équilibre relatif du couple sera toutefois rapidement perturbé par l’arrivée d’un ami du Comte.

Maman Küsters s’en va au ciel

DANS LE CADRE DE LA RÉTROSPECTIVE INGRID CAVEN DU FESTIVAL AUGENBLICK

M. Kuster, ouvrier, tue un dirigeant de son entreprise et se suicide. Délaissée par ses enfants, sa femme affronte seule les humiliations de la presse à scandale.

Le film s’ouvre sur une scène familiale. Dans la cuisine de son modeste appartement, en attendant l’arrivée de son mari, Emma Küsters s’affaire, aidée par son fils Ernst et son épouse. Mais c’est une délégation de l’usine où M. Küsters est ouvrier qui arrive à sa porte et qui lui apprend que son mari s’est suicidé sur son lieu de travail après avoir tué le fils de son patron. Ignorant tout des motifs de cet acte tragique et violent, Emma se retrouve pourtant rapidement au centre du traitement médiatique impitoyable de l’affaire qui chamboule sa vie de femme au foyer. Et le geste de son mari peut facilement être récupéré par l’une ou l’autre fraction politique… L’un des chefs-d’œuvre de Rainer Werner Fassbinder, dans lequel Ingrid Caven incarne, non sans surprise, une chanteuse de cabaret ambitieuse, fille d’Emma, et qui saura tirer un certain avantage de la situation.

Grüße vom Mars

Tom a 10 ans et est différent. Il n’aime pas le changement, la couleur rouge, les environnements bruyants et, en bon aspirant astronaute, porte volontiers son casque et sa combinaison dès qu’une situation jugée critique se présente. Le voyage professionnel de sa mère en Chine et la perspective d’un été à Lunau chez ses grands-parents hippies en compagnie d’Elmar et Nina, ses frère et sœur casse-cous et hyperactifs, sont pour lui synonyme de catastrophe. Pour y faire face, Tom n’a qu’une mission en tête : s’il survit à ce séjour, alors il sera prêt à voyager sur Mars.

Queer Exile Berlin

DANS LE CADRE DU FOCUS BERLIN, CREUSET DES LUTTES DES MINORITÉS SEXUELLES ET DE GENRE

Oui, Berlin est un lieu à part et tout le monde n’y se retrouve pas. Mais qu’on le veuille ou non, c’est une ville où l’expérimentation des libertés fait loi. Les représentants des minorités sexuelles et de genres du monde entier en ont fait leur refuge. Chassés par leurs familles ou ostracisés par la société dans d’autres villes, les femmes et les hommes dont la seule orientation sexuelle suffit à leur faire vivre un enfer ne décident pas vraiment de venir à Berlin. La capitale et son univers queer les accueille, leur offre la possibilité de vivre pleinement leurs identités, que ce soit à travers une vie discrète et rangée ou dans le partage avec d’autres activistes. Berlin est le reflet des mouvements queer du monde entier, en constante évolution. Au cours des dernières décennies, le spectre des identités s’est élargi. Gay ou lesbienne sont que deux termes parmi d’autres.

Ce récent documentaire du réalisateur Jochen Hick, moyennant des interviews avec quelques membres de la communauté que l’on suit dans leur quotidien et leurs actions, dresse un tableau sociologique riche et instructif et qui donne les clés de compréhension d’une société en perpétuel mouvement.

L’Année des treize lunes

DANS LE CADRE DE LA RÉTROSPECTIVE INGRID CAVEN DU FESTIVAL AUGENBLICK
Interdit aux – de 16 ans

Elvira est délaissée par son compagnon. Avec son amie Zora, une prostituée, elle part sur les traces de son passé.

Le film est un hommage que Rainer Werner Fassbinder rend à son ancien amant, Armin Meier, comédien que l’on voit apparaître, entre autres, dans Maman Kusters s’en va au ciel (Ernst, le fils d’Emma). Le destin tragique du comédien (qui s’est suicidé le jour de l’anniversaire du réalisateur) a inspiré ici le personnage transsexuel d’Elvira qui part à la recherche de son ancien amant, mais aussi des raisons de ses traumas. Tout au long de sa trajectoire, ce personnage complexe sera accompagné par Zora, une prostituée paumée mais profondément humaine et qui l’accompagnera jusqu’aux portes de l’enfer.

Cette histoire tendre et puissante est celle d’un individu parti en quête d’un amour jamais vécu et qui repousse sans cesse les limites de ce qu’il est prêt à endurer pour le vivre. Ingrid Caven dans ce film surprend et émeut jusqu’aux larmes.

Armée d’amour

DANS LE CADRE DU FOCUS BERLIN, CREUSET DES LUTTES DES MINORITÉS SEXUELLES ET DE GENRE

– Titre original : Armee der Liebenden – 

Praunheim a tourné pendant sept ans (1972-76) un documentaire sur le travail et les objectifs du mouvement d’émancipation des homosexuels aux Etats-Unis, en particulier à New York et San Francisco.

Rosa von Praunheihm, écrivain, réalisateur, activiste (de son vrai nom Holger Bernhard Bruno Mischwitzky), est né en 1942 à Riga. Il se fait connaître dans les années 70 avec les films Die Bettwurst et Nicht der Homosexuelle ist pervers, sondern die Situation, in der er lebt. Le film Armee der Liebenden est un témoignage précieux sur le travail et le processus d’émancipation homosexuelle aux États-Unis, à New York et à San Francisco. Le film, à travers des interviews et des images des manifestations dans ces villes, dresse un état des lieux à la fois complexe et en même temps lisible (grâce à un montage adroit) de la scène homosexuelle de l’époque. L’un des films fondateurs de la réflexion autour de la culture gay menée du point de vue de l’un de ses militants les plus invétérés.

Le Cosmos entretient une relation particulière à Rosa von Praunheim puisque nous avions déjà passé un de ses films dans le cadre d’un de nos précédents cycles consacré au Sida et au VIH.

Amerika, rapports de classe

Un jeune homme est envoyé à New York pour apprendre les affaires auprès de son oncle. L’adaptation du roman éponyme de Kafka, déconstruction des rapports de classe à l’œuvre enAmérique. L’écrivain praguois, qui ne s’était jamais rendu aux États-Unis, avait construit sa rhétorique sur la base de documents.

Les Straub, eux, connaissent parfaitement les mécanismes de l’oppression capitaliste, qu’ils dissèquent ici avec une précision janséniste, diamétralement opposée aux efforts expressionnistes d’un Welles (Le Procès) ou d’un Soderbergh (Kafka). L’apparente austérité de la mise en scène cache un découpage savant qui, tout en remettant constamment le jeune héros à sa place, ne cède en rien sur sa dignité prolétaire. Victime, mais jamais martyr, l’un des plus beaux héros straubiens.

Séance présentée par Sadia Robein et Gwenaël Citérin, Responsable Arts et Iconographie, Bibliothèque nationale et universitaire.

En partenariat avec la Bibliothèque nationale et universitaire et dans le cadre de Strasbourg capitale mondiale du livre.

Techqua Ikachi, la terre – ma vie

Séance présentée et suivie d’une rencontre avec la réalisatrice !

Techqua Ikachi (1989) est un voyage unique dans l’histoire des Hopi en Arizona, aux Etats-Unis. Depuis les années 1960, James Danaqyumptewa et sa communauté amérindienne tentent de conserver une trace de leurs traditions en filmant leur mode de vie et les cérémonies emblématiques de leur culture. Le film montre leurs difficultés face au pouvoir colonial, leur adaptation aux enjeux écologiques de la région et témoigne de la scission de leur peuple pour survivre. Faisant écho à l’actualité du 21ème siècle, cette œuvre collective de l’activiste Hopi James Danaqyumptewa à l’initiative du projet, de la réalisatrice Anka Schmid et de l’artiste Agnes Barmettler nous transporte au plus près de cette communauté grâce aux prises de vue Super 8 historiques et aux séquences créées par ce trio d’auteurs.

La séance sera présentée par Charlotte Ducos, fondatrice de l’association Loreley Films (Bâle) qui fait redécouvrir des films de réalisatrices oubliées du 20e siècle et transmet cet héritage aux spectateurices d’aujourd’hui.

La séance sera suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Anka Schmid !

COMPETITION CM PREMIERE PARTIE FESTIVAL AUGENBLICK 2024

Le Cosmos accueille la compétition de courts métrages du festival Augenblick ainsi que le jury lycéen européen qui décernera le prix OFAJ…

Première partie de la compétition :

Der Brautraub de Sophia Mocorrea
DE | 2023 | 30 min.

Un couple germano-argentin fraîchement mariés doit participer à un curieux rituel issu d’une tradition vieillissante : l’enlèvement de la mariée.

Im Spiel de Clara Stern
AT | 2023 | 18 min.

Les retrouvailles inespérées entre Judith et son frère jumeau, en fugue depuis 6 ans. Des jeux insouciants et tempétueux tentent le temps d’une soirée de combler les traces du temps et le poids des non-dits.

Lange nicht gesehen de Kevin Biele
DE | 2024 | 21 min.

Aujourd’hui, après une longue absence, Silvia retourne au bureau. Son badge n’est plus valable, son identifiant rejeté : erreur système. Débute alors un jour sans fin dans un univers kafkaïen où l’individu est broyé par la modernisation et s’efface au profit du numérique.

Tako Tsubo d’Eva Pedroza et Fanny Sorgo
AU/DE | 2024 | 6 min
.
Même dans un futur proche, le syndrome des cœurs brisés a la peau dure. Monsieur Ham n’a donc qu’une solution : se faire retirer le sien.

COMPETITION CM DEUXIEME PARTIE FESTIVAL AUGENBLICK

Le Cosmos accueille la compétition de courts métrages du festival Augenblick ainsi que le jury lycéen européen qui décernera le prix OFAJ…

Deuxième partie de la compétition :

Bye, Bye Bowser de Jasmin Baumgartner
AT | 2023 | 20 min.

Luna, chanteuse rebelle, s’amourache d’un ouvrier de chantier et lui dédit une chanson d’amour punk, dont le succès devient viral. Une comédie romantique décalée sur deux mondes s’entrechoquant sous les riffs de guitare.

Friede auf Erden de Jonas Ulrich
CH | 2024 | 13 min.

Dans un cimetière calme quelque part en Suisse, des endeuillés font la rencontre fortuite de visiteurs de toutes sortes dans une succession comique de saynètes contemplatives.

Immaculata de Kim Lêa Sakkal
DE + FR | 2024 | 22 min.

L’assistante d’un couple aisé tombe inexplicablement enceinte. Depuis l’annonce de la mystérieuse nouvelle, des signes surnaturels et divins rodent dans la maison.

Mamele, Mamela, deck mich zu de Christof Bruggman
CH | 2023 | 21 min.

Au cours d’un road trip intimiste, un jeune documentariste part à la recherche d’une clé du village d’enfance de son grand-père d’origine polonaise et déverrouille son histoire familiale.